Blanchette-Joncas veut faire sa part
Pour contrer la crise du logementLe député fédéral de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, entend s’impliquer à fond dans la cellule de crise que la Ville de Rimouski a mise sur pied pour combattre la crise du logement.
On apprenait ces derniers jours que de nombreux organismes et intervenants feront partie de ce groupe stratégique, dont la composition et la mission spécifique seront dévoilées en janvier, dont la nouvelle députée de Rimouski, ministre des Ressources naturelles et des Forêts et ministre responsable des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Maïté Blanchette Vézina.
Entrevue
Monsieur Joncas se prononce à ce sujet dans le cadre de l’une des six grandes entrevues de fin d’année réalisées ces derniers jours par le Journal Le Soir, à l’occasion de la période des Fêtes. Certaines de ces entrevues ont pu être réalisées sous forme de document vidéo. Celle-ci n’a pu être enregistrée sur pellicule. Nous vous la présentons donc sous forme de questions-réponses.
-Journal Le Soir : Quelle est la réalisation de 2022 dont vous êtes le plus fier?
–Maxime Blanchette-Joncas : « C’est la somme de 7,7 M$ que je suis allé chercher pour le projet de Serviloge de construire 44 logements (clientèle vulnérable) dans la maison-mère des Sœurs du Saint-Rosaire, dans un programme de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (CSHL). C’est un grand pas vers la réalisation du projet. La pelle mécanique n’est pas encore sur le terrain, mais l’obtention de cet octroi est déjà un grand pas. »
« Il reste à ficeler des choses dans le projet, mais il faut se souvenir que ce projet avait déjà été soumis au fédéral en 2021 et avait été refusé. C’est une enveloppe destinée à une initiative de création rapide de logements. Malgré les retards dans le projet, c’est une subvention garantie. Je démontre qu’un député fédéral peut aussi agir en matière de logement. Je pourrai accompagner d’autres projets s’il y en a. Je peux accompagner les promoteurs et je ferai partie de la cellule de crise de Rimouski avec grand plaisir. »
La crise des passeports
JLS : Mis à part cette réalisation, que retenez-vous de 2022?
MBJ : « Je suis aussi très fier d’avoir contré la crise des passeports en ouvrant un bureau dédié à Rimouski. 2022 a été une autre année particulière. Après la crise sanitaire et les délais de l’assurance-emploi, on a eu à se débattre avec la crise des services de passeport. En avril, les mesures sanitaires ont été allégées. Les gens ont décidé de voyager et ça a commencé à cogner à notre porte avec ce problème des passeports. Ces voyageurs n’étaient pas à la dernière minute, mais le gouvernement fédéral a été inondé de demandes parce qu’il n’avait pas prévu le coup. »
« Il était incapable de livrer la marchandise quant au volume de demandes de la part de la population. C’était pourtant prévisible, mais il y avait des gens qui devaient se déplacer en urgence. En plus, le bureau de passeport le plus près de nous était à Québec. C’était incroyable : on a vu des gens faire du camping pour obtenir leur passeport. »
Autoroute 20
JLS : Par ailleurs, compte tenu des récents événements, est-ce que le député fédéral de Rimouski peut faire quelque chose pour contribuer au projet de prolongement de l’autoroute 20 de Trois-Pistoles vers Rimouski?
MBJ : « Le projet de l’autoroute 20 ne relève pas du fédéral, alors que pour l’autoroute 85, il pouvait intervenir parce que c’est une route transcanadienne. Le fédéral n’a aucune autorité. Québec est maître d’oeuvre dans ses infrastructures. »
JLS : Y a-t-il des projets d’infrastructures dont vous êtes toujours en attente d’une réponse de subvention?
