Abandonner la protection du caribou
Québec veut empêcher Bruno Lecler de piéger les coyotesQuébec prévoit fermer un territoire de piégeage à l’extrémité Est de la Réserve faunique de Matane, en bordure du Parc de la Gaspésie, pour assurer la protection et freiner le déclin des caribous gaspésiens.
Le projet du ministère des Ressources naturelles et des Forêts, de la nouvelle ministre et députée de Rimouski, Maïté Blanchette-Vézina, ferait disparaître de la carte cette aire de piégeage. Il expose la fermeture de 55 km de chemins forestiers pour protéger le caribou.
Deux paradoxes découleraient de ce projet.
Le premier est que le trappeur gestionnaire piège le coyote, un prédateur acharné du caribou gaspésien. Le second, un chemin forestier à proximité de l’aire de piégeage, ciblé par cette fermeture, va demeurer accessible aux randonneurs, donc aux coyotes.
Gestionnaire depuis 20 ans
Le trappeur qui serait forcé d’abandonner son territoire de trappage est Bruno Leclerc. Il gère la faune à fourrure et les coyotes depuis plus de 20 ans.
En entrevue cette semaine à l’émission « Rendez-Vous Nature», Bruno Leclerc précise que les 55 km de chemins forestiers prévus par Québec, occupent 100 % de son terrain de trappage. Ces 55 km se dirigent vers le sommet du Mont-Logan, où sont isolés des caribous.
Selon le trappeur, les randonneurs vont aisément continuer d’accéder au même sommet par un autre chemin de 2,5 km. Donc, coyotes et ours qui s’attaquent aux caribous et surtout aux faons, vont s’y rendre aussi.
Bruno Leclerc estime ne resterait que trois caribous sur le Mont-Logan. Ce qui veut dire que les 31 autres caribous de l’inventaire de 2020, seraient sur les Monts Albert et Jacques-Cartier.
Fermer aussi un chemin !
Le trappeur Bruno Leclerc pratique ses activés de piégeage pour le loisir seulement. Son apport à la protection des caribous est essentiel.
Il ne dénonce pas ce projet de fermeture de chemins forestiers uniquement pour conserver son territoire de trappe et poursuivre ses activités. Si tel est le cas, il souhaite aussi la fermeture de ce chemin principal de la barrière du Mont-Logan, jusqu’à son sommet.
Bruno Leclerc n’a jamais être consulté par le ministère. Il est le seul trappeur impacté par ce projet. S’il conserve son territoire, il entend maintenir ses vos efforts pour sauver les caribous de la Gaspésie.
Jusqu’à vendredi, le gouvernement invite la population à s’exprimer sur la fermeture de chemins forestiers pour restaurer l’habitat du caribou de la Gaspésie. Par lettre ou par mémoire en ligne à : [email protected].
Pour entendre l’entrevue de Bruno Leclerc accordée dans le cadre de l’émission radio « Rendez-Vous Nature », cliquez sur le lien ci-haut.