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Chasse et pêche

La RTLB dépend de la décision des chasseurs

Des observateurs estiment que les zones de chasse à forte densité de chevreuils conserveront une bonne qualité de chasse, tandis que les chasseurs vont continuer à tirer le « cerf » par la queue dans les zones en faible densité. (Photo courtoisie Jean Larivière)

« Ce n’est pas vrai que la Restriction de la Taille Légale des Bois (RTLB), n’a pas eu d’impact positif sur le cheptel chevreuil de l’Estrie, mise en place en 2017. Car jusqu’en 2019, il y a eu une explosion des cerfs mâles de deux ans et plus », affirme le cofondateur d’Unis Pour la Faune (UPF), Luc Brodeur.

Ce dernier réagissait ainsi à sa sortie de la rencontre bilan sur la RTLB, par des représentants du ministère de la Faune ; lire de l’Environnement, des Changements climatiques, de la Faune et des Parcs », le 22 mars dernier à Québec.

Selon le ministère, la RTLB, qui protège les jeunes mâles d’un an et demi, porteurs d’un panache comptant trois pointes et plus d’un côté, n’aurait eu aucun impact significatif sur les populations de chevreuils des sous-zones 6 Nord et 6 Sud où le projet était sous étude depuis l’automne 2017, ce que contredit Luc Brodeur, d’Unis Pour la Faune.

Récolte décalée

« Le ministère a ses chiffres, nous avons les nôtres. Ce n’est pas vrai que la RTLB n’a pas eu d’impact sur le cheptel chevreuil de l’Estrie. Après 2019, il y a eu un hiver rigoureux, la covid et le nouveau Plan de gestion du cerf. La RTLB a eu un solide impact, les gens ont braconné, ils ont eu beaucoup « d’ouverture » sur l’enregistrement en ligne, il y a eu des tirs effectués sur les bords de chemin, les agents de protection ont été débordés, ce qu’on ne voyait pas avant. Je le répète la RTLB a eu un impact solide sur les cerfs des Zones 6 Sud et 6 Nord », tonne Luc Brodeur.

Et il ajoute : « Ce fut une rencontre informative sur les résultats des cinq ans d’étude de la RTLB. Selon le ministère, le constat est que la récolte des chefs a été tout simplement décalée d’un an, avec des chevreuils prélevés à deux ans et demi et à trois ans et demi. La densité du troupeau a été faite de façon plus respectable et plus contrôlée, avec la récolte de plus de femelles. Sauf une baisse de la population en raison d’un hiver difficile en 2019. Selon Québec, même le nouveau Plan de gestion du cerf amorcé en 2020 n’aurait pas eu d’impact sur les cerfs de l’Estrie », doute Luc Brodeur.

« Ça va dépendre des chasseurs » !

Se disant quand même satisfait de cette « belle rencontre », le cofondateur d’UPF estime aussi qu’il est en désaccord avec plusieurs éléments du bilan. Pour la suite de la RTLB ou non, la décision reviendrait aux chasseurs.

« Ça va dépendre des chasseurs et il faut qu’ils fassent en sorte de prendre la bonne décision sur la RTLB, minimalement pour avoir une bonne qualité de chasse, sans quoi ils vivront avec la situation actuelle pour plusieurs années », estime Luc Brodeur.

Ce dernier s’inscrit en faux sur le ratio de gestion de cinq femelles pour un mâle, alors que selon lui, c’est plus un mâle pour deux femelles.

« C’est ce que veut la nature ». Unis Pour la faune amorcera incessamment une vaste campagne de promotion pour informer les chasseurs sur l’importance de la RTLB et pourquoi ils devraient « voter » pour la RTLB. « Pour les bonnes raisons », tranche Luc Brodeur.

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