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Le marché immobilier tend à se stabiliser à Rimouski

L'inventaire de maisons en vente reste toutefois mince
(Photo Unsplash)

Les récentes hausses du taux directeur, y compris celle de la semaine dernière à 5%, ne semble pas affecter le marché immobilier à Rimouski pour l’instant.

Au contraire, le marché tend même à se stabiliser dans la capitale du Bas-Saint-Laurent, selon ce que rapportent les courtiers Jean-Maxime Mercier de Via Capitale et Bryan Michaud de Proprio Direct.

« Étrangement, le marché immobilier se porte bien dans Rimouski-Neigette. On observe que lorsque le vendeur affiche au prix juste et qu’il n’essaie pas d’aller chercher une marge irréaliste, les maisons se vendent rapidement, soit à l’intérieur de deux semaines dans plusieurs cas. L’évaluation que j’en fais, c’est que peut-être qu’on n’est plus dans une situation de flambée des prix », commente Jean-Maxime Mercier.

Jean-Maxime Mercier; Via Capitale Horizon
Jean-Maxime Mercier, courtier chez Via Capitale (Photo: archives)

Les ventes grimpent, le prix stagne

Selon l’outil statistique de Centris.ca, les ventes ont grimpé de 16% pour le 2e trimestre 2023 et ce pour l’ensemble du marché résidentiel (maisons unifamiliales, copropriété, plex de 2 à 5 logements et fermettes). Les maisons unifamiliales à elles seules ont connu une hausse de 9% des ventes pour la même période, à un prix médian de 304 000$, pour une baisse insignifiante de 1%. Le délai de vente moyen est pour sa part de 47 jours, 13 de moins qu’au même trimestre en 2022.

Dans l’ensemble du Québec, les ventes résidentielles ont enregistré un recul de 13% pour atteindre un niveau comparable à celui de 2015 pour cette période de l’année.

Questionné à savoir si l’évaluation municipale demeure encore l’outil de choix pour identifier le « prix juste » d’une propriété, Jean-Maxime Mercier nuance ses propos.

« Il y a des secteurs où l’évaluation municipale n’a pas suivi la flambée des prix des dernières années. Quand j’ai commencé il y a 16 ans, c’était un indicateur sur lequel on pouvait vraiment se fier, aujourd’hui, ça dépend vraiment de la localisation. Par exemple, sur le bord du fleuve, la valeur a explosé et l’évaluation municipale n’est pas nécessairement représentatif de celle-ci. »

Prudence du côté des banques

Avec la situation économique actuelle, les banques demeurent extrêmement prudentes lorsque vient le temps de qualifier les clients pour l’achat d’une propriété. Elles qualifient d’ailleurs toujours ceux-ci à 2% de plus que les taux en vigueur pour s’assurer que les gens soient en mesure de payer si les taux continuent de grimper. Jean-Maxime Mercier observe toutefois un changement dans l’approche des acheteurs.

« J’ai l’impression que, depuis deux ans, les gens ont réorganisé leur budget. On avait plus de misère au début de la flambée des prix, mais présentement les clients sont renseignés, ils sont préparés et les institutions financières sont créatives. Par contre, un problème persiste: il manque de disponibilités sur le marché », observe-t-il.

La construction doit reprendre

Bryan Michaud en arrive aux mêmes conclusions, alors que l’offre ne se renouvelle quasiment pas dans Rimouski-Neigette.

Bryan Michaud, courtier immobilier chez Proprio Direct (Photo courtoisie Facebook Bryan Michaud)

« L’inventaire a augmenté un peu. L’année dernière en juin, on avait descendu dans la trentaine de maisons disponibles, aujourd’hui on en a près de 80. Quand on avait un marché équilibré avant la COVID, on se retrouvait autour de 300 », explique le courtier. « Pour atteindre ces chiffres là de nouveau, il faut qu’il y ait de la construction neuve. Le coût des matériaux est très élevé. Tu veux te construire un bungalow neuf, de base; on parle de 500 000$ ou 600 000$. Donc rien ne se construit, même chose pour les logements. Les prix ne peuvent pas baisser dans ces conditions », conclut-il.

Rappelons que le taux d’inoccupation à Rimouski est de 0,4% et qu’au moins 2000 logements sont nécessaires pour retrouver l’équilibre selon le maire Guy Caron.

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