75% des étudiants étrangers restent ici
Québec veut en attirer davantageLe ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, a annoncé à Rimouski, aujourd’hui, un investissement de 80 M$ réparti sur quatre ans pour encourager les étudiantes et étudiants étrangers à entreprendre des études postsecondaires en français, en région.
Le projet se veut une partie de réponse à la pénurie de main-d’oeuvre, misant sur le fait que ces étudiants demeureront ici et y combleront un emploi. Il concerne autant des programmes de formation collégiaux qu’universitaires.
À l’UQAR, par exemple, on dénombre environ 600 étudiants étrangers.
« Je vais donner quelques exemples où cela pourrait s’appliquer de manière pratique. On pense notamment aux programmes de Techniques de soins infirmiers au Cégep de Trois-Rivières, de Technologie de génie civil au Cégep de Chicoutimi, au Baccalauréat en Enseignement secondaire, ici, à l’Université du Québec à Rimouski; au Génie électromécanique à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Il y a beaucoup de mesures, beaucoup de programmes qu’on peut retrouver sur le site Québec.ca . Je suis convaincu que ça va favoriser l’attractivité en région et le taux de rétention des étudiants internationaux est extrêmement élevé. À Rimouski, on l’évalue à 75% », signale le ministre Boulet.
Accompagnement personnalisé
« Quand on vient étudier ici, généralement, on découvre une communauté, on adhère à ses valeurs sociales et québécoises; on rencontre un partenaire de vie, on trouve un emploi. Les personnes qui vont venir de l’étranger pour étudier à temps complet vont aussi bénéficier d’un accompagnement personnalisé. Tout au long du parcours, on va les aider à s’adapter; à trouver un logement, à se faire un réseau et à se préparer à un emploi, parce qu’on a déficits de main-d’œuvre qui sont particulièrement aigus. Je pense que c’est une bonne initiative pour le Québec. Autre élément, quand les personnes arrivent par exemple ici au Québec, au Cégep de Rimouski, il y a aussi de fortes possibilités que l’étudiant décide de poursuivre son parcours académique à l’UQAR », renchérit monsieur Boulet.
La volonté du gouvernement est de faire passer le nombre d’étudiants étrangers de 2 650 à presque 5 000 par année, dans les trois ou quatre prochaines années. « L’avenir du Québec passe par la régionalisation de ces étudiants internationaux. Il faut s’assurer d’en bénéficier totalement », affirme le ministre Boulet.
Concurrence
Le recteur de l’UQAR, François Deschênes, a parlé de l’avantage concurrentiel que gagnent ainsi les établissements des régions du Québec.
« C’est une belle annonce pour nous, effectivement, parce que la démonstration n’est plus à faire : la formation en enseignement supérieur permet d’attirer et de retenir en région de futurs travailleurs. C’est une excellente nouvelle, un moyen de retenir en région les finissants et finissantes. Malheureusement, une fois le collège terminé, certain s’en vont en métropole ou retournent chez-eux. Avec un moyen comme celui là, on aura des arguments supplémentaires pour les retenir. On sait notamment que dans la francophonie en général les frais de scolarité sont très élevés. On a maintenant un moyen de rendre notre formation encore plus accessible. »
« Merci au gouvernement et merci à monsieur le ministre, de considérer les enjeux des régions comme la nôtre. Ça nous aidera clairement à faire une différence », a ajouté monsieur Deschênes.
Droits de 17 000 $ 24 000 $ abrogés
Grâce à cette nouvelle mesure, les étudiantes et étudiants étrangers qui répondent aux critères d’admissibilité seront exemptés de payer les droits de scolarité supplémentaires qui leur sont habituellement applicables. À titre d’exemple, le coût moyen annuel pour une étudiante ou un étudiant étranger sans exemption s’élève à près de 17 000 $ au niveau collégial et à quelque 24 000 $ au premier cycle universitaire.
