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Caribous femelles en enclos : Québec se prépare à les relâcher

La densité dans le Parc de la Gaspésie stagne donc toujours à 34 bêtes
Deux des six femelles en enclos de la Gaspésie étaient en gestation. Une d’elles est décédée d’une infection utérine après la mise bas d’un faon, qui n’a pas survécu, comme l’autre nouveau-né qui est aussi décédé après sa naissance. (Photo MFFPQ)

Québec se prépare, d’ici la fin du moins d’août, à remettre en liberté les cinq femelles caribous montagnards du Parcs de la Gaspésie, qui étaient maintenues dans l’enclos de maternité depuis leur capture en mars 2023.

Rappelons qu’entre le 18 mars et le 6 avril, le ministère de la Faune a placé six femelles caribous de la Gaspésie, dans un enclos de maternité, à l’abri de la prédation par les ours et les coyotes Or, seulement deux de ces six femelles étaient en gestation.

L’une d’elles est décédée d’une infection utérine après la mise bas d’un faon, qui n’a pas survécu, comme l’autre nouveau-né qui est aussi décédé après sa naissance.

La densité de caribous du Parc de la Gaspésie stagne donc toujours à 34 bêtes, ou moins. Au départ, le nombre de 15 femelles étaient potentiellement disponibles pour la capture.

Ce qui a fait dire à Radio-Canada, le docteur en biologie, spécialiste de la grande faune et professeur en écologie animale, Martin-Hugues Saint-Laurent, qu’il n’est pas surpris de cet échec.

« Avec seulement deux femelles en gestation, on ne doit pas s’attendre à des miracles ». Selon le scientifique, le tableau des naissances aurait sans doute été fort différent avec 15 femelles gestantes; le nombre ciblé au départ des captures, pour un taux potentiel de survie de 90%. 

Ce premier échec de deux faons décédés en plus d’une femelle accentue davantage le déclin des caribous gaspésiens et mine les espoirs de sauver la harde, dont la déchéance est essentiellement attribuable à l’exploitation de la forêt. 

Relâchement dicté par cinq spécialistes

« Cette action fait suite aux recommandations d’un comité scientifique aviseur externe au ministère, composé des chercheurs universitaires et des vétérinaires.

Il s’agit de Stéphane Lair, professeur titulaire en santé de la faune de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, Éric Hallé, vétérinaire grands animaux de la Clinique Vétérinaire de l’Estuaire de Mont-Joli, Martin-Hugues Saint-Laurent, professeur au département de biologie, chimie et géographie à l’Université du Québec à Rimouski, Fanie Pelletier, professeure au département de biologie à l’Université de Sherbrooke et Chris Johnson, professeur, Landscape Conservation and Management, University of Northern British Columbia.

« Ses membres sont des spécialistes de la grande faune, impartiaux et reconnus tant régionalement que nationalement. Ils avaient pour mandat de formuler des recommandations pour orienter les décisions du Ministère concernant la remise en liberté des femelles caribous montagnards de la Gaspésie, placées en enclos de maternité en mars », précise le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).

Une vue aérienne de l’enclos de maternité de Charlevoix, où 11 faons sont nés et s’ajoutent aux 20 caribous forestiers pour 31 individu; 15 adultes, cinq juvéniles et 11 faons. (Photo MFFPQ)

Selon le MELCCFP, ledit comité scientifique a donc recommandé de relâcher les cinq femelles afin qu’elles puissent « contribuer à l’effort de reproduction de la population en nature pendant l’année 2023. Leur capture sera facilitée à l’hiver 2024 grâce à leurs colliers émetteurs ». À suivre… !

Les caribous de la Gaspésie se retrouvent essentiellement dans le parc national sur les monts Logan, Albert et McGerrigle

Femelles en nature

En somme, à la suite de la période de mise bas de 12 des 15 femelles caribous gestantes dans les enclos de Charlevoix, d’une à Val-d’Or et deux en Gaspésie, ce sont finalement 11 faons qui sont nés, lesquels s’ajoutent aux 20 caribous forestiers déjà dans les installations de Charlevoix qui compte donc 31 individus, pour 15 adultes, cinq juvéniles et 11 faons. 

À Val-d’Or, on dénombre neuf caribous; quatre mâles adultes, trois femelles adultes, un mâle juvénile et une femelle juvénile. Le ministère précise qu’il n’y a pas de comptabilisation pour la Gaspésie puisqu’il s’agit d’enclos de maternité.

En enclos de maternité, comme celui de Val-d’Or, les femelles sont nourries d’un mélange de lichen, de foin et de moulée. (Photo MFFPQ)

« Parce que la majorité des femelles demeurent en nature ce qui ne permet pas un décompte complet des naissances pour cette population. Les deux faons, nés entre le 26 et le 29 mai, n’ont pas survécu. En somme, il s’agit d’un petit segment de la population, contrairement aux enclos de Charlevoix et de Val-d’Or », devait nous préciser une porte-parole du ministère.

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