Le projet de réaménagement du quai de Rimouski critiqué

Le projet de réaménagement du quai de Rimouski fait l’objet de certaines critiques depuis l’octroi la semaine dernière d’un mandat de services professionnels à la firme CIMA + S.E.N.C.

Citoyen engagé bien connu à Rimouski, Pierre-Paul D’Anjou remet en question la future vocation de la jetée ouest. Cette portion gravement endommagée du quai sera consolidée avant d’être convertie en lieu d’observation touristique.

Une atteinte au potentiel économique?

Monsieur D’Anjou n’a jamais laissé la retraite freiner ses implications socio-politiques, lui qui agit aujourd’hui notamment à titre de président du comité citoyen sur la relance du projet de prolongement de l’autoroute 20.

Selon lui, le réaménagement prévu au quai de Rimouski risque de porter atteinte au potentiel économique du port rimouskois.

« Ça va entrainer des conséquences pour le développement économique de la Ville. Avec le réchauffement climatique, c’est de moins en moins viable de transporter les marchandises sur les routes; la voie maritime est la réponse. Le fait de réduire l’espace pour des embarcations commerciales pourrait faire en sorte que des entreprises décident de s’installer ailleurs, où elles pourront importer les ressources et exporter leurs produits librement », s’inquiète-t-il.

De plus, Pierre-Paul D’Anjou croit que la Ville de Rimouski et la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER) doivent rendre des comptes aux citoyens.

« J’aimerais que la Ville et la SOPER expliquent pourquoi ils sont en accord avec ce projet de réaménagement. J’estime que ce genre de décision mérite l’aval de la population. À ce que je sache il n’y a eu aucune consultation et il manque d’informations. »

De son côté, le président directeur général de la SOPER Jean Létourneau est d’avis que le quai de Rimouski aura tout l’espace nécessaire aux opérations commerciales après les travaux.

« Les espaces à quai sont amplement suffisants pour le quai qu’on a. Le projet de la Société portuaire comprend une mixité des usages intéressante. On n’aura jamais un port de transbordement de marchandises de gros volume, on n’a ni la profondeur, ni l’espace nécessaire sur le quai pour faire du stockage. Je pense aux ports de Sept-Îles, Québec et Trois-Rivières, qui ont des acres de terrain disponible pour aménager des hangars et empiler la marchandise, mais nous ce n’est pas le cas. De plus, on a un boulevard à traverser pour atteindre le parc industriel, ce n’est pas du tout la même game », explique-t-il.

Une évaluation à refaire

Outre la perte de potentiel économique, Pierre-Paul D’Anjou craint que le coût des travaux surpasse « de plusieurs millions » l’évaluation initiale de 39M$ en 2022.

Jean Létourneau mentionne que des ajustements pourraient être effectués prochainement.

« Ce n’est pas définitif. Il est fort possible que ce budget-là soit revu pour mieux refléter la situation économique actuelle, mais je ne suis pas inquiet pour ça. »

Un mandat a été octroyé à la firme CIMA + S.E.N.C. pour réaliser toutes les étapes du projet, de la réalisation des différentes études techniques et de l’étude d’impact en environnement à la recommandation de la meilleure option possible, jusqu’à la réalisation des plans et devis complets du réaménagement des installations portuaires de Rimouski.

L’échéancier de réalisation de ce projet s’échelonnera sur plusieurs années.

Pour l’instant, la Ville de Rimouski n’a pas donné suite à la demande d’entrevue.