« Dès l’entrée en vigueur de la mesure, prévue à l’automne 2023, et jusqu’à leur diplomation, les étudiantes et étudiants étrangers admissibles payeront les mêmes droits de scolarité de base que l’ensemble de la clientèle étudiante québécoise, soit aucuns frais au collégial, et près de 3000 $ pour une étudiante ou un étudiant inscrit à temps plein au premier cycle universitaire. Ils pourront également, pendant leurs études, occuper un emploi jusqu’à 20 heures par semaine et ainsi répondre à des besoins de main-d’œuvre d’employeurs en région », indique un communiqué du cabinet du ministre Boulet.
Admissibilité
Pour être admissibles, les étudiantes et étudiants devront fréquenter un établissement d’enseignement supérieur en région, soit à l’extérieur du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), et poursuivre à temps plein un programme d’études en français, ciblé dans le cadre de l’Opération main-d’œuvre dans l’un des secteurs priorisés, soit les secteurs des technologies de l’information, du génie, de la santé et des services sociaux, de l’éducation, et de l’éducation à la petite enfance.
« Cette mesure vise à attirer et à favoriser l’établissement durable d’étudiantes et d’étudiants étrangers dans les régions du Québec. Cet investissement leur permettra de suivre des formations dans des secteurs en forte pénurie de main-d’œuvre. À la suite de leur diplomation, plusieurs d’entre-deux pourront obtenir un emploi en région, et appliquer à l’un des programmes d’immigration permanente. Cette initiative a également pour objectif de favoriser une plus grande régionalisation de l’immigration, alors que la grande majorité des étudiantes et étudiants étrangers et des personnes immigrantes s’établissent davantage dans la Communauté métropolitaine de Montréal », précise également Québec.
Ambition
« On a l’ambition de faire progresser le nombre d’individus immigrants en région. Je suis donc très heureux d’annoncer cette nouvelle mesure qui aura un impact encore plus grand dans le parcours académique des personnes immigrantes et dans leur établissement au Québec. C’est gagnant pour favoriser l’apprentissage du français et, par conséquent, assurer une intégration durable aux valeurs de notre société. L’apport des étudiantes et des étudiants étrangers n’est plus à démontrer. Cette mesure témoigne de la volonté du gouvernement de travailler à la régionalisation de l’immigration en facilitant la venue de force vive autant pour nos institutions que pour la vitalité économique et sociale du Québec. C’est gagnant pour tous », a aussi déclaré Jean Boulet.
« Je suis très heureuse de savoir que cette nouvelle mesure encouragera davantage d’étudiantes et d’étudiants étrangers à fréquenter nos établissements en région. Il s’agit d’un facteur important pour la vitalité de nos universités et nos collèges. C’est une bonne nouvelle pour toute la société québécoise. Les gens qui viendront s’instruire chez nous pourront compter sur des formations de qualité et des environnements stimulants », a conclu Danielle McCann, ministre de l’Enseignement supérieur.
Opération main-d’œuvre
L’Opération main-d’œuvre est une offensive ciblée du gouvernement pour répondre aux problèmes criants de main-d’œuvre. Elle s’inscrit dans la vision économique du gouvernement pour les cinq prochaines années. Elle s’appuie sur les leviers d’action que sont l’intégration et le maintien en emploi des personnes sans emploi, la formation pour adapter les compétences, l’augmentation de la productivité ainsi que l’immigration.
Accompagnement Québec
Accompagnement Québec est un service gratuit et personnalisé qui permet aux personnes immigrantes d’être conseillées et guidées par des agentes et des agents d’aide à l’intégration. Ces derniers évaluent leurs besoins immédiats ou futurs et préparent avec eux un plan d’action individualisé pour les aider à s’établir au Québec, à découvrir la société québécoise, à apprendre le français, à intégrer le marché du travail, et, finalement, à les informer sur les procédures d’immigration permanente, le cas échéant.