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Éducation

Philippe Côté : un modèle de persévérance

Philippe Côté, récipiendaire d’une bourse Retour Réussite 2022 (Photo: journallesoir.ca, Véronique Bossé)

Philipe Côté, un jeune homme de Rimouski a reçu une bourse Retour Réussite 2022 de la part de la Fondation pour l’alphabétisation : cette bourse a pour but de souligner la persévérance et la détermination d’adultes ayant réussi une démarche d’alphabétisation ou de formation de base.

Âgé de 26 ans, Philippe vit avec une paralysie cérébrale depuis sa naissance. Il a accepté de relater son parcours au cours d’une entrevue.

« Si je commence du primaire, j’ai toujours été en classe régulière, à l’exception de ma première année où j’ai été en classe d’adaptation scolaire. J’ai fait neuf ans au primaire. J’ai commencé avec la prématernelle et j’ai doublé ma sixième année. Après, je me suis dirigé tout de suite vers le Paul-Hubert parce que j’avais échoué à mes examens du ministère en sixième année, donc je me suis retrouvée en classe d’adaptation scolaire au Paul-Hubert. Si je te disais que j’ai toujours eu l’objectif d’obtenir mon diplôme d’études secondaires, ce serait faux. »

L‘importance des encouragements

« Il m’a fallu quelques années et des encouragements en plus, de quelques enseignants pour croire que j’avais le potentiel de réussir. Je me souviens entre autres de l’une de mes enseignantes au Paul-Hubert, qui voyait le potentiel que j’avais et qui m’a dit : je vais te faire passer tes examens de sixième. Je les ai passés cette année-là. Après, je me suis retrouvée en année passerelle, une année transitoire entre l’adaptation scolaire et le régulier. Évidemment, je suis resté au Paul-Hubert jusqu’à 21 ans, étant donné ma condition. »

« Je n’ai malheureusement pas pu faire tout mon secondaire au Paul-Hubert. Il me restait seulement mon secondaire cinq à faire, mais je devais quitter. Je suis un peu triste de ça, mais au moins, j’ai pu faire mon secondaire cinq au CFRN et être récompensé par une remise de bourse la semaine dernière. Je suis super reconnaissant et touché de tout cela. »

Passer par-dessus les embûches

« Ce que j’ai trouvé le plus difficile au cours de mon parcours a été de passer par-dessus les embûches, étant donné ma condition. Par exemple : j’ai mon ordinateur portable ici et j’en avais un aussi à l’école, mais pour mes évaluations en français, je ne suis pas rapide au clavier, je tape au doigt, mais au moins je me suis trouvé des trucs, comme des prédicteurs de mots pour réussir à prendre de la vitesse et à faire mes évaluations comme tout le monde. »

« Un autre exemple : les laboratoires, en science. Évidemment, étant donné ma condition, je ne peux rien manipuler. Le CFRN avait parlé au départ d’une exemption des laboratoires, mais finalement, j’ai moi-même choisi de les faire parce que je trouvais important d’avoir toutes les unités nécessaires à mon DES. Je les ai donc faites, mais en dictant quoi faire au technicien. »

Pour la suite des choses

Maintenant qu’il a son DES en poche, Philippe a commencé à faire des stages en secrétariat. Il n’a toutefois pas encore eu de réponse à savoir si ces stages vont fonctionner. Il rapporte que sa responsable de stage travaille avec lui pour lui trouver des opportunités.

Dans la vie de tous les jours, Philippe se passionne pour le chant, la lecture et écouter de la musique. Il aime aussi le sport, notamment le tennis : « Je réussis quand même à occuper mes journées. »

Il s’est d’ailleurs récemment inscrit auprès d’un groupe en déficience physique, Les Dynamiques, pour y faire des activités.

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