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Hémodynamie : le ministre Dubé recule

Selon le député Pascal Bérubé
La députée-ministre de Rimouski, Maïté Blanchette-Vézina et le ministre de la Santé, Christian Dubé (Photo journallesoir,ca- Pierre Michaud)

Le député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, estime que le ministre de la Santé est revenu sur son engagement, dans le dossier de l’hémodynamie, à Rimouski.

Monsieur Bérubé a pris connaissance de notre reportage d’hier sur le dîner-conférence qu’a présenté la députée-ministre de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina, devant la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette, hier.

Dans notre compte rendu, le préfet de la MRC Rimouski-Neigette, Francis Saint-Pierre, émettait le vœu que celle qui est ministre des Ressources naturelles et des Forêts place l’hémodynamie sur sa liste de priorités. Depuis quelque 30 ans, des élus, des gens du réseau de la santé et de simples citoyens de la région s’entendent sur la nécessité de ce service à l’hôpital de Rimouski. Aujourd’hui, monsieur Saint-Pierre n’entend pas en rajouter.

Francis Saint-Pierre. (Photo: courtoisie)

Campagne électorale

En campagne électorale, madame Blanchette Vézina a émis des doutes sur ce consensus régional, lors d’un débat. Dans les jours suivants, le ministre de la Santé s’est déplacé à Rimouski et est intervenu publiquement pour calmer les inquiétudes.

La prise de position de monsieur Dubé semblait mitigée. « Je suis favorable au projet, mais j’ai besoin d’une opinion positive de l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) pour le faire », avait indiqué le ministre Dubé.

Ne changera pas d’idée

« Il faut rappeler que le 21 septembre dernier, le ministre de la Santé débarquait à Rimouski pour venir aider la candidate de la CAQ, maintenant députée de Rimouski et aussi ministre régionale. Ils se sont empressés de se positionner comme étant favorables au projet, mais avec une opinion positive de l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS). Le 14 mars dernier, j’ai reçu une communication du ministre de la Santé qui me dit qu’il ne changerait pas d’idée, finalement, pour l’hémodynamie à Rimouski, à l’hôpital régional », résume monsieur Bérubé.

Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé. (Photo courtoisie)

« Dans cette lettre (ci-dessous), le ministre de la Santé répond à mes questions concernant l’implantation de l’hémodynamie au Bas-Saint-Laurent. Il ferme la porte, contrairement à ce qu’il a créé comme attente en pleine campagne électorale », renchérit le député péquiste.

« Pas judicieux »

« Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, il est plutôt difficile d’établir de petites équipes spécialisées. Par ailleurs, le bassin de population ne serait pas suffisant pour justifier les investissements nécessaires puisqu’une partie du territoire de la Gaspésie serait toujours référée vers Québec », a noté monsieur Dubé dans la lettre envoyée à monsieur Bérubé.

« Il faut également mentionner que l’hémodynamie est un service de cardiologie spécialisé, il n’est pas considéré comme un service de proximité. Je tiens également à mentionner que le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie a émis un avis défavorable au projet, précisant que celui-ci n’est pas en cohérence avec les services de qualité et sécuritaires reçus à l’IUCPQ–UL. Considérant tout ce qui précède, il ne serait pas judicieux de revenir sur cette décision (NDLR : celle de ne pas implanter l’hémodynamie à Rimouski) », a ajouté le ministre de la Santé.

« Irréaliste et risqué »

Un empêchement majeur selon plusieurs observateurs serait la nécessité d’avoir une équipe spécialisée prête à intervenir en cas d’urgence lorsqu’un patient subit une intervention d’hémodynamie. L’hémodynamie permet différents types d’interventions, aussi bien diagnostiques que thérapeutiques.

« Ce projet me semble irréaliste et risqué. Pour que ce soit rentable, cela prend quelques milliers de clients par année, une équipe complète de spécialistes  comprenant cardiologues, hémodynamiciens, chirurgien cardiaque, infirmières spécialisées, technicien en hémodynamie et autres. Il faut beaucoup de formation continue et une unité coronarienne formée. Tout cela est bien beau sur papier mais dans la vraie vie, c’est bien différent », nous a écrit ce matin un travailleur de la santé à la retraite, originaire de Rimouski, qui a œuvré en cardiologie à Montréal pendant 36 ans.

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