Coupures : le fédéral réagit rapidement
Le gouvernement libéral fédéral semble avoir les députés bloquistes et leurs déclarations sur le programme d’assurance emploi bien à l’œil.
Alors que lors du mandat précédent, les déclarations des députés bloquistes de la région ne suscitaient pas nécessairement de réaction de la part du parti au pouvoir, les communicateurs de celui-ci ont vraiment fait vite aujourd’hui.
À 7 h ce matin, nous publiions un article sur le mécontentement du député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette Joncas, et de travailleurs des milieux syndicaux et communautaires. Ils s’expliquent mal comment le gouvernement fédéral peut couper des heures de travail de ses employés dans une période où les travailleurs saisonniers ont plus que jamais besoin du soutien de l’assurance-emploi.
« C’est impensable que le gouvernement agisse comme ça à Service Canada qui est déjà un service totalement contre-productif. Procéder à des coupures à cette période de l’année, où la demande est nécessairement plus forte en raison des travailleurs saisonniers, est inexcusable », expliquait Maxime Blanchette-Joncas.
Réplique
À 9 h 21, une responsable du Bureau des relations avec les médias d’Emploi et Développement social Canada, Mila Roy, nous faisait suivre le message suivant. « À la suite de la lecture de votre article « Coupures de services dénoncées », nous aimerions vous fournir certaines informations relativement à la situation mentionnée chez Service Canada. »
« Dans un premier temps, il faut savoir que pour l’année 2022-23, Service Canada a préparé ses centres d’appels d’assurance-emploi très tôt avec du personnel supplémentaire, car les volumes d’appels fluctuent en raison des circonstances économiques et de la pandémie », indique madame Roy.
Personnel supplémentaire
Même s’il est accusé de couper des services parce qu’il a coupé dans les heures de travail de ses employés, le gouvernement fédéral estime avoir réalisé un progrès en embauchant plus d’agents. Il anticipait une forte vague de retraites dans son personnel.
« La région du Québec a embauché du personnel supplémentaire afin de contrer une attrition anticipée tout au cours de l’année. Cette attrition ne s’est pas matérialisée nous laissant donc avec un léger surplus de personnel au centre d’appel, alors que le budget national fourni pour les centres d’appels de l’assurance-emploi est demeuré le même pour l’exercice financier. »
« Ce budget aura été utilisé dans sa totalité afin de maximiser notre capacité de réponse pendant toute l’année. Le budget des centres d’appels est distribué afin d’assurer une bonne gérance et de permettre une capacité de réponse en fonction du volume d’appels », écrit Mila Roy.
Mesure temporaire
« Nous avons réduit le nombre d’heures de 37.5 à 30 heures par semaine, une mesure temporaire qui nous permet de retenir ce léger surplus de personnel – ce talent – et d’éviter des coupures de contrats. Les employés qui sont passés à une semaine de travail de 30 heures reviendront à une semaine de travail de 37,5 heures au cours du nouvel exercice financier commençant en avril. Ces mesures nous permettent d’éviter les mises à pied », affirme-t-elle.
Aucune incidence
« Ces changements n’ont aucune incidence sur le personnel chargé du traitement de l’assurance-emploi ou sur la rapidité du versement des prestations. La mesure mise en place ne s’applique qu’aux employés des centres d’appels. Les agents assignés au traitement des dossiers de l’assurance-emploi ne sont aucunement affectés par cette mesure. Le réseau de l’assurance-emploi a des employés à travers le pays et répond aux besoins du client en fonction du premier arrivé premier servi, peu importe l’origine de l’appel », soutient la porte-parole gouvernementale.
« Beaucoup d’empathie »
Enfin, Service Canada dit avoir beaucoup d’empathie quant à l’impact de cette décision sur ses employés.
« Cette mesure est très temporaire, ayant pour but la rétention du talent, sans pénaliser les prestataires de services. Le Ministère travaille d’arrache-pied pour s’assurer que le personnel touché par cette mesure retourne au travail à temps plein en avril. Par ailleurs, il continue d’examiner les options possibles afin d’assurer qu’ils conservent un emploi à temps plein à l’avenir, comme fournir une formation supplémentaire et les transférer dans d’autres équipes. »