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Un parc marin quatre fois plus grand

Près de 2 200 espèces à protéger dans le Saint-Laurent
Le projet protégera l’habitat essentiel du béluga du Saint-Laurent, dont plus de 60 % se situent présentement en dehors des limites du parc marin. (Photo Shutterstock)

Les gouvernements du Canada et du Québec posent un geste important en annonçant leur intention commune d’amorcer prochainement les étapes permettant d’agrandir les limites du parc marin du Saguenay–Saint‑Laurent.

Ce projet contribuera ainsi à protéger la biodiversité et les écosystèmes de l’estuaire du Saint-Laurent, composant l’habitat de près de 2 200 espèces, dont certaines, comme le béluga, sont en situation précaire.

C’est ce qu’ont annoncé, à Tadoussac, le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada, Steven Guilbeault et le ministre québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette.

Protection du béluga du Saint-Laurent

Le projet d’agrandissement a pour principal objectif de protéger l’habitat essentiel du béluga du Saint-Laurent, dont plus de 60 % se situent présentement en dehors des limites du parc marin.

L’agrandissement préservera un lieu d’alimentation privilégié pour plusieurs espèces de rorquals. (Photo Wikipédia)

Il vise également à préserver un lieu d’alimentation privilégié pour plusieurs espèces de rorquals, dont certaines sont en situation précaire.

Rappelons qu’en 2020, des réserves de territoires aux fins d’aires protégées ont été créées dans l’attente d’un premier geste de protection par le gouvernement du Québec et dans l’attente d’un statut légal de protection.

L’agrandissement permettra notamment de consolider la protection d’une partie significative de ces territoires. Ce projet, tel qu’envisagé actuellement, permettrait ainsi de quadrupler la superficie du parc marin du Saguenay–Saint‑Laurent.

« En tant qu’aire marine protégée conjointe Québec-Canada, le parc marin du Saguenay–Saint‑Laurent se distingue depuis 25 ans par ses nombreux succès collaboratifs en matière de conservation et d’éducation du public. Son agrandissement permettra à nos gouvernements de travailler ensemble sur plusieurs priorités communes, y compris la protection de la biodiversité marine et le rétablissement des espèces en péril comme le béluga du Saint‑Laurent », indique le ministre Guilbault.

Le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada, Steven Guilbeault.

L’annonce est une première étape vers l’agrandissement du parc marin. Ottawa et Québec rencontreront conjointement, dans les prochains mois, les organisations régionales et municipales, ainsi que l’ensemble des parties prenantes concernées par le projet, dont les nations autochtones, les groupes de recherche et les entreprises locales, afin de recueillir leurs points de vue et commentaires.

Les gouvernements prévoient également la tenue d’une phase de consultation publique, qui portera notamment sur les limites proposées et sur les mesures de protection envisagées.

Une expertise reconnue

Fort de plus de 25 ans de cogestion Canada‑Québec et de gouvernance participative avec le milieu, le parc marin est un modèle unique en matière de concertation et de partenariats pour la conservation du milieu marin.

L’expertise de son comité de coordination et de ses équipes dans les domaines de la réglementation des activités en mer, de l’éducation, de la sensibilisation, de l’expérience des visiteurs ainsi que de la recherche scientifique en fait un outil de protection privilégié, principalement pour les mammifères marins, qui est adapté au contexte de l’estuaire du Saint‑Laurent et au fjord du Saguenay.

« Le parc marin du Saguenay–Saint‑Laurent est une fierté nationale et un véritable joyau naturel du Québec. Le gouvernement du Québec se réjouit de ce partenariat unique avec le gouvernement fédéral, qui permettra notamment d’améliorer la protection des mammifères marins vivant dans l’estuaire du Saint‑Laurent, comme le béluga, qui est une espèce emblématique de la fragilité de cet habitat », estime le ministre Charette.

Le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette. (Photo Facebook)

Ottawa et Québec reconnaissent que la protection d’un milieu aussi utilisé que l’estuaire du Saint-Laurent passe par une forte coopération commune, une collaboration étroite avec tous les membres du comité de coordination du parc marin du Saguenay–Saint‑Laurent, et une concertation avec les intervenants des milieux concernés.

Un facteur déterminant

Les préoccupations concernant le déclin du béluga et de son habitat ont été un facteur déterminant dans la création du parc marin du Saguenay–Saint‑Laurent (PMSSL) en 1998.

Le PMSSL est une aire marine protégée conjointe Québec‑Canada unique et créée par une loi québécoise et une loi fédérale, les lois sur le parc marin du Saguenay–Saint‑Laurent. D’une superficie actuelle de 1 245 kilomètres carrés (km2), le PMSSL est situé sur des terres publiques du Québec à la confluence entre la rivière Saguenay et l’estuaire du Saint-Laurent.

Son mandat est de rehausser le niveau de protection des écosystèmes d’une partie représentative du fjord du Saguenay et de l’estuaire du Saint‑Laurent à des fins de conservation, de protection de l’environnement, de la faune et de la flore, ainsi que des ressources naturelles d’exception s’y trouvant, en plus d’y favoriser la pratique d’activités éducatives, récréatives et scientifiques durables.

Le parc marin Saguenay-Saint-Laurent est un modèle unique pour la conservation du milieu marin. (Photo courtoisie Sépaq)

Depuis la création du PMSSL en 1998, des efforts importants ont été consentis par les acteurs impliqués pour préserver les mammifères marins, dont le béluga. Toutefois, sa population continue de décliner depuis, au rythme d’environ 1 % par année.

Elle comprend aujourd’hui moins de 900 individus. Depuis les années 2000, on observe d’ailleurs une hausse critique et inexpliquée de mortalité chez les nouveau-nés ainsi que chez les femelles en âge de se reproduire, ce qui laisse présager une accélération du déclin du béluga dans les années à venir.  

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