« Une invitation que je ne pouvais refuser »
Guillaume Leblanc renoue avec Rimouski grâce aux JeuxLes Jeux du Québec ont plusieurs côtés positifs mais de tous, c’est l’aspect humain qui occupe toujours une place prépondérante.
Les Jeux du Québec ont cette faculté d’être rassembleurs, peut-être encore davantage que les Jeux Olympiques à notre époque. La 57e finale des Jeux qui est en préparation à Rimouski permet notamment au médaillé d’argent des Jeux Olympiques de Barcelone, Guillaume Leblanc, de renouer avec ses amis rimouskois et avec des membres de sa famille qui se trouvent toujours dans la région.
Belle occasion
L’occasion est belle pour ceux qui se demandent qui est celui à qui l’on a donné le nom du complexe sportif extérieur de Rimouski, qui occupe énormément d’espace entre la 2e rue et le boulevard Arthur-Buies avec le football, le soccer, la piste d’athlétisme et concours et les terrains de baseball. La zone d’athlétisme a d’ailleurs bénéficié d’une cure de Jouvence en prévision des Jeux, l’année dernière.
Donc, il y a 30 ans, Guillaume Leblanc remportait la médaille d’argent de l’épreuve de marche olympique en Espagne. Cet accomplissement avait un goût spécial pour les Rimouskois, puisque Guillaume y était installé depuis 1988. Ingénieur spécialisé en technologies de l’information (TI), QuébecTel, l’ancienne Québec-Téléphone de Rimouski, avait posé un geste corporatif très méritoire en embauchant Guillaume afin de lui procurer des horaires souples lui permettant de s’entraîner adéquatement et de se préparer pour les Jeux.
Fête mémorable
Comme on dit communément, « Y a un petit peu de nous autres là-dedans », raison pour laquelle le complexe porte le nom de ce gars de Sept-Iles, dont les parents sont originaires de Saint-Gabriel.
À son retour de Barcelone, Guillaume Leblanc avait fait l’objet d’une fête à Rimouski, organisée en son honneur par le Club de course sur toute La Cavale. Il jure qu’il ne l’oubliera jamais. Les anciens du Club comme Clément Pelletier ont toujours une place importante dans ses souvenirs
« De fil en aiguille, après les Jeux, j’ai déménagé à Montréal au début des années 2000 quand QuébecTel est devenue TELUS. Puis j’ai travaillé pour Bell et, finalement, je me suis parti à mon compte comme consultant. Je prends des contrats coulés dans le temps. Il y a eu une période de flottement pendant la crise sanitaire l’an dernier. »
« Au début de l’été, je me suis mis à penser à la retraite. J’ai passé trois beaux mois d’été, mais en septembre, j’ai réalisé que j’allais m’ennuyer, alors j’ai recommencé le travail de consultant. Je travaille toujours en technologies de l’information et je fais surtout des contrats de cybersécurité. Ces temps-ci, je travaille pour les jus Lassonde », indique le sympathique athlète dans une entrevue exclusive au Journal le Soir.
Les Jeux de Rimouski
Guillaume Leblanc a été recruté comme ambassadeur des Jeux de Rimouski 2023 en compagnie notamment de Pierre Harvey, de Maude Charron et de Camille Dion Fiola.
C’est à une rencontre au Panthéon des sports, à Montréal, où on honorait Alex Harvey, qu’on lui en a parlé la première fois.
« C’était à Montréal l’année dernière. L’ex-maire, Marc Parent, et des gens de l’organisation des Jeux, dont José Arsenault, m’ont dit : « on te veut avec nous et on va te faire signe en temps voulu. ». Finalement, j’ai reçu cette année un appel de Catherine Lussier, directrice générale adjointe, qui n’a pas eu besoin de me convaincre. C’était une invitation que je ne pouvais pas refuser; ça a été un oui inconditionnel, tout de suite. On a déjà tourné quelques messages et on participera en personne à des activités promotionnelles avant et pendant les Jeux », résume monsieur Leblanc.
Les Jeux… tout court
« Les Jeux du Québec ont été une étape importante de ma carrière, c’est certain. J’ai participé à huit jeux, parce que je faisais aussi du ski de fond, l’hiver, entre 11 ans et 18 ans. Je ne peux pas dire que je n’aurais pas gagné de médaille olympique sans les Jeux, ce serait une question hypothétique. J’aurais peut-être été membre d’un club sportif important ou n’importe quoi d’autre aurait pu se produire. J’aurais pu m’entraîner en Italie. »
« Peu importe, les Jeux du Québec sont tout de même extrêmement significatifs. Ils permettent aux jeunes de découvrir le monde extérieur. C’est motivant dans un parcours sportif. Ça a fait partie du cheminement d’à peu près tous les athlètes québécois de niveau international », croit Guillaume Leblanc.
L’affaire du changement de nom
Nous ne pouvions pas réaliser une entrevue avec Guillaume Leblanc sans lui demander comment il avait vécu la demande de changement de nom du complexe sportif déposée par deux personnalités qui souhaitaient lui attribuer plutôt le nom de l’homme d’affaires Charles Albert, décédé accidentellement en 2017.
« Est-ce que ça m’a fait de la peine? C’est difficile à dire. Ça m’a donné un coup, mais ça a fini par passer. On m’a mis dans une situation très délicate. Ça m’a fait mal sur le moment, mais après, j’ai réalisé qu’on n’est pas éternels, que la gloire, même olympique, est éphémère. Il y a sûrement des jeunes qui ne savent pas qui est le Guillaume Leblanc du complexe sportif et ce n’est pas si grave que ça », fait remarquer l’olympien.
Respect mutuel
Ayant appris que l’on a finalement trouvé un compromis à la Ville en désignant la piste cyclable de la promenade de la mer du nom de Charles Albert, Guillaume Leblanc s’en dit ravi. « Pas pour moi, mais parce que j’ai connu Charles et que nous avions du respect mutuel. J’ai beaucoup apprécié le geste qu’avait posé Charles en embauchant Jeannot Langlois avec des conditions de travail qui lui permettaient d’être aussi l’entraîneur du Club Coubertin et d’enseigner l’athlétisme aux jeunes. »