Actualités > Éducation > Combiner sa passion pour la mer et la recherche
Éducation

Combiner sa passion pour la mer et la recherche

Continuum Océan propose des sorties en mer pour effectuer de la recherche en océanographie dans une perspective écologique. (Photo courtoisie Nadia Ross)

(Par Jean-François Bouchard) La mer et la voile sont les deux grandes passions de Gwenn Duval. Étudiante à la maîtrise en océanographie à l’Institut des sciences de la mer de l’Université du Québec à Rimouski (ISMER-UQAR), elle est à la tête du projet Continuum Océan.

Il vise à permettre aux personnes actives dans le milieu de la recherche océanographique d’interagir de façon écologique avec l’environnement marin dans le cadre de courtes missions dans la région de Rimouski.

C’est après avoir enseigné la voile pendant deux années que madame Duval a décidé d’effectuer un retour aux études.

Lorsqu’elle a entrepris sa maîtrise à l’ISMER-UQAR à l’automne 2022, la titulaire d’un diplôme de matelot de marine marchande française venait d’effectuer un contrat de six mois sur un bateau de pêche au large dans le golfe de Gascogne.

Gween Duval consacre sa maîtrise à la diminution d’oxygène qui touche le fleuve Saint-Laurent. « Mon projet porte sur les effets de la désoxygénation du chenal Laurentien sur les processus géochimiques dans les sédiments, en particulier le cycle du soufre.

Le manque d’oxygène affecte de plus en plus différents plans d’eau dont le Saint-Laurent. C’est un des grands défis auxquels les sciences océanographiques auront à faire face dans les prochaines années. »

Dirigée par le professeur André Pellerin de l’ISMER-UQAR et codirigée par la professeure Gwénaëlle Chaillou de l’ISMER-UQAR et le professeur Alfonso Mucci de l’Université McGill, Gwenn Duval espère que ses travaux « contribueront à éclaircir les changements chimiques auxquels on peut s’attendre dans les sédiments lorsqu’un plan d’eau subit une désoxygénation. »

Sorties en mer pour des recherches

C’est dans le prolongement de sa maîtrise en océanographie que Gwenn Duval a eu l’idée de lancer Continuum Océan. Soutenu par Entrepreneuriat UQAR et l’ISMER, le projet vise à donner accès à des sorties en mer pour des recherches nécessitant de plus petites embarcations, et ce, dans une perspective écologique.

« Plusieurs étudiantes et étudiants ont profité de Continuum Océan au cours des dernières semaines et ont testé du matériel, comme des filets à plancton, des hydrophones, des sonars et des bouées dérivantes, avec le soutien de différents professeurs de l’ISMER. C’est une aventure scientifique, maritime et humaine à laquelle plus d’une trentaine de personnes ont pris part lors de sorties de soirs et de fins de semaines », explique-t-elle.

Gwenn Duval (troisième) en compagnie de ses collègues chercheuses Camille Brice, Juliette Girard et Alice Morard. (Photo courtoisie Camille Tran)

Continuum Océan n’en est encore qu’à ses débuts, mais l’initiative est déjà bien accueillie, observe madame Duval.

« Des collaborations avec le milieu artistique sont en train de se développer. Le projet évolue et se précise au fur et à mesure des navigations. Un aspect très important dans ce projet est la volonté de décarboner la recherche océanographique. Je pense que l’avenir des sciences environnementales est une collecte verte, soumise au rythme de la grandeur de la nature. »

Dédié à la recherche scientifique

Originaire de Montréal, Gwenn Duval a choisi d’étudier à l’UQAR en raison de sa proximité avec l’environnement maritime et la réputation de son Institut des sciences de la mer.

« J’ai aussi choisi l’UQAR, car le Québec est ma terre d’adoption depuis l’enfance. Je crois en ses valeurs de respect, d’inclusion et particulièrement dans la place qui est faite aux femmes en sciences. »

Après ses études, Gwenn Duval espère mettre sur pied un voilier dédié à la recherche scientifique.

« J’aimerais offrir aux chercheuses et aux chercheurs la possibilité de prélever des données de manière écologique tout en étant plus près de la nature. Je souhaite aussi développer des collaborations pour le développement de technologie « low-cost » permettant de récolter et d’analyser des données dans un cadre de science communautaire. »

À lire : Hausse de 4% des inscriptions à l’UQAR

Facebook Twitter Reddit