Inflation, projets et humains
MBJ : « J’ai eu mon cadeau de Noël à l’avance, avec la subvention pour la rénovation du Théâtre du Bic. C’est un peu mystérieux, cette histoire. Le fédéral qui envoie un communiqué de presse un vendredi après-midi… J’ai fait une intervention publique et en moins de 72 heures, on réussissait à obtenir une réponse positive. Je n’ai pas vu ça souvent. Je veux concrétiser le projet de logements de la maison-mère des sœurs du Saint-Rosaire. Il y a des enjeux de contrôle des coûts avec d’autres projets aussi. En plus, on ne peut pas se préoccuper seulement des projets d’infrastructure, il y a les humains, aussi. »
« On fait face à la pire poussée inflationniste des 40 dernières années. L’incertitude économique s’installe. On envisage une possible récession au début de l’année. Ça va prendre un gouvernement fédéral qui soit actif et surtout, qui soit réactif en ciblant des mesures de soutien pour les gens les plus vulnérables. En ciblant également les secteurs économiques qui seront en difficulté. Le gouvernement fédéral se targue présentement d’avoir agi de manière efficace pendant la pandémie. J’ai hâte de voir comment il relèvera ce nouveau défi, car on vient d’entrer dans une nouvelle réalité. Je rappelle que le programme d’assurance-emploi actuel est dysfonctionnel. Il ne répond pas aux réalités du travail de 2022. Il va falloir un régime adéquat. »
Priorités
JLS : Quelles sont vos priorités de 2023?
MBJ : « Ma priorité, ce seront les finances. L’inflation préoccupe mes concitoyens, je le sens très bien. Bien des familles, des personnes monoparentales et des aînés risquent d’être durement touchés. On sent que l’incertitude économique affecte tout le monde. Des entreprises roulent sur les freins. Déjà que la pandémie a créé beaucoup d’instabilité économique… Des entrepreneurs se demandent s’ils auront les mêmes revenus. C’est dur, car il n’y a pas de prévisibilité et l’imprévisibilité crée de l’incertitude. Les demandes explosent dans les banques alimentaires. »
« On y voit des gens qui n’ont jamais fait de demande de leur vie. L’autre chose fondamentale, c’est le logement. Il faut permettre aux gens de vivre dignement, avec un toit au-dessus de la tête. Il y a malheureusement des gens, aujourd’hui, qui doivent consacrer jusqu’à 50 % o 60 % de leurs revenus à leur loyer. »
Relations avec les autres élus
JLS : Avez-vous des enjeux relationnels dans vos actions? Comment évaluez-vous vos relations avec les autres élus régionaux (élus municipaux et députés)?
MBJ : « Ma porte de bureau est toujours ouverte et je pense que c’est l’une de mes signatures d’être près des gens. La réalité terrain est importante. Quand je vois une crise, je n’hésite pas à appeler les principaux intéressés pour offrir ma collaboration. Je collabore avec la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL). Nous avons une rencontre prévue à la fin de janvier. J’aime être impliqué régionalement quand je ne suis pas à Ottawa, c’est certain. »
JLS : Avez-vous un souhait pour 2023?
MBJ : « Je souhaite que les gens qui ont des besoins, des projets ou des idées n’hésitent pas à venir me rencontrer. Pour ceux qui ont besoin d’aide, c’est la même chose. C’est ça, le travail d’un député. C’est d’abord aider la population, mais aussi aider à développer notre circonscription et notre région. Pour ça, il faut qu’ils entrent en contact avec nous. La priorité des priorités, ça reste les services aux citoyens. Je veux que les gens le sachent. Je ne suis jamais plus loin que le courriel, le courrier, le téléphone et même une bonne rencontre en personne. »
« Si ce n’est pas moi personnellement qui peux intervenir, au moins je peux également dans ce cas donner un coup de main en donnant un autre intervenant comme référence. Ce qui ne me concerne pas sur le plan de la juridiction ne change rien au fait que je suis et veux être un acteur socio-économique pour notre région. Mais pour agir, il faut que je sois au courant. En général, tout dossier bien structuré reçoit un accueil respectueux auprès des instances fédérales. Tout est également dans la façon de faire. La mobilisation et la solidarité sont également très importantes dans les projets que l’on porte. »