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Chasse et pêche

Stéphane Lavoie témoigne pour une faune-forêt sans éclaircies !

En appui à la ZEC-BSL
Un ancien territoire de chasse « buldozé », qui sera planté d’épinettes noires commerciales, puis la régénération naturelle suivra pendant quelques années, et disparaîtra avec des éclaircies commerciales, emportant avec elles toute vie faunique. (Photo courtoisie ZEC-BSL)

Des chasseurs et des gestionnaires de territoires fauniques et de faune sont de plus en plus nombreux à décrier l’état de la forêt publique et conséquemment, la dégradation récurrente de l’habitat des différentes espèces, source de leur déclin. L’un de ceux-là, Stéphane Lavoie, lance un cri du cœur.

Il témoigne de la situation en forêt au sud de Rimouski, sur la ZEC-BSL. Ce qui est fait, est fait, mais c’est ce qui est à venir qui l’inquiète.

L’homme, en entrevue cette semaine à « Rendez-Vous Nature », ajoute sa voix à celle du président de Zecs-Québec, de la ZEC-BSL et du Regroupement régional des zecs des Zones 1 et 2, Guillaume Ouellet, qui dénonçait la situation, en lien avec le déclin de l’orignal.

« Il est essentiel de protéger l’habitat de l’orignal. Sinon, comment espérer un redressement du cheptel ? On doit se préoccuper rapidement de l’habitat de toutes espèces de gibiers. Leur habitat est la base de leur survie. Nous sommes tous rendus là, il faut protéger l’habitat de l’orignal », de trancher Guillaume Ouellet.

Aussi, le cofondateur d’Unis Pour la Faune, Luc Brodeur, qui favorise la Restriction de la taille légale des bois chez le cerf, estime que sans un habitat favorable aux chevreuils, que les amateurs devront oublier le redressement des populations de cerfs en déclin dans les Zones 1 et 2, notamment.

L’après coupe fait craindre le pire !

« Les arbres matures doivent être récoltés. Mais c’est l’après qui me décourage. Je chasse dans un secteur qui a été coupé en 2016. Depuis, des essences naturelles de bois franc, de sapin, de bouleaux, de sorbiers occupent leur place naturellement. C’est fantastique, le gibier revient. J’ai même vu des cerfs », observe, ravi, Stéphane Lavoie.

Stéphane Lavoie a connu les belles années de la chasse des grands gibiers. Il s’inquiète pour la relève. (Photo courtoisie Stéphane Lavoie)

Mais il craint le pire après avoir vu une carte d’aménagement du territoire qui prévoit un éclairci commercial, qui détruit toute régénération naturelle pour favoriser la croissance rapide du bois d’œuvre.

« Après quelques années de repousses naturelles, le territoire va être « buldozé » pour planter des épinettes noires. Ça me fâche. Alors que l’orignal, le cerf, le petit gibier commencent à rentrer, on va tout détruire », déplore, émotif, l’usager de la zec. « Une fois que le bois est coupé, pourquoi ne pas remettre la forêt dans son état naturel ? ».

Les chasseurs ont leur mot à dire

Stéphane Lavoie parle publiquement alors que la majorité des amateurs de plein air, les chasseurs, ne disent jamais mot.

« Je supporte les actions des administrateurs de la ZEC-BSL pour la protection des habitats fauniques. Les chasseurs font le même constat que moi, mais personne ne parle. On doit supporter notre zec. Plus on sera nombreux, plus on sera écoutés. Québec doit élaborer rapidement une façon de faire une faune-forêt, favorable à tous les usagers », dit-il.

Chasseur de père en fils, Stéphane Lavoie rappelle que lui et ses proches chassent depuis le grand « déclubage »de 1977, pour redonner la forêt aux Qébécois, quand celle-ci était généreuse et giboyeuse. 

Sa famille, comme des centaines d’autres, ont investi argent et énergie pour pratiquer des activités cynégétiques intéressantes, qui le sont de moins en mois. Le cerf est fantôme, l’orignal décline et le petit gibier s’envole… Il s’inquiète pour la relève à la chasse.

Après la coupe d’arbres matures, des essences naturelles de bois franc, de sapin, de bouleaux, de sorbiers et arbres fruitiers, notamment, reprennent leur place naturellement, la petite et la grande faune reviennent, puis les éclaircies commerciales sont pratiquées pour produire des arbres « commerciaux » de plus grosses dimensions, pour une valeur économique accrue. (Photo courtoisie ZEC-BSL)

« Je ne veux pas que ça devienne des souvenirs sur des photos. Il faut agir maintenant et reboiser intelligemment pour aider la faune. Les chasseurs ont leur place dans un forêt publique qui appartient à tout le monde ».

On peut entendre cette entrevue avec Stéphane Lavoie, à « Rendez-Vous nature », ce dimanche 12 novembre à FLO 96,5.

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