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Lettre ouverte

Appui aux professeurs de l’UQAR en grève

Lettre d'opinion du Gilles Bronchti, président du Syndicat des professeurs de l’UQTR
La convention collective des professeurs de l’UQAR est échue depuis un an. (Photo courtoisie UQAR)

Le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) soutient ses collègues de l’UQAR, qui sont entrés en grève cette semaine. Une grève générale n’est jamais chose facile, surtout pour les professeures et professeurs d’université, pour qui travail et carrière sont intimement liés.

Les professeurs d’université sont chargés de transmettre des connaissances spécialisées dans leur domaine d’expertise aux étudiants.

Ils dispensent des cours, animent des séminaires, supervisent des travaux de recherche et jouent un rôle crucial dans la formation des étudiants en les guidant dans leur apprentissage, en les encourageant à développer leur pensée critique et en les préparant à relever les défis académiques et professionnels qui les attendent.

Le rôle des professeurs d’université est essentiel pour former la prochaine génération de professionnels, contribuer à l’innovation et à la recherche, et jouer un rôle actif dans le développement de la société en partageant leur expertise et leurs connaissances.

Cela demande, en effet, une longue formation et beaucoup de passion pour former des enseignants, des médecins, des ingénieurs, des infirmières, etc. – plusieurs piliers de notre société.

Cela fait plus de vingt ans que cette mission de service public de l’Université est pervertie.

Changement de mission

La mission de l’Université n’est plus, aux yeux de nos administrations – la formation des élites de demain, mais plutôt la recherche de clientèle à tout prix : multiplication des cours en ligne, car cela coute moins cher, créations de campus et centres universitaires comme on crée des succursales d’épiceries, et missions à l’étranger, car on ne trouve plus assez de clients au Québec.

Les campus de Rimouski et Lévis de l’UQAR (Photo courtoisie)

Notre Québec a besoin de ses professeur.es pour l’avancement des savoirs et pour le développement des compétences individuelles chez les étudiant.es.

Après tout, un pilier se doit d’être solide. Elle est bien là, la mission de l’université, dans la construction des savoirs et de la société, sans recherche de profits, car l’université est, ne l’oublions pas, un organisme à but non lucratif (OBNL). Mais, alors d’où vient cette course à la rentabilité?

Un choix de société ?

Est-ce le résultat de ces nouveaux conseils d’administration dans lesquels la représentation des professeurs est réduite au minimum, ou bien du fait que nos gestionnaires sont (ou se croient) des gestionnaires d’entreprises qui doivent être « rentables »? Est-ce un choix de société? Je ne le sais pas.

Ce qui est sûr, c’est que partout dans les établissements universitaires, les discussions sur les conditions de travail sont rendues difficiles, car professeurs et administrateurs ne parlent plus la même langue. Nous, les professeures et professeurs de l’UQTR parlons la même langue que nos collègues de l’UQAR.

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