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Des opérations anti-braconnage annulées

Les agents de protection de la faune au Québec sont sans contrat de travail depuis 30 mois
Des agents de protection de la faune (Photo courtoisie MFFP)

Sans contrat de travail depuis 30 mois, des effectifs en baisse, des départs volontaires, des annulations d’opérations anti-braconnage, sont du lot des contraintes qui minent le travail des agents de protection de la faune du Québec.

https://soundcloud.com/olivier-therriault/rendez-vous-natureca-martin-perreault-negos-agents-faune-2022?si=c6f3b2446eb340a68db224720b0a23e9&utm_source=clipboard&utm_medium=text&utm_campaign=social_sharing

« En 2022, comme depuis les dernières années, la faune du Québec n’a pas la protection qu’elle mérite, surtout avec la baisse des effectifs des cinq dernières années. C’est certain qu’on ne peut pas protéger la faune adéquatement », a indiqué le président du Syndicat des agents de protection de la faune du Québec, Martin Perreault, lors d’une entrevue réalisée lors de l’émission radio « Rendez-Vous Nature ».

Si les usagers de la forêt ont remarqué que les agents sont plus discrets, voire très rares, ce n’est pas pour rien. De 440 agents en 2018, à 295 en 2022, répartis partout sur le territoire québécois, les « policiers de la forêt », doivent faire des choix.

« Faut prioriser, on n’a pas le choix. Il y a des plaintes qu’on ne peut couvrir par manque d’effectifs et de temps des agents sur le terrain », reconnaît le représentant syndical.

Manque de relève

En entrevue à « Rendez-Vous Nature », Martin Perreault explique ce qui force des agents à quitter volontairement la profession, et aussi le manque de relève et d’intérêt qui sévit dans la formation de futurs agents en raison d’un taux de placement inexistant.

« Des opérations anti-braconnage qui nécessitaient du temps supplémentaire et des actions conjointes avec la SQ sont mises de côté », déplore le président du Syndicat des agents de protection de la faune du Québec, Martin Perreault. (Photo archives courtoisie MFFP)

Cette baisse des effectifs impacte directement la faune québécoise et par ricochet, la population qui est comme prise en otage avec une faune qui lui appartient et qui demeure sans la protection requise.

Citoyens pénalisés

Le contexte des négociations avec le gouvernement; essentiellement avec le Conseil du trésor, y est pour beaucoup. Pour éviter de payer du temps supplémentaire, des opérations anti-braconnage prévues depuis le printemps dernier, sont abandonnées.

« Ces décisions sont prises par les gestionnaires à la protection de la faune, en guise de représailles à nos moyens de pression pour faire débloquer les négociations de notre convention collective. À part des événements de dernière minute, des opérations qui nécessitaient du temps supplémentaire et des actions conjointes avec la SQ sont mises de côté. Le citoyen qui nous a appelés pour un signalement est pénalisé, comme le sont aussi des agents qui voient leur long travail de préparation et de planification des opérations annulé d’un jour à l’autre », déplore Martin Perreault qui pointe du doigt le Conseil du trésor qui tarde à régler le contrat de travail.

« Vers le chaos »

Lors de cette entrevue à « Rendez-Vous Nature », le président du syndicat précise que le contrat de travail de trois ans, encore non réglé, viendra à échéance en mars 2023. Il sera alors temps de négocier la convention actuelle encore non signée…

De 440 agents en 2018 à 295 en 2022 au Québec, les « policiers de la forêt », doivent faire des choix. (Photo MFFP)

« On s’en va vers le chaos. Pourtant on veut juste faire notre job, avoir des effectifs et des conditions de travail respectables et être capables de garder notre monde en place et attirer de nouveaux agents ».

Une entrevue exclusive à ne pas manquer avec le président du Syndicat des agents de protection de la faune, Martin Perreault à « Rendez-Vous Nature ». Cliquez sur le lien ci-haut.

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