Itinérance : le Répit du passant met en place une halte fraîcheur

Face à la croissance de l’itinérance à Rimouski, le Répit du passant a mis en place, il y a deux semaines, une halte fraîcheur où les personnes à la rue peuvent aller prendre une douche, aller à la salle de bain, faire une lessive ou prendre un repas selon des horaires déterminés.

« Les mois de juin et de juillet ont été très chauds. Des membres de notre équipe ont été interpellés par le sort des gens sans logis et ils ont voulu les aider. Nous avons donc décidé de mettre en place cette halte fraîcheur pour leur permettre de venir passer du temps à l’intérieur, profiter de l’air climatisé et boire de l’eau », indique le directeur général de l’organisme, Martin Bélanger.

« Le besoin est là. L’itinérance était présente à Rimouski, mais elle est beaucoup plus visible cet été, notamment dans le parc de la Gare. Le manque de logement est criant. Par les années passées, nos bénéficiaires se trouvaient un logement assez rapidement, ce n’est plus le cas. On sent de l’anxiété chez certains à l’approche des nuits plus froides », mentionne la coordonnatrice clinique de l’organisme, Véronique Collin.

55 services dès la première semaine

Dès la première semaine d’opération de la halte fraîcheur, l’équipe du Répit du passant a donné 55 services. Certaines personnes ont obtenu plus qu’un service.

La deuxième semaine est en cours. Jeudi matin, lors du passage du Journal Le Soir, 73 services avaient déjà été offerts.

On parle de la possibilité de se raser, d’aller à la salle de bain, de laver ses vêtements, de prendre un temps de repos avec une bouteille d’eau, d’avoir un souper et une collation les mardis, mercredis et jeudis. « Nous avons toujours des bouteilles d’eau, des Mr Freeze et des barres tendres », souligne madame Collin.

Un service ponctuel

Martin Bélanger précise que le service a été mis en place sur une base ponctuelle afin de répondre à un besoin ponctuel. Il n’est pas en mesure de confirmer la durée du service.

« On va le faire tant que nous allons pouvoir avec nos ressources humaines, mais notre priorité pour l’automne sera de revenir à notre niveau habituel de neuf places en hébergement. Nous avions dû diminuer à six en mai parce que notre personnel était essoufflé. Nous avons même envisagé de fermer complètement pour une certaine période, mais nous avons travaillé fort sur un plan de recrutement qui a porté fruit et qui nous a permis de rester ouverts tout l’été ».

Hébergement pour hommes

Si la halte fraîcheur est offerte autant aux femmes qu’aux hommes, l’hébergement est réservé aux hommes. « Nous avons neuf lits dans un dortoir. Les hommes peuvent venir pour une seule nuit, jusqu’à un mois s’ils sont mal pris et qu’ils se retrouvent à la rue. Si on sent une prise en main et la recherche d’une solution, on peut prolonger pour un deuxième mois », explique Mme Collin.

Martin Bélanger et Véronique Collin soulignent l’excellent travail de nombreux partenaires pour soutenir les personnes sans logis, notamment de la Sûreté du Québec, de la Ville de Rimouski et l’Auberge du cœur Le Transit.

Le Répit du passant est aussi une maison de transition de cinq places pour des hommes sortant de prison.