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Chasse et pêche

Protéger l’habitat de l’orignal et prélever la femelle par un tirage

Entretien avec le président du Réseau Zec et de la Zec Bas-Saint-Laurent, Guilllaume Ouellet
La récolte d’un trophée. celui de Phil Bergeron, prélevé dans une réserve faunique de la Gaspésie. (Photo TFCP 2023)

Lors de la dernière saison de la chasse de l’orignal, la récolte s’est limitée aux mâles matures seulement, afin de protéger les femelles des zones 2 et 27, sauf quelques exceptions de territoires sous gestion, pour freiner le déclin de l’espèce.

Un moratoire sur la chasse de l’orignal s’est aussi poursuivi dans la réserve faunique La Vérendrye qui appartient aux zones 12 et 13, où là aussi le déclin prononcé de l’espèce a été sonné en 2020.

Il n’y a pas eu de chasse depuis 2021. Reste à voir pour 2024. Même situation dans la zone 17, région de Chibougamau, où les activités de chasse de l’orignal en 2023 se sont limitées aux prélèvements autochtones, à des fins de subsistance.

Serrer la ceinture du chasseur pour protéger la femelle de la chasse, est-ce suffisant si ce grand gibier continue de perdre constamment son habitat sous la coupe des opérations forestières.

« Est-ce que continuer à prélever le segment mâle de l’orignal est souhaitée. Non! Nous avons pris cette mesure la moins pire pour assurer la protection de la femelle en 2023. Mais on ne peut poursuivre la récolte unique du mâle dans les prochaines années jusqu’au prochain Plan de gestion en 2026. Ça n’aurait ni queue, ni tête », tranche le président du Réseau Zec, Guillaume Ouellet, aussi président de la ZEC Bas-Saint-Laurent et aussi président de la nouvelle régionale des sept zecs des Zones 1 et 2, Gaspésie et Bas-Saint-Laurent.

Vers un tirage au sort de la femelle

Mais alors ? « Nous faisons déjà tous les efforts nécessaires pour augmenter le cheptel. Mais une chose demeure essentielle, c’est la protection de l’habitat de l’orignal.  Si des efforts ne sont pas faits de ce côté, comment espérer un redressement du cheptel ? On doit se préoccuper rapidement de l’habitat, non seulement de l’orignal, mais de toutes les autres espèces de gibiers. Leur habitat est la base de leur survie. Nous sommes tous rendus là, il faut protéger l’habitat de l’orignal », tranche Guillaume Ouellet.

Le président de la Zec-BSL, Guillaume Ouellet, à gauche, heureux de la première récolte d’un orignal par son fils Mathis. À droite, le conducteur de chiens de sang, Alain Lévesque. (Photo Courtoisie Guillaume Ouellet)

Le #1 des zecs du Québec serait favorable à un tirage au sort pour un prélèvement de la femelle orignal. Guillaume Ouellet ne l’associe pas uniquement aux zecs de la Zone 2 et des autres zones.

« Il faut cesser de penser que la ZEC Bas-Saint-Laurent est gérante de la Zone 2. Ça prend un plan de gestion plus fin pour l’ensemble de la zone. Une chasse contingentée de la femelle, avec un permis spécial pour récolter la femelle seulement, avec une notion réglementée d’un chef de groupe, c’est à y songer pour arriver à bien équilibrer le ratio mâle-femelle et à favoriser la croissance des populations du plus grand des cervidés », dit-il.

On peut entendre ou réentendre cette entrevue en cliquant sur le lien ci-dessus.

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