Un coyote dévore un cerf en zone urbaine
La diminution du piégeage favorise leur proliférationDes citoyens de Sainte-Anne-des-Monts, en Haute-Gaspésie, ont aperçu au moins un coyote en pleine zone résidentielle, hier, et certains l’ont vu dévorer un cerf sous leurs yeux.
La situation a entraîné des craintes et bien du questionnement, notamment sur la page Facebook d’une citoyenne, Diane Fournier, qui a publié des photos et recommandé à son entourage de la 12e rue Ouest de se montrer prudent.
Plus que d’habitude
Des amis de madame Fournier ont précisé qu’ils ont aperçu des coyotes plus que d’habitude cet hiver. D’autres se sont demandé si le cerf avait été victime d’un automobiliste avant que le coyote ne le dévore ou s’Il avait été attaqué par celui-ci. « Je ne l’ai pas vu attaquer le coyote, mais des voisins l’ont vu le faire », a-t-elle écrit. D’autres ont demandé à la Ville de prendre des mesures appropriées, en raison du caractère exceptionnel de la situation.
La Sûreté du Québec a reçu un appel de Sainte-Anne-des-Monts, hier, mais c’était justement pour signaler un cerf happé par une voiture. Les signalements sont référés au ministère de la Forêt, de la Faune et des parcs.
Pas étonné
Le chroniqueur chasse et pêche du Journal Le Soir, Ernie Wells, également associé à la populaire émission radiophonique « Rendez-vous nature » et au site Internet du même nom, n’est pas surpris. Il est justement en train de travailler sur un dossier concernant la baisse de la pratique du piégeage, laquelle permet aux populations de coyote de proliférer.
« Il y a une diminution du nombre de trappeurs. Comme il n’y a plus autant de demandes qu’avant pour les animaux à fourrure, que les frais d’essence sont très élevés pour les déplacements en motoneige, entre autres, ça ajoute des dépenses supplémentaires à un trappeur, qui finalement n’a que peu ou pas de revenu. C’est bien plus une activité de loisir, le piégeage, qu’une activité économique. Moins de trappeurs égale plus de coyotes, plus de lynx, plus de chats sauvages, etc. Ce qui se passe à Sainte-Anne-des-Monts en est un signe. »
Les cerfs circulent
« C’est le printemps. Les cerfs ont recommencé à circuler. C’est un peu normal qu’il se fasse rattraper par les coyotes. C’est la loi de la prédation. Je dirais aux citadins de s’en méfier. Ça reste un animal sauvage. Un coyote, ce n’est pas un « petit pitou ». Je recommande aux gens d’en tenir leurs animaux domestiques éloignés. Et je recommande aux gens de ne pas tenter de les piéger eux-mêmes. Si vous voyez des coyotes autour de chez-vous, vous pouvez essayer de trouver un trappeur qui viendra faire le travail », constate aussi monsieur Wells.
Affaire sérieuse
L’affaire commence à être sérieuse et est traitée avec sérieux par la Ville de Sainte-Anne-des-Monts, selon ce que nos a confié le maire, Simon Deschênes.
« Il y a deux ou trois semaines, j’ai été interpellé par des citoyens sur la présence accrue de chevreuils. On m’a demandé d’émettre une publication pour inviter les citoyens à la prudence et ainsi de suite, car pour une des personnes concernées, le conjoint venait d’en frapper un, l’auto a été abîmée et ainsi de suite. Également, le conseil municipal de Sainte-Anne-des-Monts a déjà entériné un règlement, il y a une dizaine d’années, interdisant le nourrissage domestique des chevreuils. Ça aide un peu à moins attirer les chevreuils, mais il reste que lorsqu’il y a peu de neige, les populations de coyote suivent celles de chevreuil. »
Hurlement des meutes
« Vendredi dernier, une citoyenne m’a demandé de voir si je pouvais faire de la sensibilisation parce qu’on entendait des meutes de coyotes hurler, la nuit, et qu’on voyait des coyotes en plein jour. J’ai effectué une communication Facebook pour sensibiliser les gens, les inviter à la prudence. Hier, ce qui a retenu l’attention, c’est un chevreuil égorgé sur le bord d’une rue résidentielle par un coyote erre dans les rues », rappelle monsieur Deschênes.
Ministère interpellé
« J’ai demandé à madame Fournier si je pouvais utiliser ses photos pour les soumettre au ministère de la Faune. J’ai demandé s’il n’y avait pas une intervention quelconque à réaliser. La direction régionale devait, aux dernières nouvelles, se pencher sur ce dossier pour nous. À court terme, c’est là où j’en suis. En attendant, on recommande aux gens d’être vigilants, d’accompagner leurs animaux domestiques et leurs enfants à l’extérieur, au lieu de les laisser sans surveillance à l’occasion », prévient-il.
« Selon ce qu’on en sait, le coyote s’attaque très rarement aux humains. Les rares cas sont très isolés. Ça peut être apeurant, une bête peut être malade. Il faut redoubler de vigilance, tout simplement. On verra ensuite ce que fera le Ministère lorsqu’il entrera en action », commente également le maire de Sainte-Anne-des-Monts.