Souligner le parcours d’un grand musicien
Après avoir fait les messes de minuit à l’église Notre-Dame-de-Lourdes de Mont-Joli pendant 71 ans en tant qu’organiste, Claude Bélisle a cédé sa place à Bruno Rioux pour la célébration d’hier soir.
Ce sont donc sept décennies de carrière que monsieur Bélisle a accepté de raconter.
Commencer comme remplaçant
Ce qui a mené Claude Bélisle a 71 ans de carrière a débuté par un simple remplacement.
« J’ai commencé en remplaçant l’organiste qui était là, de temps à autre. C’était une demoiselle qui a décidé de se marier, alors j’ai pris le poste le 1er juillet 1951. »
« Par la suite, j’ai joué tout ce qui se passait à l’église. Les neuvaines, les baptêmes, les funérailles, les messes du dimanche (à l’époque il y en avait trois par dimanche) et ainsi de suite. J’ai démissionné le 1er mai 2022. »
Des années occupées
Être l’organiste pour la fabrique n’a pas été de tout repos. Les joueurs d’orgue se faisaient très rare, il était donc presque impossible pour monsieur Bélisle de se faire remplacer. Ses vacances, il devait les prendre d’avance.
En plus, jouer de l’orgue n’a pas été sa seule occupation. Il a travaillé pendant 18 ans au gouvernement fédéral, pour ensuite devenir enseignant à la commission scolaire de Mont-Joli et de Price. Il avait débuté un baccalauréat en musique à l’Université Laval, qu’il a terminé quelques années plus tard.
La musique au cœur de tout
Il a également suivi un cours comme accordeur de piano, qui lui a permis de faire cette occupation à temps plein depuis 1989, jusqu’à tout récemment. Sa femme et lui ont même ouvert une école de musique, dans leur propre maison pour y faire l’enseignement du piano. Cette école est restée ouverte pendant 25 ans.
« Quand j’arrivais de l’école, je prenais en charge les élèves à qui je devais enseigner. Il passait de 25 à 30 élèves par semaine dans la maison. »
Lui-même avait appris le piano grâce à sa mère.
Au repos (presque)
S’il a quitté son poste comme organiste à Mont-Joli, c’était à la demande de ses enfants. Ces derniers s’inquiétaient pour sa sécurité, puisque l’escalier qui mène à l’orgue est à pic. Malgré tout, s’il se dit maintenant au repos, il a accepté de se joindre à l’église de Sainte-Luce pour les messes et les funérailles.
Une occupation qui devrait s’avérer bien moins exigeante que celles qu’il avait auparavant.
« Depuis 1989, c’était très rare que je me lève un matin sans rien avoir à faire, il y avait toujours un piano à accorder. »
C’est donc un semi repos bien mérité que s’accorde monsieur Bélisle.