Les animaux ont une sphère politique
Pour la sixième chronique de « Nos amis les animaux », on se tourne vers la politique alors que le député de Matane-Matapédia et porte-parole du Parti Québécois en matière d’agriculture et de bien-être animal, Pascal Bérubé, veut mettre en place une réforme législative afin d’améliorer le sort des animaux au Québec.
L’idée serait de créer une nouvelle agence qui aurait pour mission unique de veiller au bien-être des animaux, puisque ce mandat et les enquêtes qui peuvent y être reliées sont souvent menés par des organismes à but non lucratif (OBNL). On peut penser par exemple au Centre de services animaliers de Rimouski, qui est administré par des bénévoles.
Mettre fin à la cruauté
L’agence suggérée par la formation indépendantiste disposerait de moyens afin de procéder à des enquêtes rigoureuses et effectuer un suivi des affaires de cruauté envers les animaux domestiques ou de toute forme de maltraitance envers les animaux qui lui seront soumis.
« C’est inconcevable que l’on fasse porter sur le dos d’OBNL aux moyens limités la responsabilité de veiller à la protection des animaux, surtout en matière d’enquête. Cette agence viendra donner de l’importance et un caractère concret aux principes de protection et de bon traitement des animaux, déjà reconnus par le gouvernement du Québec depuis près d’une décennie via le Code civil et la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal, de manière à ce que cette reconnaissance légale ne soit pas uniquement symbolique. L’agence servirait également d’ombudsman à la maltraitance des animaux afin que les plaintes puissent faire l’objet d’un suivi auprès d’une autorité indépendante », explique le député.
« La nouvelle agence agirait en fonction de critères objectifs portant sur le bien-être animal et uniquement en fonction de ces critères. Cette agence agirait donc de manière indépendante et relèverait du ministère de la Justice. »
Les animaux d’élevages et leurs droits
Le PQ demande aussi l’adoption de normes nationales québécoises sur le bien-être des animaux d’élevage et estime que celles qui reposent présentement sur les codes de pratiques canadiens (CSNAE) ne sont pas adaptées à la réalité du Québec et de son modèle agricole.
« Nous sommes des leaders de l’agriculture durable, il est temps que le Québec se dote de ses propres normes, qu’il soit à la hauteur des attentes de la population, mais aussi à la hauteur des meilleures pratiques de nos agricultrices et de nos agriculteurs. Alors que l’adhésion aux normes des codes de pratiques canadiens est sur une base uniquement volontaire, la nouvelle agence veillerait quant à elle à l’application et au respect des meilleures normes en matière de bien-être animal. »
Désencombrer les mandats des refuges
Si le député s’intéresse à la cause animale, ce n’est pas uniquement pour remplir ses fonctions. En effet, sa conjointe et lui ont eu par le passé trois chiens. Chacun provenait de refuges.
« C’est notre philosophie d’adopter nos chiens dans des refuges. On réalise avec cette sortie qu’une agence d’organisation du réseau du ministère de la Justice serait plus adéquate, mais nous allons revenir avec d’autres mesures plus concrètes, prochainement, lors d’une deuxième phase. »
René le poméranien
Actuellement, le couple a un petit chien, René. Il vient lui aussi d’un refuge.
« C’est un petit chien assez sympathique. René est aussi un petit clown qui a besoin de beaucoup d’attention et qui est très protecteur à l’égard de ses maitres. Lorsque nous l’avons adopté, il avait déjà cinq ans », racontait monsieur Bérubé en entrevue aujourd’hui, en fin d’après-midi.
Si pour l’instant il ne peut ajouter aux renseignements déjà disponibles sur la volonté du Parti Québécois, il assure que d’autres mesures seront annoncées bientôt et que la population sera tenue au courant.