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Des « sans papiers » dans les rues de Rimouski

Des citoyens rimouskois appuyant Mamadou Konaté, un demandeur d’asile menacé d’expulsion. (Photo: Facebook-Le Centre des Travailleurs et des Travailleuses Immigrant.e.s (CTI-IWC)

Un rassemblement aura lieu à Rimouski dès 14 h 30 le samedi 5 novembre prochain, dans le cadre d’une mobilisation panquébécoise pour la régularisation des personnes sans papiers.

Menée par le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI), cette mobilisation est appuyée par plus d’une vingtaine d’organisations communautaires, citoyennes, syndicales et de solidarité internationale.

Qu’est-ce que c’est?

Selon Services juridiques.com, une personne qui est dite sans papiers ou sans statut « n’a pas de statut légal d’immigration au Canada, de façon temporaire ou permanente. Cette situation peut arriver quand un visa de visite ou un permis d’études ou de travail expire et que la personne reste au pays, ou bien quand une personne ne quitte pas le Canada après que sa demande de réfugié ait été refusée. »

Aux dires des organisateurs de la manifestation, « Une personne dans cette situation est très vulnérable et limitée dans son accès aux programmes sociaux. Elle devrait consulter un avocat ou un organisme communautaire si elle craint de faire appel aux programmes sociaux ou pour l’aider à régulariser sa situation, par exemple en déposant une demande de résidence permanente pour motifs humanitaires. »

Demande à Québec

Ce mouvement est donc constitué d’une coalition d’organismes de la société civile qui demande à Québec de ne pas s’ingérer dans l’éventuel programme fédéral de régularisation des personnes sans statut. On demande aussi à Québec de faciliter le processus en alignant ses critères sur ceux du fédéral.

« Alors que le gouvernement fédéral parle de régulariser le statut de centaines de milliers de personnes, nous nous rassemblons pour exiger que le programme mis en place soit véritablement inclusif », explique Antoine Charron, une des personnes impliquées dans l’organisation du rassemblement.

« Même si on ne connait pas encore les critères d’admissibilité du futur programme de régularisation, il semblerait qu’il soit surtout destiné aux personnes dont le visa ou le permis a expiré, mais pas aux travailleuses et travailleurs temporaires ni encore aux personnes qui entrent au pays pour demander asile. »

« Nous sommes devenus sans statut parce que le système d’immigration est complexe et restreint et ne nous protège pas des abus des employeurs, des recruteurs et d’autres personnes malhonnêtes », rappelle Nina Gonzalez du CTTI à Montréal.

Problème administratif

« Ne pas avoir un statut migratoire, ce n’est pas un acte criminel, c’est un problème administratif. Nombreux pays dans le monde, comme l’Espagne, l’Italie, le Portugal ou l’Irlande ont mis sur pied des programmes de régularisation. Pourquoi pas au Canada et au Québec, dans notre pays, censé respecter les droits de la personne ? », ajoute-t-elle.

Toute la population est invitée à se réunir dès 14 h 30 à la Place des Anciens-Combattants à Rimouski pour afficher sa solidarité avec toutes les personnes sans papiers et montrer son appui à un programme de régularisation qui soit réellement bénéfique pour toute personne dont le statut migratoire est précaire. Une soupe populaire sera ensuite servie à 17 h au Musée régional de Rimouski et sera accompagnée de la projection du documentaire « Migrant Dreams » de Min Sook Lee.

L’antenne bas-laurentienne du CTTI sera sur place pour informer sur les enjeux liés aux droits des travailleuses et travailleurs. Les détails de l’événement se retrouvent en suivant ce lien.

Ailleurs

Des événements pour la régularisation auront également lieu à Chicoutimi, Montréal, Sherbrooke et Québec, alors que la Coalition Avenir Québec (CAQ, qui forme le gouvernement) ne s’est pas encore prononcée sur l’application du futur programme dans la province.

« Le gouvernement de Legault a déjà fermé la porte à ce genre de programme » affirme Annie Bertrand, une autre personne impliquée dans l’organisation du rassemblement rimouskois.

« En 2020, il a refusé la proposition d’Ottawa d’élargir le programme destiné à régulariser le statut des personnes qui travaillaient dans le domaine de la santé et en 2021 il a empêché que des travailleuses, travailleurs, étudiants et étudiantes puissent bénéficier de l’obtention du statut de résidence permanente offert par le fédéral. On espère que la tendance change, mais le silence actuel de Québec par rapport à ce nouveau programme de régularisation crée un doute… »

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