Pas de maison des Jeunes au parc
Un projet lancé par une candidate au poste de conseillère du district Saint-Robert, l’année dernière, Chantale Marin, ne reçoit pas l’appui de la Ville de Rimouski.
Réagissant notamment aux informations au sujet de la délinquance étudiante au parc Ernest-Lepage, madame Marin avait proposé qu’on recycle la vieille maison du gardien du parc en maison des Jeunes. Elle s’est adjoint d’autres personnes dans un comité et a fait progresser le projet, depuis ce temps. Les choses sont cependant plus compliquées qu’elles en ont l’air. Le bâtiment appartient à la Ville, mais ce n’est pas la Ville qui désigne et autorise les maisons de Jeunes.
Les maisons de Jeunes relèvent plutôt du ministère des Services sociaux. Pour ce qui est du problème de délinquance, l’administration municipale tente de contrôler la situation en contrôlant davantage les heures d’accès au parc et aux zones autorisées.
Certaine ouverture
La Ville a manifesté une certaine ouverture lors des apparitions de madame Marin aux assemblées du conseil municipal. Il aurait d’abord fallu effectuer une inspection de ladite maison qui est inutilisée depuis plusieurs années. Quoi qu’il en soit, la Ville vient d’interrompre son association aux démarches de madame Marin par le biais d’un message courriel signé par le maire.
Vendre pour déménager ou démolir
Monsieur Caron y annonce qu’après mûre réflexion, la Ville a l’intention de se départir de la maison, d’une manière ou d’une autre. Cette réflexion fait référence au Plan directeur des parcs et espaces verts de la Ville de Rimouski qui définit la vocation du parc Ernest-Lepage. La maison n’y joue aucun rôle.
« Après étude de la situation, le conseil municipal juge que la maison du gardien du parc Ernest-Lepage ne cadre pas avec la vocation déterminée dans le Plan directeur des parcs et espaces verts et amorcera sous peu le processus pour tenter de trouver une personne ou un groupe qui pourraient être intéressés à l’acquérir avec l’intention de la déménager, à défaut de quoi le démantèlement sera considéré », écrit également monsieur Caron.
« Vous nous avez exprimé le désir de demander l’usage de la maison pour l’organisme que vous avez récemment fondé, « Maison des Jeunes du parc Ernest-Lepage », et nous comprenons que vous serez déçue », ajoute Guy Caron.
Tendre la main
Toutefois, le maire tend la main à madame Marin de manière à ce qu’elle puisse atteindre ses objectifs en utilisant d’autres infrastructures.
« Vous êtes invitée à poursuivre les activités de cet organisme, toujours en lien avec l’objectif du Plan directeur « d’encourager et de soutenir les organismes utilisant le parc » et votre organisme pourra demander d’être encadré par la Politique de soutien aux organismes et d’attribution des subventions de la Ville de Rimouski. Cela pourrait vous permettre, selon les conditions énoncées, de louer le Centre communautaire Alphonse-Francoeur de Saint-Robert, par exemple. »
Maintient le cap
Madame Marin, c’est le cas de le dire, entend maintenir le cap. Elle est très déçue, surtout qu’elle a entrepris plein de démarches avec des amies, dont la création de ce groupe virtuel de la Maison. « Nous avons même déboursé de nos poches, Claire, Émilie et moi, pour la fondation de l’organisme sans but lucratif. »
Elle ajoute : « Je suis très déçue. Je ne baisse pas les bras. J’ai parlé à un entrepreneur en construction il y a deux semaines. Il est prêt à faire les travaux de rénovation de la maison du parc gracieusement. Ça ne coûterait rien à la Ville. On serait allé chercher des subventions pour le fonctionnement. Nous avions aussi l’intention de dénicher des commanditaires. Nous voulions faire appel aux commerces et à la population. »
L’herbe sous le pied
Madame Marin trouve aussi déplorable que la Ville lui ait mis les freins avant même qu’elle puisse présenter un plan d’affaires, lui coupant l’herbe sous le pied.
« On nous dit « non » avant même que nous puissions déposer notre plan d’affaires, ce que la Ville nous avait proposé de faire. Ce que je trouve abominable, c’est qu’il n’y a pas si longtemps, la Ville était d’accord pour investir 4 M$ sur une bâtisse pour animaux domestiques (le Centre de services animaliers de Rimouski-CSAR), mais qu’on n’est pas capable de donner une maison à un organisme à but non lucratif pour les jeunes. »
Importants?
« Un organisme à but non lucratif qui a la possibilité de faire effectuer les travaux gratuitement. Nos enfants sont-ils importants à Rimouski? Et on dit vouloir attirer de jeunes familles? On se plaint qu’il y a une problématique dans le parc Lepage. Nous avons trouvé une partie de la solution (NDLR : par une présence assidue des jeunes eux-mêmes), mais on nous ignore. Nous avions même des appuis des institutions scolaires », soutient madame Marin.
Celle-ci se promet de revenir discuter du projet lors d’une prochaine assemblée du conseil municipal.