On veut former davantage, mais il y a un mais!
Crise de la main-d’œuvre et crise du logement s’entrecroisentNous en sommes à un stade proche de l’invraisemblance en ce qui concerne l’état de l’économie locale: voici que la crise de la main-d’œuvre, qui exige que l’on forme des travailleurs rapidement, s’entrecroise avec la crise du logement.
D’abord un bon point pour le développement de l’emploi: le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) annonçait ce matin que 22 nouvelles bourses sont disponibles pour les personnes intéressées à suivre la formation accélérée d’infirmier(ère) auxiliaire. Une nouvelle cohorte sera lancée le 24 août prochain au Centre de formation Rimouski-Neigette (CFRN).
Par ailleurs, le Journal Le Soir a profité de l’activité de lancement de cette prochaine formation pour interroger le directeur adjoint du CFRN, Jérôme Gagné, au sujet du rôle que l’établissement est appelé à jouer dans le contexte de la pénurie de main-d’œuvre qui affecte la plupart des entrepreneurs.
Il en ressort que pendant que des entreprises peinent à recruter et à former de la main-d’œuvre et doivent réduire leurs heures d’ouvertures, l’indice d’occupation des logements à Rimouski dépasse les 99%.
Conciliation travail-études
« On voudrait jouer un plus grand rôle dans la lutte à la pénurie de main-d’oeuvre, mais là, les employeurs embauchent le personnel rapidement. Le défi est de créer un lien avec les employeurs et de regarder la possibilité de faire de la conciliation travail-études. La tendance est là. On a commencé, mais plus que jamais, il faudra aller dans ce sens-là », note monsieur Gagné.
Il y a environ 90 membres du personnel et 70 enseignants au CFRN, qui dispensent de la formation dans 18 spécialités.
Nouveaux arrivants
« Avec ce qu’on vit présentement, il y a tellement d’emplois que les gens vont travailler directement. On est comme dans un entre-deux. Il va falloir y aller sur l’amélioration de la formation. Un moment donné, les employeurs vont dire « ça te prendrait ton diplôme. » On va faire alors la reconnaissance des acquis et on va traiter le dossier différemment. Il y aura peut-être des cours pour compléter le tout. On voit de plus en plus de nouveaux arrivants en formation professionnelle. On en voudrait plus, mais on manque de logements. À Rimouski, il n’y a pas de place », ajoute monsieur Gagné.
« On le vit; on a présentement une diminution des inscriptions parce que les gens ne sont pas capables de se trouver un logis », déplore le directeur adjoint. On compte des immigrants parmi la clientèle du CFRN, mais aussi des Gaspésiens et des Bas-Laurentiens.
Adaptation
« Là où on va, nous allons créer des partenariats différents, pour soulager tout le monde. Par exemple, des corporations indépendantes reçoivent l’argent du ministère, nous payent ensuite comme professeurs pour aller former et spécialiser leurs employés. Nous sommes dans une période d’adaptation de notre fonctionnement. Une entreprise qui souhaite améliorer la formation d’une employée prometteuse ou d’un employé prometteur pourrait la garder au travail deux jours par semaine et être payée pour compléter sa formation avec nous trois jours par semaine », illustre Jérôme Gagné.
Bourse de 20 000 $
Pour en revenir à la formation accélérée d’infirmier(ère) auxiliaire du CISSS, il s’agit d’un bon exemple d’un effort concerté pour s’adapter à la situation actuelle. En plus d’une bourse de 20 000 $, cette formation de 14 mois menant à l’obtention d’un diplôme d’études professionnelles est assortie d’une garantie d’emploi de deux ans au CISSS du Bas-Saint-Laurent.
Une première cohorte de 38 boursiers a débuté la formation accélérée d’infirmier(ère) auxiliaire le 14 mars dernier à Rimouski, Rivière-du-Loup et Matane. La période d’inscription se poursuit jusqu’au 12 août. Ce programme de formation nécessite des prérequis académiques. Les candidats seront soumis à une entrevue de sélection. Les demandes d’admission sont possibles dès via le site