La grève étudiante loin d’être terminée
Les étudiants entendent visiter la députée ministre de Rimouski demainAu jour 3 d’une grève étudiante coordonnée, les associations étudiantes du Cégep de Rimouski et de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) ne semblent pas à bout de souffle, aujourd’hui.
Cette grève commence à avoir des effets collatéraux. À l’UQAR, au passage de l’auteur de ces lignes ce matin, une centaine d’étudiants faisaient bloc à l’entrée de l’institution. Seuls les cadres pouvaient passer et les employés n’ayant pas d’entente de télétravail étaient en congé forcé. Au Cégep, une vingtaine d’étudiants bloquaient l’entrée.
Échanges aigres-doux
Des témoins ont rapporté au Journal des échanges aigre-doux entre des étudiants en grève et des parents allant reconduire leurs enfants à la garderie, près de l’UQAR. « La Sûreté du Québec n’est pas présente en permanence sur les lieux de piquetage, mais garde un œil attentif sur ce qui s’y passe. Il n’y a eu que quelques prises de bec pour le moment », mentionne le sergent Claude Doiron, de la SQ.
Aller plus loin
Le président de l’Association générale des étudiant.e.s du Cégep de Rimouski, Xavier Gravel, et la porte-parole des étudiants mobilisés de l’UQAR, Ariel Boisvert Hayes, font valoir que leur action va se poursuivre demain. Madame Boisvert Hayes a expliqué à Radio-Canada que les manifestations à l’extérieur ne sont qu’un aspect de la stratégie étudiante.
« L’objectif des levées de cours n’est pas de retourner se coucher à la maison, mais pour prendre le temps de se mobiliser et de sensibiliser les gens à la réalité des stages qui sont non rémunérés pour le moment. On veut se libérer des cours pour avoir le temps de poser des actions. Quand on a des cours à temps plein, on n’a pas le temps. C’est ça l’objectif, cette semaine. C’est au rectorat que ça bloque présentement. On ne sait pas du tout comment gérer la situation. Il y a un manque de leadership », déplore-t-elle.
Les cégépiens ont voté « pour »
Parmi les nouvelles fraîches de ce matin, les étudiants du Cégep de Rimouski ont tenu une réunion où il y a eu un vote de poursuivre la grève, hier soir.
« Au départ, ce ne devait être que lundi et mardi, mais les membres ont voté à la majorité pour poursuivre la grève jusqu’à vendredi. Pour deux raisons principales : parce qu’on a vu, en deux jours, qu’on est capable de faire entendre notre voix, d’aller chercher certains nouveaux acquis. Notre réflexion c’est « jusqu’où pourrons-nous aller? » On est capable de faire monter la pression à la mesure de ce qu’on souhaite », déclare monsieur Gravel.
Double stratégie
« On a une stratégie double : on veut monter le ton envers le Cégep pour aller chercher son appui sur la nécessité de la rémunération des stages de manière équitable. C’est ça la cause. Il y a plusieurs programmes au Cégep où l’on vit cette réalité, notamment Soins infirmiers, Travail social, Éducation spécialisée, etc. D’un autre côté, en architecture ou en informatique, les étudiants ont des stages rémunérés. Même dans ces programmes où ils sont favorisés, les étudiants sont d’accord pour que tous les stages soient rémunérés », précise Xavier Gravel.
Visite à la députée-ministre
Le Journal Le Soir a demandé à ce dernier si la députée-ministre de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina, allait être interpellée directement.
« Nous voulons établir un dialogue avec le gouvernement provincial. Notre cible, demain, sera une action concernant la députée Maïté Blanchette Vézina. Nous savons qu’elle sera peut-être en commission parlementaire, mais nous nous rendrons à son bureau pour l’interpeller directement. Nous voulons amorcer ce fameux dialogue avec elle. Quant à la direction du Collège, nous n’avons jamais eu de contact direct avec elle depuis le malheureux épisode où des étudiants ont été arrêtés dans le cégep pour avoir collé des affiches, l’an dernier. Ce dialogue doit être rétabli, surtout si on pense au déficit du Collège et au projet de privatiser les résidences étudiantes », conclut le président étudiant.