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Économie - Emploi

Un congrès majeur et une grande « manif »

Des congressistes préoccupés par les géants du Web
Tulsa Valin Landry (Photo: Facebook-Tulsa Valin Landry)

Une cinquantaine de délégués du Conseil provincial du secteur des communications du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), sont réunis à Rimouski demain et vendredi, pour débattre de sujets majeurs, dont la présence des entreprises multinationales sur le Web.

Un « petit » congrès, non pas en termes de qualité, mais en termes de quantité, qui sera suspendu le temps d’une grande action syndicale de masse, prévue pour midi, demain, devant l’Hôtel Rimouski-Centre des congrès.

Les 571 membres du Syndicat des agents de maîtrise de TELUS (SAMT SCFP 5144) tiendront une activité de mobilisation pour exprimer leur mécontentement quant au déroulement des négociations en vue du renouvellement de leur convention collective. Le contrat de travail est échu depuis mars 2022.

Appui

En geste d’appui, les salarié(e)s des autres syndicats de TELUS ainsi que les congressistes du Conseil provincial des communications se joindront à la manifestation.

« C’est un congrès biennal. Alain Caron est notre ancien président, alors on fait ça dans sa ville. C’est toujours comme ça qu’on procède. Ça commence demain, à 9 h, et ça se poursuit jusqu’à midi, vendredi. Principalement, le but du congrès est de faire rapport aux sections membres. Nous allons aussi procéder aux élections pour le bureau du Conseil provincial du secteur des communications », explique le président du Conseil, Tulsa Valin Landry.

Sujets forts

« Parmi les sujets forts que l’on va aborder, il y a notamment le projet de loi fédéral C-11 qui va redéfinir la loi de la radiodiffusion pour y inclure les géants du Web. C’est gros, c’est un gros contrat! On est passé devant le comité permanent du parlement fédéral pour présenter une vingtaine d’amendements. Entre autres, le but était de protéger l’emploi local et de protéger la souveraineté culturelle du Canada et du Québec. L’emploi et la souveraineté culturelle vont de pair. Notre produit culturel, il faut le faire ici pour demeurer souverains et ce faisant, on crée de l’emploi ici », poursuit-il.

« Nous avons des membres qui sont dans l’information locale et des membres qui font partie de la télévision communautaire (locale). On se préoccupe du financement pour ces chaînes. L’information locale et la télé communautaire sont des vecteurs importants de la démocratie. Cette démocratie, elle ne se passe pas seulement à Montréal et à Québec; elle se passe aussi dans les régions. »

Secteurs

« Nos secteurs d’activité vont de la télédistribution à la téléphonie, en passant par la télédiffusion et la radiodiffusion. Il y a plusieurs gros joueurs des médias là dedans. On a aussi des membres en cinéma, en post production et en sous-titrage. Enfin, on touche également à la presse écrite/numérique », ajoute Tulsa Valin Landry, en entrevue exclusive au Journal Le Soir.

Loi anti-briseur de grève

Quant à la manifestation de demain, « Nous préférons l’appeler activité de mobilisation. Les négociations sont de plus en plus longues dans le secteur des communications et notre rapport de force est nettement diminué ces derniers temps. La raison principale est que nous sommes de juridiction fédérale et qu’il n’y a pas de loi anti-briseur de grève dans le secteur fédéral. C’est vraiment ce qu’on veut dénoncer. Les négociations sont de plus longues en raison d’un rapport de force réduit », déplore le président syndical.

« Les pourparlers sont ardus et l’employeur fait du déni en ce qui concerne les réalités du marché, notamment les défis reliés à l’embauche et à la rétention du personnel ainsi que le contexte d’inflation élevée. Les agent(e)s de maîtrise réclament des conditions salariales similaires à celles offertes au personnel non syndiqué de la compagnie occupant des postes identiques et par d’autres entreprises de communications comparables », indique également un communiqué du SCFP.

6 700 membres

Comptant plus de 125 000 membres au Québec, le SCFP représente plus de 6 700 membres du secteur des communications, dans plusieurs sections locales. Le SCFP est le plus grand syndicat affilié à la FTQ.

Le SCFP est aussi présent dans les affaires sociales, l’éducation, les universités, l’énergie, les municipalités, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et terrestre, le secteur mixte ainsi que le transport maritime.

Position de TELUS

Le Journal le Soir a sollicité une réaction de TELUS, qui nous est venue du Service des relations publiques:

« Nous sommes engagés à continuer les négociations dans le respect et nous espérons parvenir, dans un délai raisonnable, à une entente qui prendra en compte les besoins des membres de l’équipe, des clients et des actionnaires, et qui nous permettra d’assurer notre succès dans un marché qui évolue rapidement et où la concurrence est forte.  »

« Nous sommes fiers de compter sur l’engagement et le talent de nos milliers de membres de l’équipe au Québec et à Rimouski, et notre équipe compte parmi les 10 pour cent des équipes les plus mobilisées dans le monde. Reconnue comme un des meilleurs employeurs au monde, TELUS est déterminée à continuer d’offrir des conditions de travail et des avantages sociaux hautement concurrentiels, un milieu de travail flexible, des programmes qui favorisent le mieux-être des membres de l’équipe, ainsi qu’un travail enrichissant avec une stabilité à long terme et des possibilités de progression. »

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