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Sauvage agression : Mathieu Lapointe a déjoué les pronostics

Semaine québécoise du traumatisme craniocérébral
Mathieu Lapointe déjoue les pronostics en faisant du vélo. (Photo courtoisie)

La date du 14 février 2012 restera à jamais graver dans la mémoire de Mathieu Lapointe. Le Matanais a bien failli mourir des suites d’une sauvage agression au Guatemala alors qu’il était en voyage.

En voyage depuis deux mois, Mathieu s’est fait attaqué dans un parc. Victime d’un gros traumatisme crânien, il a encaissé un coup de poing au visage avant de se fracasser la tête sur une roche.

« Ce qui est particulier, c’est que je me suis relevé et que je me suis rendu à pied à l’auberge où je restais. C’est le lendemain que ça n’allait pas du tout. Mes amis m’ont amené dans un hôpital public à Antigua. Comme il ne faisait rien, mes amis ont appelé l’ambassade canadienne. Une chance que j’avais une assurance voyage. Elle m’a sauvé la vie parce que j’ai pu être amené dans un hôpital privé à Guatemala City », raconte Mathieu, qui avait 23 ans à l’époque.

Il conseille d’ailleurs aux gens qui séjournent à l’étranger de prendre leur assurance voyage.

« Le neurochirurgien avait 10 minutes pour m’opérer afin d’enlever un volet osseux qui faisait enfler mon cerveau. Si je n’avais pas eu d’assurance, on ne m’aurait pas opéré et je serais mort », dit-il.

Trois semaines dans le coma

Après l’opération, Mathieu est resté trois semaines dans le coma.

« L’ambassade a réussi à joindre mon père qui était en vacances à la Barbade et il est venu à mon chevet pendant mon coma ».

Mathieu garde des séquelles permanentes de son agression. Il est paralysé du côté gauche.

« Je marche avec une canne. Je suis capable de marcher assez longtemps et de faire du vélo. Pour le côté cognitif, ce n’est pas si mal. C’est surtout la mémoire à court terme qui fait défaut et je manque aussi d’inhibition ce qui me cause des problèmes à l’occasion parce que je dis ce qui me passe par la tête sans filtre », mentionne-t-il.

Mathieu continue de voyager, mais de manière différente.

« Avant je partais sur le pouce. En 2011, j’avais pris un aller simple en avion Montréal-Cancun et j’étais parti sur le pouce. Aujourd’hui, je voyage en tout-inclus. J’ai fait trois voyages depuis mon accident. Je suis allé une semaine à Cuba en 2019, une semaine au Mexique en 2022 et trois semaines en Colombie cette année ».

Un nouvel emploi

Mathieu commencera bientôt un nouvel emploi à la polyvalente de Matane pour aider à la francisation des enfants des immigrants hispanophones.

« Je parle parfaitement espagnol et aussi anglais et je suis en train d’apprendre l’arabe », précise celui qui a travaillé trois ans comme professeur d’horticulture aux adultes après avoir suivi une formation à distance de l’Université Laval dans ce domaine en 2014.

Mathieu Lapointe est consultant en horticulture. (Photo courtoisie)

Il a aussi travaillé comme horticulteur aux Bâtisseurs et pendant deux étés avec les incroyables comestibles à Matane et consultant pour un jardin communautaire à Les Méchins.

Mathieu a déjoué les pronostics des médecins en réussissant sa formation en horticulture. « On m’avait dit que je ne pourrais plus jamais étudier ou travailler. Je suis retourné à l’université en 2014 ».

Soutenu par l’ACVA-TCC

Mathieu Lapointe, comme plusieurs autres personnes ayant subi un traumatisme crânien, bénéficie des services de l’ACVA-TCC à Rimouski.

« C’est important pour d’avoir une vie sociale. Ils organisent des parties de quilles, des ateliers de bricolage ou des jeux de société. Ça permet de voir du monde.

La Semaine québécoise du traumatisme craniocérébral (TCC) est actuellement en cours sur le thème Les visages du TCC. Mathieu Lapointe est un de ces visages que le Journal Le Soir présente à ses lecteurs.

Fondée en 1991, l’Association des personnes ACVA-TCC du Bas-Saint-Laurent œuvre auprès des personnes ayant vécu un accident vasculaire cérébral, un traumatisme crâniocérébral ou étant aphasiques.

Mathieu et sa copine Andrea Rincon Garcia (Photo courtoisie)

L’organisme qui compte 118 membres a des points de services à Rimouski pour les MRC de Rimouski-Neigette, La Mitis, La Matanie et la Matapédia et à Rivière-du-Loup pour le KRTB. Trois personnes oeuvrent à Rimouski, une intervenante, la directrice et la réceptionniste alors qu’il y a seulement une intervenante à Rivière-du-Loup.

Pour plus d’infos sur les services offerts, rendez-vous sur le site Internet acvatcc.com ou faites le 418-723-2345 à Rimouski ou le 418-867-5885, poste 180 pour le KRTB.

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