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La startup EVA Energie prend son envol

Dans le domaine en forte croissance des batteries Lithium-Ion
Igor Simonnet qui présente EVA Energie (Photo: journallesoir.ca, Véronique Bossé)

La jeune entreprise rimouskoise vient de mettre au point une technologie permettant de réutiliser certaines parties de batteries Lithium-Ion, normalement destinées au rebut, ce qui permet la création de nouvelles batteries, à partir d’anciennes batteries.

Les batteries, qui équipent autant les véhicules électriques que les outils, sont constituées de multiples cellules qui ressemblent à des piles. L’équipe d’EVA a mené ces derniers mois de multiples analyses et de multiples tests sur ces batteries pour découvrir que près de 50% des cellules sont encore en excellent état.

« 30% de ces cellules ont plus de 80% de leur capacité d’origine, ce qui est énorme », rapporte le président et co-fondateur d’EVA, Igor Simonnet.

« Ce qu’il faut savoir, c’est que chaque cellule réagit légèrement différemment et le pack parfait serait le pack où les cellules se dégradent de façon absolument identique, ce qui n’existe pas. Il y aura toujours des cellules qui vont se dégrader un peu plus vite et les packs peuvent également avoir des problèmes techniques, etc. ce qui amène les cellules aux écocentres plus rapidement. Par contre, elles contiennent encore beaucoup d’énergie. »

Créer de nouvelles batteries

De ce fait, ces cellules peuvent servir de nouveau pour fabriquer de nouvelles batteries.

« Le contexte actuel de pénurie et de coût en très forte croissance des matériaux qui servent à fabriquer des batteries Lithium-Ion conduit à une hausse majeure de leur prix. Les assembleurs de batteries cherchent des cellules et à un prix compétitif. EVA sera en mesure de répondre à ce marché nouveau », explique monsieur Simonnet, qui estime que des crises peuvent constituer des opportunités uniques, à condition de savoir réagir rapidement.

La mini-usine verte

Les laboratoires où se développe la technologie d’EVA sont situés à Rimouski. Cependant, la compagnie souhaite innover davantage, avec son concept de mini-usine verte et autonome en énergie.

Modulaire et constituée notamment de conteneurs recyclés, cette usine peut être implantée en quelques semaines, n’importe où au Québec, au Canada, ou à l’étranger. C’est là que seraient produites les cellules destinées à toutes sortes de batteries : vélos électriques, outils sans fil, batteries de panneaux solaires, batteries de chariots élévateurs ou véhicules électriques.

Appel-à-Recycler

La startup vient de signer une première entente avec Appel-à-Recycler, l’agence qui a le monopole sur la récupération de toutes les batteries Lithium-Ion au Canada. « C’était une condition essentielle pour démarrer notre entreprise : avoir accès à ces milliers de batteries envoyées au rebut et éviter leur destruction. En ce sens, nous faisons œuvre utile, réduisons le gaspillage et agissons en faveur de l’environnement », ajoute monsieur Simonnet.

« C’était vraiment une entente clé pour nous, parce que sans chaine d’approvisionnement, on ne pourrait pas faire notre travail. »

À travers sa « Stratégie québécoise de développement de la filière batterie », le gouvernement du Québec a fait de ce secteur une de ses priorités et annoncé des investissements massifs. Cependant, jusqu’à maintenant, les entreprises impliquées étaient toutes concentrées autour de Montréal et Bécancourt et les projets d’usines tardent à se mettre en route. Si la stratégie d’EVA peut apparaître plus modeste, son équipe entend pourtant démontrer qu’elle sera la plus agile et livrera ses premières cellules avant les autres.

À propos d’EVA Energie

La startup a été fondée en juin 2022 par deux Rimouskois : Igor Simonnet, qui est un informaticien chevronné et qui a une grande connaissance du secteur de l’investissement et Jean-Louis Chaumel, qui possède une longue expertise en énergies renouvelables.

Très rapidement, l’entreprise a entrepris des mesures du taux de récupération potentiel de cellules à partir d’échantillons de batteries prélevés à l’Écocentre, avec la collaboration de la Ville de Rimouski.

C’est la signature de l’entente avec Appel-à-Recycler qui constitue le véritable envol d’EVA, puisque cette entente lui offre la possibilité d’accéder à près de 50 tonnes de divers types de batteries Lithium-Ion, mises au rebut partout au Québec.

Parallèlement, l’entreprise développe un système automatisé de diagnostic des cellules et travaille à concevoir un nouveau concept d’usine, dont la première pourrait voir le jour en quelques mois. EVA Energie prévoit aller en première ronde de financement, d’ici la fin de 2022.

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