Les profs en grève se font entendre au Bas-Saint-Laurent

Plusieurs activités de mobilisation sont prévues jusqu’à jeudi à Rimouski, Mont-Joli, Amqui et Matane par les enseignants de la région, qui exercent leur droit de grève à l’instar des 100 000 membres du Front commun. Un premier rassemblement avait lieu mardi matin devant l’école Élisabeth-Turgeon.

Plus de 1500 membres du Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis tiendront des lignes de piquetage et prendront part à des marches de solidarité cette semaine afin de réclamer une amélioration des conditions de travail et une augmentation des salaires en adéquation avec l’inflation.

Plus d’un an après le début des négociations pour le renouvellement des conventions collectives, les enseignants se disent « épuisés de porter le réseau scolaire à bout de bras » et dénoncent l’attitude « intransigeante et arrogante » du gouvernement.

« Actuellement, on a un gouvernement qui se donne tous les droits. 30% d’augmentation de salaire, aimeriez-vous avoir ça? » a lancé le président syndical Jean-François Gaumond au groupe d’enseignants rassemblés devant l’école Élisabeth-Turgeon mardi matin, en faisant référence à la hausse salariale des députés adoptée en juin dernier à l’Assemblée nationale. « Les Kings de Los Angeles, je pense que ça en dit long », a-t-il renchérit.

La semaine dernière, la CAQ a annoncé une enveloppe de 5 à 7 millions de dollars pour attirer l’équipe californienne à Québec en octobre 2024, le temps d’une série de matchs du camp d’entrainement de la LNH. Plusieurs voix se sont élevées pour critiquer cette décision, notamment au sein du secteur public, qui poursuit ses négociations sur plusieurs fronts avec le gouvernement du Québec.

« Il est plus que temps que le gouvernement (…) se mette en mode écoute aux tables de négociation, car nous sommes déterminés à améliorer nos conditions de travail, et nous avons beaucoup de solutions à proposer. Nous perdons trop de profs au combat, épuisés (…). Ce qui est sur la table ne convient pas du tout pour les enseignants. Pourtant, par notre négociation, nous visons à les garder en poste et à en attirer davantage afin de contrer la pénurie, au plus grand bénéfice de tous les élèves », indique Jean-François Gaumond.

Un appui de taille

Présent au rassemblement devant l’école Élisabeth-Turgeon, le député de Matane-Matapédia Pascal Bérubé a pris la parole pour réitérer son soutien à la cause des enseignants.

« Je suis un enseignant de formation, si je n’étais pas à l’Assemblée nationale, je serais avec vous, dans vos écoles », a-t-il déclaré aux syndiqués. « C’est un mouvement important qui se passe partout au Québec, pour des conditions à la hauteur de votre professionnalisme, de votre engagement. Ce qu’on a de plus précieux, c’est l’éducation et l’avenir de nos jeunes. (…) Vous avez l’appui de la population et plusieurs parents sont avec vous en pensée ce matin. »

Le péquiste a aussi tenu à lancer un message à la députée de Rimouski et ministre Maité Blanchette Vézina.

« Je pense qu’elle va réaliser qu’il y a beaucoup d’employés de l’État dans sa circonscription qui lui demandent de porter un message fort au conseil des ministres: ils ne lâcheront pas et ils méritent ce qu’ils demandent. Je m’en vais à Québec dans les prochaines minutes pour porter ce message-là au premier ministre et aux députées de la CAQ du Bas-Saint-Laurent. »

De nouvelles activités de mobilisation sont prévues jusqu’à jeudi dans la région. Mercredi matin à Matane, une grande marche du Front commun aura lieu à partir de 9h30 au Cégep. Des chaines humaines sont aussi au programme à 11h au coin des rues du Pont et St-Benoit à Amqui et sur le boulevard Gaboury à Mont-Joli.