Le Festival d’automne mort depuis 10 ans
Par 07.02.2023 17:00
Il y a 10 ans, le 3 février 2013, la flamme d’une grande tradition rimouskoise s’éteignait définitivement avec la fin du Festival d’automne de Rimouski.
C’est à ce moment que les administrateurs de l’époque confirmaient que la Corporation s’était placée sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité.
De 2002 à 2013, la plus récente mouture du Festival d’automne avait diverti les Rimouskois dans une perspective plus familiale que la première. Celle-ci avait, dans un premier temps, connu un succès énorme de 1970 à 1991, mais était devenue par moments synonyme de beuveries et de gestes déplacés.
Donc, en 1991, un certain désintérêt, la montée du vandalisme attribuable au Festival, un manque de relève en bénévolat et la décision de la Ville de ne pas l’appuyer financièrement davantage a marqué la fin d’une époque.
Scénario semblable
Après 11 années d’absence, le Festival a fait un retour en force sous la gouverne notamment de Pierre-Paul D’Anjou et Pierre Chassé. Les premières années ont été marquées par le succès, mais les deux ou trois dernières par des ratés.
L’histoire a semblé se répéter. Les finances, le manque de bénévolat et un certain essoufflement sur le plan de la programmation ont été les principales causes de la fin du Festival d’automne.
Préoccupé par le contexte économique
Le Journal Le Soir a tendu la perche à monsieur D’Anjou pour évoquer les souvenirs de la bonne époque de la relance. Il a décliné l’invitation, rappelant qu’il avait accepté d’agir deux années de plus comme coordonnateur, vers les dernières années, même s’il avait déménagé à Québec.
« Mes pensées ne vont pas aux souvenirs du Festival d’automne ces jours-ci, mais plutôt vers la période très difficile que traverse l’économie de Rimouski. Je suis très préoccupé et je me demande pourquoi on ne voit pas davantage d’implication et de résultats de la part de la Société de promotion économique (SOPER) et de la Ville », note l’ancien directeur du Service des loisirs de Rimouski.
6 M$ de retombées
Dans sa principale phase de succès, la première version du Festival d’automne regroupait 800 bénévoles et était devenue un moteur de l’économie.
« Au milieu des années 1980, les retombées économiques sont évaluées entre 2,5 M$ et 6 M$ », indique l’historien et journaliste Richard Saindon, dans « Chronique du Bas-Saint-Laurent 1535-2017 ». « Le manque de relève et des problèmes financiers empêchent la présentation de la fête en 2012. L’année suivante, la Corporation, aux prises avec une dette de 127 000 $, déclare faillite », conclut cet article.
En 2019, monsieur Saindon signait des chroniques d’histoire au sein du Journal Le Soir. Il signalait en octobre de cette année-là que si le Festival d’automne avait toujours existé, on aurait célébré son 50e anniversaire en même temps que celui de la crise d’Octobre.
Festival et crise d’Octobre
« En pleine Crise d’octobre, il y a 50 ans, naissait le Festival d’automne de Rimouski. Si le Festival d’automne de Rimouski existait toujours, on célèbrerait cette année la cinquantième édition de ce qui fut la plus grande fête populaire de tout l’Est-du-Québec », écrivait-il entre autres.
« Dans les bonnes années, le Festival n’était surpassé, en termes de visiteurs, que par le Carnaval de Québec et se trouvait sur un pied d’égalité au deuxième rang avec le très populaire Carnaval souvenir de Chicoutimi. Le Festival d’automne a cessé ses activités faute de personnes bénévoles pour l’encadrer et l’animer, avant d’être relancé puis de disparaître à nouveau », rappelait-il également.
Rappelez-vous la belle époque du Festival d’automne avec la chanson thème: