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Québec possède Anticosti depuis bientôt un demi-siècle

(Photo courtoisie Sépaq)

L’année 2024 marquera une acquisition majeure historique et unique dans les annales de la province, celle de l’achat de l’île d’Anticosti par le gouvernement du Québec.

Depuis tout près d’un demi-siècle, beaucoup d’eau a coulé dans les magnifiques rivières à saumon de l’île de réputation mondiale.

Au moment d’écrire ces lignes, on ignore encore si Québec, ou le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatique, de la Faune et des Parcs, ou la Société des établissements de plein air du Québec, la SÉPAQ, laquelle gère les activités de chasse sportive du cerf avec SÉPAQ-Anticosti, et le Parc national de l’Île d’Anticosti, prévoit ou non commémorer la possession de la plus grand île du Saint-Laurent.

« À l’heure actuelle, il n’y a rien de confirmé », indique le porte-parole de la SÉPAQ, Simon Boivin, rejoint le 7 août dernier. Mais toutes les raisons sont réunies pour célébrer le cinquantenaire ou le jubilé d’Anticosti, une île riche de son histoire, tant géologique, qu’humaine.

Île envoutante

« Imaginez! Dans le golfe du Saint-Laurent, une île sauvage et envoûtante baignée dans la lumière transparente du Nord. Des falaises blanches que l’océan vient caresser, inlassablement. Imaginez des canyons vertigineux et le fracas des chutes puissantes. Imaginez d’immenses grottes secrètes, des cerfs de Virginie qui broutent des algues, des saumons qui ondulent dans des fosses émeraude et des phoques allongés sur des rochers, au soleil. Imaginez-vous, dans le parc national d’Anticosti ». Wow, lit-on sur son site.

La route Transanticostienne relie l’Est et l’Ouest de l’île qui a une superficie de 8 000 km2; 222 km de long par 45 km de large. Anticosti est 52 fois plus grande que l’île d’Orléans, 17 fois l’île de Montréal, 10 fois l’île de Manhattan, plus grande que l’Île-du-Prince-Édouard et semblable à la Corse. (Photo journallesoir.ca- Ernie Wells)

« En 1974, le gouvernement du Québec a acheté l’île d’une entreprise et transforma l’île d’Anticosti en réserve faunique provinciale », écrit le guide de chasse de l’orignal et formateur, Michel Therrien.

Bras de fer Québec – Ottawa

Alexandre-L Gaudreau précise dans son livre « Lumière sur Anticosti » (2005 Éditions Sylvain Harvey), qu’un début de colonisation avait été entrepris en 1872 par la compagnie Forsyth. En septembre 1884, M.F.-W. Stockwell achète l’île pour 101 000$ pour exploiter la forêt qu’il revend à la société « The Governor and Company of the Island of Anticosti ».

Puis le fortuné chocolatier Henri Menier acquiert Anticosti le 16 décembre 1895 pour 125 000$, pour y créer son paradis de chasse et de pêche.

Ottawa a failli acheter l’île d’Anticosti, qui serait devenue un parc, comme Forillon, mais le Premier ministre Robert Bourassa a « coupé l’herbe sous les pieds », juste à temps, à son homologue fédéral, Pierre-E. Trudeau. Ci-dessus, la plage McDonald. (Photo journallesoir.ca- Ernie Wells)

À son décès en 1913, son frère Gaston hérite de l’île qu’il vend 6 M$ à la « Wayagamack Pulp & Paper » en 1926. Le crash boursier de 1929 force la vente de l’île en 1932 à la « Consolidated Paper Corporation Limited », qui prend possession des actifs de la « Wayagamack».

Elle crée la forestière « Consolidated Bathurst » du financier Paul Desmarais qui exploite la forêt jusqu’au début des années 1970.

L’Île d’Anticosti, du haut des airs. (Photo journallesoir.ca- Ernie Wells)

Non rentable, en décembre 1974, Desmarais cède Anticosti au gouvernement de Robert Bourassa pour 23 M$, qui change la vocation de l’île en réserve faunique pour y favoriser le tourisme, la chasse et la pêche.

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