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Justice

La victime est Catherine Fournier

Elle pourra promouvoir son documentaire
Harold LeBel en compagnie de Catherine Fournier. (Photo Facebook)

L’ordonnance de non publication touchant l’identité et les détails permettant d’identifier la victime de l’agression sexuelle pour laquelle l’ex-député de Rimouski, Harold LeBel a été reconnu coupable par un jury le 23 novembre 2022 est levée depuis 9 h ce matin.

La victime est l’actuelle mairesse de Longueuil et ancienne députée péquiste de Marie-Victorin, Catherine Fournier.

C’est à ce titre qu’elle est venue à Rimouski pour rencontrer les représentants de plusieurs organismes communautaires avec le député Harold LeBel le 21 octobre 2017, à Rimouski. Les deux politiciens avaient également participé à la Nuit des sans-abris pour la maison d’hébergement Le Transit le soir où l’agression est survenue.

La nuit au condo

Rappelons qu’Harold LeBel a été reconnu coupable à l’accusation d’avoir agressé sexuellement Catherine Fournier le 21 octobre 2017 à Rimouski. La plaignante avait passé la nuit au condominium de l’accusé avec une amie.

Cette dernière était allée se coucher plus tôt dans la chambre d’Harold LeBel, laissant les deux députés discuter. C’est à ce moment que les gestes inappropriés se sont produits.

L’ex-député Harold Lebel, au palais de justice de Rimouski lors de son procès. (Photo journallesoir.ca- Alexandre D’Astous)

Vers minuit

« Mon amie est allée se coucher vers minuit. Nous avions pris quelques verres. Après le départ de mon amie, la discussion est devenue plus personnelle. Monsieur LeBel disait trouver difficile sa récente séparation et se sentir seul. Il semblait très déprimé. Il s’est approché de moi. Il a mis sa main sur ma cuisse et il m’a embrassé. J’ai été surprise. Je ne m’attendais pas à ça. Nous n’étions pas du tout en « mode » séduction », a raconté la victime lors du procès.

Un comportement agressif

Catherine Fournier a alors fait le souhait d’aller se coucher. Monsieur  LeBel se serait alors fait insistant. « Il m’a dit pourquoi pas? Reste. Il a défait mon soutien-gorge dans le corridor menant à la salle de bain. Je lui ai dit que j’allais prendre ma douche et j’ai barré la porte. Il a rouspété et il s’est fait très insistant. Il avait un comportement agressif. Je ne le reconnaissais plus. Je ne savais pas quoi faire ».

Une nuit d’attouchements

La plaignante est allée se coucher dans le lit escamotable du salon. Quelques minutes plus tard, l’accusé lui a demandé s’il pouvait se coucher près d’elle. « J’ai dit ok. Je pensais que ça le calmerait. Après 10 minutes, il a commencé à me flatter les fesses, puis à les serrer, puis il passé ses doigts dans ma craque de fesse et il a tenté d’insérer un doigt dans mon anus. Ça été un enchaînement. Ça a duré des heures. Je me disais que ça allait arrêter. Ça n’a jamais arrêté. Il n’y a eu aucune parole. J’ai gardé les yeux fermés pour qu’il pense que je dormais, mais je n’ai pas dormi de la nuit ».

Un documentaire

Le 23 mars dernier, la victime s’est fait entendre pour demander la levée de l’ordonnance de non-publication protégeant son identité depuis le début des procédures. Elle avait cependant demandé que la levée se fasse au moment de la sortie d’un documentaire sur le processus judiciaire auquel elle a accepté de participer à visage découvert, soit le mardi 18 avril à 9 h.

Le juge Serge Francoeur a accueilli la requête et il annule, à compter de c mardi 18 avril à 9 h, l’ordonnance interdisant de publier ou diffuser l’identité de Catherine Fournier.

Le tribunal respecte le choix de la victime

« Le seul volet particulier est que la victime demande que la levée de l’ordonnance de non-publication prenne effet le mardi 18 avril 2023, 9 heures, car c’est à ce moment que sera disponible un documentaire sur l’affaire et dans lequel elle témoigne à visage découvert. Le Tribunal respecte ce choix qui lui appartient et c’est pourquoi la présente décision mettant fin à l’ordonnance de non-publication protégeant son identité prononcée en vertu de l’article 486.4 du Code criminel ne sera exécutoire qu’à cette date», précise le magistrat.

Une décision mûrement réfléchie

« C’est une décision mûrement réfléchie et mûrie que je prends de manière volontaire. J’ai envie de transformer ces événements troublants en quelque chose de positif. J’ai accepté de témoigner dans un documentaire expliquant les étapes du processus judiciaire et c’est dans ce cadre-là que je vous demande la levée de l’ordonnance pour la sortie du documentaire», avait expliqué la plaignante le 23 mars par vidéoconférence.

Harold LeBel a été condamné à huit mois de prison le 26 janvier 2023. Il a été autorisé à obtenir sa libération conditionnelle le 16 avril.

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