La biomasse forestière résiduelle comme alternative
Le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL), par l’entremise du projet Biomasse forestière BSL, tenait aujourd’hui, au centre communautaire de Saint-Valérien, la foire régionale : « La biomasse par et pour ici », ayant pour but de faire connaitre le chauffage à la biomasse forestière résiduelle en remplacement du mazout.
Plus précisément, l’événement visait à faire connaître cette alternative aux gestionnaires de bâtiments d’ICI du Bas-Saint-Laurent et à offrir une vitrine aux différents acteurs clés de la filière. Par exemple, aux fournisseurs de plaquettes ou granules, aux équipementiers, aux firmes de génie-conseil, aux entreprises d’installation ou d’entretien, aux organisations offrant subventions ou du financement adapté, etc.
La foire
Pour ce faire, la journée a été divisée en cinq panels d’experts. Le premier traitait de l’environnement, le second de l’approvisionnement, le troisième des équipements, le quatrième du budget, tandis que le dernier était intitulé « Leçons apprises. »
Du temps était également réservé aux tours guidés du système de chauffage au granule du centre communautaire, ainsi que pour la visite des kiosques sur place.
Cette foire agit comme la continuité de l’outil didactique que le CREBSL a fait paraitre il y a quelques mois.
La biomasse en environnement
Une attention particulière a été portée à l’aspect environnementale de la biomasse. Après le mot d’ouverture de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, deux experts en la matière, Patrick Morin et Evelyne Thiffault ont pris la parole lors du premier panel.
Monsieur Morin a débuté en rappelant quelques données importantes, dont le fait qu’au Bas-Saint-Laurent, environ 500 millions de produits pétroliers sous toute leur forme sont consommé annuellement.
« Quand nous avons tenu le dernier forum sur les changements climatiques régional, nous avons établis deux priorités. Parmi les 500 millions de litres que nous consommons, il y en a environ 56 % qui est utilisé dans nos voitures, pour le déplacement. C’est pour cela que la mobilité durable est la première priorité, mais la deuxième priorité était le chauffage à la biomasse. C’est notre deuxième façon, sur le plan régional, de manière stratégique de s’attaquer aux changements climatiques, c’est le chauffage à la biomasse. »
« Il faut vraiment travailler sur la réduction de notre consommation d’énergie et sur l’efficacité énergétique, c’est primordial. »
La biomasse forestière résiduelle (BFR)
Patrick Morin a d’abord établi en quoi consiste la biomasse forestière résiduelle, qui n’est pas de couper plus d’arbres pour chauffer, étant donné que la BFR se sert de résidus primaires, de résidus secondaires et de résidus tertiaires.
- Primaires : « résidus des opérations de récolte qui n’iront pas à une usine de transformation (gisement forêt)
- Secondaires : « résidus issus des usines de transformation du bois (gisement usine)
- Tertiaires : « produits du bois post-consommation, comme les résidus de construction, rénovation et démolition (CRD ou gisement municipal).
Evelyne Thiffault a tenu à préciser que le terme gisement n’est pas vraiment approprié lorsqu’il est question de biomasse, puisque le terme fait référence à ce qui est non-renouvelable, ce qui n’est pas le cas de la biomasse.
La biomasse en exportation
Alors que l’exporter de la biomasse pour des centrales européennes a pour effet un bilan environnemental « discutable », Evelyne Thiffault explique pourquoi elle estime que l’idée de l’exportation ne devrait pas être dénigrée.
« Je suis 100 % d’accord avec l’idée que la biomasse devrait servir localement. L’autonomie énergétique est une mission très noble. L’idée qu’on devrait d’emblée exclure toute possibilité d’exporter la biomasse et le granule, j’en ai un peu contre cette idée », précise madame Thiffault.
Elle explique que dans la lutte aux changements climatiques, il est beaucoup question du secteur forestier : « Il y a un rôle essentiel de produire de la bioénergie à l’échelle mondiale. Au Québec, nous avons la chance d’avoir un secteur forestier très développé, d’avoir une forêt très étendue et productive. Donc, de dire que l’on pourrait contribuer à la transition énergétique de d’autres pays, qui n’ont pas nécessairement les mêmes ressources en biomasse, ça aussi c’est une mission qui peut être noble. »