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Taxi Porlier propose un nouveau modèle

Les taxis de Porlier sont coiffés du logo en référence à la plateforme de réservation. (Photo: Courtoisie)

L’entreprise régionale Taxi Porlier s’implante à Rimouski non pas pour faire concurrence à Taxis 800, mais pour proposer un service complémentaire selon un nouveau modèle d’affaires passablement différent.  

C’est ce que précise le directeur de Taxi Porlier, Serge Lebreux, en entrevue exclusive avec le Journal Le Soir, aujourd’hui, à la suite de notre reportage concernant une reprise significative dans le domaine après les difficultés de la crise sanitaire.

Respect

« Je n’ai pas la notion ni l’intention de la concurrence. Je considère que nous ne sommes pas dans un marché pour ça, parce que la marge de profit dans l’industrie fait en sorte qu’on ne peut pas jouer avec les tarifs. Les seuls aspects sur lesquels on peut jouer, ce sont la qualité du service et la disponibilité du service. Ça passe beaucoup par l’encadrement de notre ressource numéro un : le chauffeur. Si on est capable de mettre à profit le chauffeur, on est capable d’assurer une pérennité du service. On ne volera pas des voyages à Taxis 800. Ce sont des gens qu’on respecte et avec lesquels nous avons déjà travaillé », explique monsieur Lebreux.

Conjoncture favorable

Ce dernier a profité d’une conjoncture favorable, avec la nouvelle Loi 17 sur l’industrie du taxi en 2020 et les impacts de la crise sanitaire pour réviser son modèle d’affaires. Il en est venu à la conclusion qu’il lui était avantageux d’offrir une plateforme technologique de réservations originale et de miser sur la formation des chauffeurs.

De plus, il a conçu un système qui permettra bientôt de recourir à des chauffeurs auxiliaires dans les périodes de grande demande. Des personnes qui seront « de garde » et fourniront leur véhicule. Il pourra ainsi moduler le nombre de voitures disponibles pour une période donnée.

« Nous essayons d’innover. J’ai profité de la marge de manœuvre que nous permet la nouvelle Loi pour nous donner et donner à notre clientèle de l’élasticité dans notre offre de service », explique monsieur Lebreux.

Choix différent

Serge Lebreux explique pourquoi son entreprise a fait un choix différent avec une plateforme de réservation en ligne.

« Nous avons travaillé avec Taxis 800 depuis 2011, mais si on a choisi de ne plus faire route ensemble, c’est que nous avons fait un choix différent dans notre structure d’affaires. L’industrie du taxi génère beaucoup de papier. Des vérifications, des factures, des formulaires, etc. Ça n’en finit plus. On pourrait être obligé de payer quelqu’un à temps plein juste pour ça. »

« On a pris de l’argent à même nos revenus et on a développé une application efficace qui permet de faire cela et bien plus. Elle nous procure plein de possibilités. Par exemple, si vous avez une entreprise et des employés qui veulent être transportés, vous pouvez faire affaire avec nous par l’entremise de la plateforme et réserver des transports sur une base régulière. »

Serge Lebreux aux côtés d’un véhicule de la flotte Porlier. (Photo: courtoisie)

Presque la moitié moins de véhicules

Monsieur Lebreux est aussi directeur région de l’Association des taxis des régions du Québec. L’application de la nouvelle loi et ses contraintes, ainsi que la crise sanitaire, ont eu un impact important sur l’industrie.

« À la suite de la crise UBER, de la Loi 17 et de la décision de Québec de nous imposer un système d’enregistrement des ventes (SEV), nous avons vu baisser l’offre de service de taxis de 40% en ce qui a trait au nombre de véhicules, dans la province. Quand il fait beau, il n’y a pas de problème. Mais quand il y a des tempêtes, quand il y a de grands événements, on n’arrivait plus à répondre à la demande. »

La page d’accueil de l’application. (Photo: capture d’écran)

Innovation

« On pourra bientôt le faire, parce qu’on a trouvé une façon d’ajouter des voitures quand on en a besoin. Des personnes probablement à la retraite pourront s’inscrire sur la plateforme. Après les contrôles d’usage, il y aura une formation de 11 heures. Tout sera réalisé sur le plan réglementaire. Une fois que tout aura été fait dans l’ordre, le nouveau chauffeur sera disponible par l’entremise de la plateforme. Ces chauffeurs nous permettront de bien répondre à la demande lors de grands événements comme les Grandes Fêtes TELUS. C’est ce genre d’innovation que la Loi 17 nous permet aussi de réaliser », croit monsieur Lebreux.

« Au lieu de se braquer, on profite de l’occasion pour améliorer les choses. On se tourne vers l’avenir et l’avenir n’est pas dans la paperasse », conclut-il.

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