Guy Caron revient de Québec mieux préparé à gérer l’itinérance

Le maire de Rimouski Guy Caron revient du Sommet municipal sur l’itinérance mieux outillé pour faire face à cet enjeu de plus en plus visible dans la capitale bas-laurentienne.

Organisé par l’Union des municipalités du Québec (UMQ) la fin de semaine dernière à Québec, le sommet visait à sensibiliser les maires aux facteurs favorisant l’itinérance et à former les lignes directrices d’un plan d’action.

Suite aux discussions avec ses homologues, le maire Guy Caron apporte certaines nuances quant aux causes possibles de cette crise humanitaire qui sévit dans plusieurs villes québécoises.

« L’itinérance est un problème complexe. Ce n’est pas toujours une question de gens qui ont perdu leur logement, ce n’est pas le cas à Rimouski à ma connaissance et selon nos observations sur le terrain. D’autres facteurs entrent en ligne de compte, comme la toxicomanie, la santé mentale et la pauvreté. »

Le ministre responsable des Services sociaux Lionel Carmant était présent au sommet pour annoncer une aide financière de 15,5M$, une somme qui sera partagée entre les différentes villes affectées par l’enjeu.

Même s’il conçoit que Montréal en sera la plus importante bénéficiaire, Guy Caron espère que le Bas-Saint-Laurent puisse toucher au moins 3% du montant. Les besoins financiers dans la région sont évalués à 400 000$ pour venir en aide aux personnes en situation d’itinérance (PSI) sur le territoire.

« Puisque le problème est complexe, les solutions ne peuvent pas être simples. Il ne suffit pas d’ouvrir un dortoir; ça prend de l’accompagnement. Ces personnes sont vulnérables, elles ont besoin de ressources en intervention sociale, en toxicomanie et en psychothérapie », mentionne le maire.

Les recommandations

Au terme du sommet, l’UMQ a rédigé une liste de recommandations à ses membres, au gouvernement du Québec et aux Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS).

L’Union demande notamment à ce que toutes les municipalités soient intégrées au processus décisionnel et reçoivent l’aide financière nécessaire pour lutter contre l’itinérance.

Elle invite aussi les CISSS à mettre en place des corridors de service offerts en continu et qui répondent aux besoins particuliers des PSI afin d’être en mesure de gérer les situations de crise. L’UMQ recommande d’ailleurs aux CISSS de fournir à ces gens les ressources pour améliorer leur qualité de vie et les moyens de se sortir de la rue.

Parmi les autres recommandations, les municipalités demandent au gouvernement du Québec de bonifier ses mesures de soutien au logement afin que puissent en bénéficier davantage de gens qui ont des revenus modiques.

Avec l’hiver qui cogne à nos portes, la Ville de Rimouski tient à rassurer les citoyens.

« On a mis en place une cellule de crise avec le CISSS et les services d’urgence. On peut vous dire qu’il n’y aura personne à la rue cet hiver. On ne peut pas dire encore de quelle manière nous allons intervenir, mais on y travaille de façon active et on devrait avoir des développements d’ici quelques jours, parce qu’on ne peut plus parler de quelques semaines ou quelques mois », assure Guy Caron.