La Ville va s’ajuster
Pour suivre la tendance de la restauration éphémèreLe dossier de la cantine de la restauratrice Colombe Saint-Pierre, qui a fait couler beaucoup d’encre dans les quotidiens en raison de sa renommée, va inciter la Ville de Rimouski à ajuster sa réglementation au phénomène de la cuisine dite « éphémère » ou « de rue ».
L’implantation de cette cantine dans un conteneur, au Bic, avait été autorisée par le conseil précédent dans les circonstances exceptionnelles de la crise sanitaire. Comme l’état d’alerte sanitaire a été levé par le gouvernement du Québec, la situation d’exception n’était plus valable ni autorisée. L’usage de restauration n’est pas permis sur les lieux. L’entreprise de madame Saint-Pierre peut toutefois compléter son été, mais mieux encore, son cas va inciter la Ville à réviser sa réglementation au bénéfice de tous.
Le président des Terrasses Cogeco, Tommy Lemieux-Cloutier, a donné son avis à ce sujet dans nos pages, vendredi dernier. Il estime que la Ville se doit d’encourager les restaurateurs d’ici qui tentent de suivre une tendance mondiale avec la cuisine éphémère et de rue.
Complètement différent
« Je fais partie de ceux qui, comme Colombe, veulent maintenir cette direction. C’est la mode, c’est la tendance présentement, ici comme dans d’autres pays. Je ne crois pas qu’on va voler de la clientèle à d’autres restaurants avec les conteneurs. C’est autre chose; c’est complètement différent. Il y a aussi un manque dans l’offre de service en restauration à combler pendant la saison touristique. Il y a des endroits où on manque de places pour aller manger. D’ailleurs, on est convaincu que les gens qui viennent ces temps-ci sur la rue Saint-Germain viennent parce qu’il y a les Terrasses. Ils ne viendraient pas autrement. C’est une expérience complètement différente. Ici, la présence des conteneurs est acceptée par la Ville dans le cadre d’un protocole et dans le cadre d’un événement », disait-il notamment.
Résolution votée
« Nous avons voté hier soir la résolution qui permet à la cantine de madame Saint-Pierre de poursuivre ses activités jusqu’à la fin de l’été. Nous avions déjà décidé d’aller de l’avant avant la publication de la fameuse lettre d’opinion dans Le Devoir qui a tant fait jaser. Nous avons donné le mandat à l’administration de réviser l’article de la réglementation concerné pour le mettre au goût du jour. Si on veut se donner un horizon raisonnable, il faut penser à la prochaine saison touristique. C’est un peu normal avec ce qui se passe, présentement. On accepte de le faire pour les Terrasses Cogeco et pour Colombe Saint-Pierre. Il faut revoir le processus qui remonte aux années 1970. Il y a une tendance. On ne négociera plus à la pièce avec un groupe ou un autre. Vaut mieux de la cohérence avec la réglementation », précise monsieur Caron.
« On va faire l’exercice, mais ce n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. Éventuellement, après la consultation Rimouski 2030, on pourra s’attaquer au plan d’urbanisme et à la réglementation de zonage qu’on espère pouvoir modifier. Ça ne nous empêche pas, entretemps, d’agir ponctuellement », note aussi le maire.