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Économie

Près de 200 000 ménages dans le besoin

« L’adoption de ce règlement nous permettra de contrôler davantage les locations qui se font dans les résidences principales et de tourisme », dit le maire, Guy Caron. (Photo: archives)

Cinq semaines après les élections provinciales, les organismes de défense de droits des locataires se mobilisent pour se faire entendre du gouvernement Legault.

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), dont fait partie le Comité logement Rimouski-Neigette, annonce qu’il lance une tournée du Québec à partir des bureaux montréalais du premier ministre, à quelques semaines de la première mise à jour économique du nouveau gouvernement.

Crise

Afin d’illustrer l’ampleur des besoins des ménages mal-logés et les projets de logements sociaux qu’ils réclament, un char allégorique sillonnera les routes d’ici le prochain budget provincial. « On veut que le gouvernement prenne la mesure de la crise qui frappe les locataires à modeste et à faible revenus et de l’extrême précarité de leurs conditions de vie. Des choix conséquents doivent être faits, sans plus attendre », explique Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

177 000 ménages dans le besoin

Selon les plus récentes données de Statistiques Canada, 177 728 ménages locataires ont des besoins impérieux de logement au Québec, parce qu’ils vivent dans un logement trop cher, trop petit et-ou insalubre. Ce chiffre exclut les personnes et les familles en situation d’itinérance visible ou invisible, dont le nombre augmente, de même que toutes celles qui doivent engloutir plus de 100 % de leur revenu dans le loyer.

« De véritables drames sont vécus dans l’indifférence, en ce moment. Trop de gens doivent couper dans la nourriture, se priver de l’essentiel pour eux, pour leurs enfants, parce qu’il manque de logements décents véritablement abordables. Ces situations n’ont rien de banal et ne devraient pas être tolérées dans une société riche comme la nôtre », dénonce Véronique Laflamme.

« La solution est pourtant connue. Il faut revenir aux formules et au programme éprouvés, qui répondent aux besoins de manière durable, c’est-à-dire les logements publics développés par les offices d’habitation, les coopératives et les organismes sans but lucratifs d’habitation (OSBL), et le programme AccèsLogis, qui fait ses preuves depuis 25 ans », renchérit-elle.

Accès Logis

Selon le FRAPRU, « la promesse non tenue par la CAQ d’améliorer AccèsLogis lors son premier mandat bloque actuellement la réalisation de milliers de logements sociaux déjà planifiés. De plus, le financement prévu pour de nouveaux projets s’avère largement insuffisant pour répondre aux besoins. »

« Malgré l’engagement électoral largement insuffisant de la CAQ de réaliser 7000 nouveaux logements sociaux et abordables durant son nouveau mandat, ces unités ne sont actuellement pas encore budgétées. Le regroupement demande donc à l’administration Legault de confirmer dès sa mise à jour économique de décembre le financement rapide de nouvelles unités et la relance du programme AccèsLogis », estime le FRAPRU.

Selon le regroupement, le programme PHAQ mis en place par Québec au cours des derniers mois ne répond pas plus adéquatement aux besoins. Le regroupement conclut en rappelant que Québec a le devoir de mettre en œuvre le droit au logement, au maximum des ressources disponibles, et qu’il en a les moyens.

Sans effet structurant

« Dépenser 3,5 milliards $ dans l’envoi de chèques dont pourront bénéficier des ménages ayant des revenus annuels pouvant atteindre 200 000 $, sans aucun effet structurant, ni sur l’inflation, ni sur la pénurie de logements, n’est pas un choix structurant pour la société québécoise, contrairement au logement social, qui permet de répondre aux besoins des ménages mal-logés d’aujourd’hui et des prochaines générations », critique Véronique Laflamme.

Avec leurs contributions, le FRAPRU interpellera les membres du cabinet Legault dans les différentes régions. Finalement, il sera déposé devant l’Assemblée nationale, lors d’une manifestation nationale à Québec à la mi-février 2023.

Ses prochains arrêts se feront à Saguenay, le 21 novembre, à Matane, le 9 décembre et Montréal, le 12 décembre.

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