Autoroute 20 : la neutralité ne passe pas
Pierre-Paul D’Anjou contrarié par le maire de GaspéL’initiateur du comité de relance du projet de prolongement de l’autoroute 20 de Notre-Dame-des-Neiges à Rimouski, Pierre-Paul D’Anjou, n’apprécie pas la neutralité affichée par le maire de Gaspé, Daniel Côté, aussi président de l’Union de municipalités du Québec.
Monsieur Côté a indiqué dans une entrevue exclusive avec le Journal Le Soir, hier, qu’à titre de président de l’UMQ, il ne pouvait pas prendre position pour le prolongement de la 20 à Rimouski, puisqu’il doit être équitable autant envers le maire de Trois-Pistoles qu’envers le maire de Rimouski.
L’article soulignait d’ailleurs les nombreux problèmes que vit l’Est du Québec en matière de transports.
« Dans son rôle de maire de Gaspé, il aurait pu dire : « oui, c’est important que l’autoroute 20 soit finalisée jusqu’au Bic, comme prévu, ce qui va favoriser une circulation encore plus sécuritaire dans l’Est du Québec, entre autres entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski, où la 132 est un danger tous les jours. » C’est à ça que je m’attendais de sa part. C’est sûr que s’il ne fait que passer en avion au-dessus de Rimouski, il ne peut pas être au courant la réalité », lance monsieur D’Anjou, un citoyen non seulement mobilisé, mais également une personnalité bien connue dans la communauté.
4 milliards de dollars de contrats
« Vous savez, la route 132, je la connais. J’ai fait le tour de la Gaspésie pendant plus de 20 ans pour mes occupations professionnelles. Je connais la Gaspésie comme le fond de ma poche. Je connais les enjeux. J’ai vu l’époque où on commençait à peine à connecter des bouts de chemin. Je pense entre autres à celui qui reliait Chandler à Pabos. C’était tout croche. Ça passait sur les rails de chemin de fer et c’était périlleux. Aujourd’hui, ça va bien. Les gouvernements ont investi. Il aura fallu 4 milliards de dollars de contrats pour en arriver là. »
Monsieur D’Anjou estime aussi que Daniel Côté est dans l’erreur quand il dit qu’il ne peut pas choisir un maire au détriment d’un autre, puisque le maire de Trois-Pistoles est essentiellement le seul à s’opposer au projet.
Dépôt officiel
Par ailleurs, le comité poursuit son œuvre, selon monsieur D’Anjou, et prépare un coup d’éclat.
« Depuis la première du comité, je travaille en fonction que l’on soit bien structuré dans notre action. Nous nous préparons pour une motion qui sera présentée à l’Assemblée nationale par le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé. Il présentera les considérants qui nous amènent à vouloir relancer la construction de cette route-là. Évidemment, ça a été retardé par les événements que l’on connaît qui se sont déroulés à Amqui (NDLR : qui est dans le comté de monsieur Bérubé) », explique Pierre-Paul D’Anjou.
Plan de communication
Toujours dans le cadre de la mobilisation du comité, monsieur D’Anjou signale que des démarches sont en cours pour préparer un plan de communication :
« Nous allons rencontrer une agence de communication bientôt pour préparer un plan de communication. Et nous voulons faire appel au programme d’administration de l’Université du Québec à Rimouski pour effectuer une analyse de marché. Une analyse qui devra tenir compte du tourisme, du commercial, de l’achalandage. Des démarches sont en cours avec l’UQAR, sinon on va embaucher une firme privée pour le faire. »
Statut légal
Le comité est voie d’obtenir un statut légal.
« Nous allons nous faire un budget. Nous sommes trois signataires et nous allons devenir un comité incorporé qui pourra émettre des reçus pour fins d’impôt à ceux qui feront des dons pour nous aider à payer les frais liés à notre démarche », conclut monsieur D’Anjou.
Rappelons que la pétition pour manifester son appui est toujours valide. Elle comptait près de 700 signatures ce matin.
Le Soir a tenté d’obtenir une réaction de monsieur Côté, mais il a décliné notre proposition par le biais du service des communications de l’UMQ.