Préserver la santé mentale du personnel de la sécurité publique
Des impacts importants sur de nombreuses professionsNous connaissons tous un membre du personnel de la sécurité publique (PSP) local : il s’agit des pompiers et pompières, des agents et agentes des centres de communication d’urgence, des policiers et policières, des paramédics et autres personnels frontaliers et correctionnels*.
Plus de deux ans de pandémie et une pénurie de main-d’oeuvre ont eu des impacts importants sur des professions déjà soumises à de nombreux événements traumatisants. Comment se porte donc leur santé mentale?
C’est la question que cherche à éclairer l’équipe du centre de recherche clinique PSPNET, qui offre des démarches gratuites de thérapie cognitive comportementale sur Internet (TCCI) dans le but de soutenir ceux qui nous soutiennent… Et leurs familles.
Depuis 2020, l’équipe de cliniciens et de chercheurs affiliés à l’Université de Regina est dédiée au développement, à la mise en oeuvre, à l’évaluation et à l’optimisation de la démarche TCCI.
Conçue en partenariat avec l’Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique, la démarche offerte par PSPNET est accessible, sécuritaire, disponible en français et spécifiquement adaptée aux membres du PSP aux prises avec des problèmes de santé mentale.
Une question pressante
La recherche effectuée par l’équipe du PSPNET fait ressortir ainsi plusieurs facteurs communs de stress chez les membres du PSP.
De décembre 2019 à mars 2021, le centre de recherche clinique a interrogé 259 participants aux thérapies provenant du Québec et de la Saskatchewan, ce qui lui a permis de dresser un portrait plus précis de leur de santé mentale.
L’étude révèle que plus de huit personnes participantes sur dix (85 %) avaient démontré les signes d’au moins un trouble de santé mentale, et 66 % en avaient au moins deux – notamment la dépression, l’anxiété ou le trouble de stress post-traumatique.
La tâche n’est effectivement pas de tout repos pour le PSP, et la pandémie a eu un effet domino sur le moral des troupes à bien des égards. Multiplication des interventions, manque de personnel : plusieurs sonnettes d’alarmes sont tirées. Un rapport de l’Association des gestionnaires en sécurité incendie et civile du Québec (AGSIQ) publié en février dernier révélait que 65 % des municipalités québécoises de 50 000 habitants et moins étaient aux prises avec des problème de relève et de rétention de leur pompiers – un chiffre qui monte à 75 % pour les villes de moins de 10 000 habitants.
Plusieurs démarches gratuites
Le site web de PSPNET met à disposition trois types de démarches pour supporter la santé mentale du PSP : une démarche autonome axée sur le développement du bien-être du PSP et deux démarches accompagnées d’un psychothérapeute, dont l’une spécialisée sur la gestion du trouble de stress post-traumatique.
Plus de 330 membres du PSP québécois ont participé à ce jour au programme qui reçoit environ autant d’hommes que de femmes membres du PSP. Plus de la moitié (52 %) des membres disent avoir déjà consulté un professionnel de la santé ou de la santé mentale.
Parmi les raisons mentionnées pour se lancer dans la TCCI, les membres du PSP citent le fait d’apprendre à gérer leurs symptômes de façon autonome et le côté pratique.
Ne pas oublier les familles et proches
Alors que les membres du PSP se dévouent jour et nuit pour secourir et apporter leur aide à leurs communautés, leurs proches peuvent ressentir de l’inquiétude, ou expérimenter d’autres symptômes psychologiques en réaction aux risques encourus par leur être cher.
Ce sont des conséquences bien réelles, mais peu connues ou souvent ignorées, qui ont suscité la création du centre de bien-être en ligne PSPNET Familles. Celui-ci offre aux conjoints du PSP l’accès à une démarche gratuite et autonome de TCCI en tout temps qui sera disponible en français dès la fin du mois d’avril.
Les rétroactions des personnes qui ont complété les démarches à ce jour sont très encourageantes, puisque 90 % estiment que le programme les a aidés à soulager des symptômes de stress post-traumatique, de dépression ou d’anxiété.
Si vous êtes un membre du PSP ou un de leurs proches et que vous vous sentez en détresse, sachez que vous n’êtes pas seuls : les démarches dédiées au soutien du PSP sont accessibles en suivant ce lien.
* Selon Sécurité publique Canada, le personnel de la sécurité publique (PSP) est un terme général qui englobe le personnel qui assure la sécurité et la protection des Canadiens. Le PSP comprend, mais sans s’y limiter, le personnel des services frontaliers, le personnel des services correctionnels, les pompiers, les gestionnaires d’urgence autochtones, les services de police municipaux/provinciaux, le personnel opérationnel et du renseignement, les services paramédicaux, la GRC, ainsi que le personnel des services de recherches et sauvetage.