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Les marées font bouger la recharge…

Mais c’est bien ce qui était prévu!
Les grandes marées de 2010 à Sainte-Luce. (Photo Pierre Michaud archives)

C’est pratiquement devenu une habitude depuis la catastrophe naturelle de décembre 2010 : les travaux de recharge de la plage de l’Anse-aux-Coques, à Sainte-Luce, suscitent des critiques et des questions de la part de citoyens.

Des travaux du genre pour protéger la plage et les résidences ont dû être réalisés à plusieurs reprises depuis les grandes marées de 2010, les plus fortes que l’on n’ait jamais vues dans la région. Ces grandes marées ont causé pour 115 M$ de dommages au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. Depuis 12 ans, ces travaux ont toujours suscité des doutes et beaucoup de questions.

Nouveau projet

Une première phase du nouveau projet de recharge de la plage a été complétée en octobre. Plus de 700 voyages de camions ont déversé, en trois semaines, les matériaux nécessaires à la protection de la promenade, de la route du Fleuve, des égouts et de l’aqueduc sur une distance de 490 mètres.

La Municipalité qualifiait cette recharge de « petite », car la deuxième étape du projet, prévue pour 2024, rechargera l’ensemble du secteur de l’Anse-aux-Coques, qui s’étend sur deux kilomètres. Elle visera à assurer la protection des 160 résidences sur la route du Fleuve pendant 30 ans.

Gravier disparu

Un citoyen a fait suivre deux photos au Journal Le Soir, dans les dernières heures, à la suite des premières grandes marées de l’automne, en fin de semaine. Sur la première, prise immédiatement après les derniers travaux, on voit beaucoup de gravier et peu de sable sur la plage de l’Anse-aux-Coques. Sur la seconde, prise en fin de semaine après les marées, il ne reste pratiquement que du sable.

Ce citoyen se demande donc à quoi ont servi les 2,5 M$ investis cette année. La réponse vient en détail de la mairesse, Micheline Barriault, jointe par le Journal Le Soir aujourd’hui.

« La recharge de plage est planifiée en collaboration avec le ministère de la Sécurité publique. On fait une recharge de plage sur une surface qui suit un plateau avant de descendre très rapidement. Les scientifiques attachés à notre démarche nous ont expliqué comment ça se passerait. Lorsqu’il y a de grandes marées, des vagues fortes, qui redescendent rapidement, la vague vient mourir sur la première recharge. À la longue, nous obtiendrons une pente naturelle », indique-t-elle.

Avant les dernières grandes marées… (Photo: courtoisie)

Effet recherché

« C’est exactement l’effet recherché. Le but, c’est de protéger les infrastructures : la promenade et la rue. Ce que les scientifiques nous disent, c’est que la recharge a fait son travail. Ça fait partie de la démarche. Il y aura une deuxième étape de recharge de la plage. Là, on était dans la première phase. Celle-ci visait d’abord la protection des infrastructures. Dans la deuxième étape, ce sera beaucoup plus important comme travaux. Ça ira beaucoup plus haut. Ce sera plus long, aussi. Les vagues ne se rendront plus sur le plateau », signale aussi madame Barriault.

…Après les dernières grandes marées. (Photo: courtoisie)

Processus

La mairesse précise que les interventions sont toujours effectuées sous étroite surveillance et avec un encadrement approprié.

« Ce qui s’est passé est bien ce qui devait se passer. Quelqu’un qui regarde ça froidement, en se disant « on a mis 400 voyages de sable et tout est parti », c’est parce qu’il ne connaît pas le processus. Le sable qui est parti s’est replacé et étendu pour justement inciter les vagues à mourir. La phase deux aura lieu en 2024. Ce sera plus haut et plus long. Ça va se rendre jusqu’au secteur de l’auberge de l’Eider. La nouvelle recharge s’étendra sur une distance de 2 km. Il y a des études d’impact en cours avec Pêches et Océans Canada et avec le ministère de l’Environnement. »

Travaux de 12 M$

La mairesse de Sainte-Luce rappelle enfin les étapes et les conditions financières des deux phases de travaux.

« Il y aura des auditions du Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE) avant de procéder. C’est un processus qui est enclenché. On a des ententes avec la Sécurité publique. Pour réaliser la première recharge, nous avons eu une subvention de la Sécurité publique de 2,5 M$. Cela comprend également la réalisation des plans et devis pour la seconde recharge. Cette seconde phase coûtera environ 12 M$. Ça va permettre de protéger plus de 160 résidences. »

« De plus, le montant maximal que la Municipalité aura à payer incluant la seconde phase sera de 690 000 $. Une partie sera remboursée par règlement d’emprunt sur 20 ans par l’ensemble des citoyens. Une autre sera assumée par les 160 propriétaires riverains concernés. C’est une formule beaucoup plus économique pour ces propriétaires que de faire eux-mêmes des travaux, comme de l’enrochement », estime madame Barriault.

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