Actualités > Éducation > «Ce n’est pas de gaieté de cœur que les enseignants font la grève»
Éducation

«Ce n’est pas de gaieté de cœur que les enseignants font la grève»

Le Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis répond aux parents
Le président du Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis, Jean-François Gaumond. (Photo courtoisie Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis)

Le président du Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis, Jean-François Gaumond, assure que ce n’est pas de gaieté de cœur que les enseignants seront en grève mardi, mercredi et jeudi prochains.

« On se bat pour la qualité de l’enseignement pour nos enfants. On comprend les désagréments que ces jours de grève peuvent avoir sur les parents, mais c’est justement pour pouvoir offrir de meilleures conditions d’apprentissage aux enfants que nous sommes rendus là », exprime-t-il en entrevue avec le Journal Le Soir.

Monsieur Gaumond assure que la question salariale n’est pas le seul point en litige.

« Bien sûr que nous enseignants refusent de s’appauvrir, mais les conditions d’apprentissage sont définies dans notre convention collective et il y a beaucoup de chemins à faire ».

Jusqu’à la grève générale illimitée

Jean-François Gaumond a très peu d’espoir de voir les parties s’entendre, ou du moins se rapprocher suffisamment pour éviter ces trois jours de grève.

« Les représentants du gouvernement n’ont pas le mandat de faire avancer les choses. Ils viennent s’assoir à la table sans rien amener. Il est hors de question d’accepter que nos membres s’appauvrissent », lance-t-il.

Précision importante, l’avis de grève qui sera exécuté la semaine prochaine est pour une durée de trois jours. C’est donc assuré que les écoles seront ouvertes vendredi prochain (24 novembre).

(Photo courtoisie Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis)

Pour d’autres journées de grève, un autre avis de grève devra être soumis par les syndicats. Jean-François Gaumond rappelle que 96 % des enseignants du centre de services scolaire des Phares et 98% de celui des Monts-et-Marées ont confié un mandat pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

Éviter une hécatombe

Monsieur Gaumond rapporte que plusieurs enseignants attendent de voir la prochaine convention collective pour décider s’ils vont quitter ou non.

« Ce n’est pas des menaces. C’est la triste réalité. J’ai plusieurs profs qui attendent les résultats de la négociation pour savoir s’ils vont démissionner. Un enseignant sur cinq quitte avant d’atteindre sa 5e année et c’est en croissance ».

Pour Jean-François Gaumond, il faut absolument valoriser le travail des enseignants.

Les enseignants lors de la grève du 6 novembre dernier à Rimouski. (Photo courtoisie Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis)

« D’abord pour garder ceux qu’on a et ensuite pour inciter les jeunes à choisir cette carrière. Il y a de moins en moins de jeunes qui s’inscrivent en enseignement dans nos universités. Actuellement, il est facile de se trouver un emploi avec de meilleures conditions de travail avec un baccalauréat que celui d’enseignant. Le métier d’enseignant doit être davantage valorisé et ça passe par une amélioration des conditions de travail ».

Composition de la classe

Les enseignants demandent de revoir à la baisse le trop grand nombre d’élèves en difficulté présentant des profils différents dans un même groupe.

Selon monsieur Gaumond, le gouvernement Legault démontre peu d’ouverture devant cette situation épineuse qui ne peut plus perdurer.

« La partie patronale refuse catégoriquement tout ajout de personnel, invoquant la pénurie. Pourtant, nos demandes sont accompagnées d’un solide et réaliste plan de déploiement, élaboré justement afin de tenir compte de cette pénurie. Afin d’avancer dans cette négociation, il est primordial d’avoir une lueur d’espoir pour améliorer la situation du personnel enseignant », poursuit Jean-François Gaumond.

« On se bat que les élèves aient les services auxquels ils ont droit. Nous avons besoin que les parents soient derrière nous parce que nous le faisons aussi pour leurs enfants. Je n’ai pas un membre qui fait la grève de gaieté de cœur ».

Photo: Les enseignants ont tenu une première journée de grève le 6 novembre dernier. (Photo Facebook)

Facebook Twitter Reddit