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Chasse et pêche

ZEC-BSL : chasse sélective de l’orignal au Plan 2024

Statu quo de la récolte des mâles
(Photo courtoisie)

Contrairement à certaines appréhensions de chasseurs qui redoutaient une baisse importante de la récolte l’orignal, en raison de la diminution du cheptel du grand gibier sur la Zec Bas-Saint-Laurent, c’est plutôt le statu quo des prises en 2023, en comparaison avec celles de 2022.

Lors de ces deux années consécutives de chasse restrictives, avec protection de la femelle, les chasseurs ont prélevé globalement 239 mâles en 2023, et 241 en 2022.

Métal du Golfe_VF

La ZEC-BSL a enregistré 563 groupes de trois chasseurs en 2023, comparativement à 606 en 2022. En tout, la zec a enregistré 1 688 chasseurs en 2023, et 1 820 en 2022.

La chasse du mâle seulement, sans quête du veau et de la femelle, réduit habituellement la participation de chasseurs qui voient moins de chances de récolter un orignal dans les trois segments du troupeau.

On constate le même phénomène chez les amateurs de la chasse à la poudre noire, qui étaient 53 lors de la dernière saison, soit 11 de moins qu’en 2022

Le taux du succès de chasse est fort louable sur la ZEC-BSL, avec 42 % en 2023, par rapport à 40 % en 2022, avec 145 chasseurs de moins que l’an dernier.

Record en 2021

C’est en 2021, année de chasse permissive, que la ZEC-BSL avait enregistré un nombre record de 2 108 chasseurs.

« On avait des amateurs partout, partout, partout sur le territoire. Comme au centre-ville de Montréal », image le directeur général Peter Camden. En 2020, l’année de la pandémie de la Covid-19, et chasse permissive, le dg précise que la zec avait accueilli 1 991 chasseurs. La saison restrictive de 2019 avait cumulé 1 987 chasseurs d’orignaux, 80 de plus que lors de la précédente année restrictive de 2018.

La ZEC Bas-Saint-Laurent est reconnue pour la qualité de son cheptel orignal. Nathalie Baillargeon, Gina Guy, Steve Camden et Peter Camden, lors d’une chasse à succès. (Photo courtoisie Peter Camden)

Les trois années permissives de 2015, 2016 et 2017, que d’aucuns considèrent comme une erreur de gestion majeure du troupeau, et le début du déclin de l’espèce, afin de ramener le cheptel à une densité de 14 à 10 orignaux aux 10km2, a enregistré respectivement 1 857, 1 922 et 1 986 chasseurs.

L’inventaire aérien de 2022 dans la Zone 2 Bas-Saint-Laurent, affiche une diminution importante du cheptel à 7,4 orignaux/l0 km2. 

Femelle protégée

La prochaine saison de chasse de l’orignal de 2024 demeurera une chasse restrictive, fidèle au Plan de gestion de l’alternance de 2012-2019. Le futur plan, qui se fait attendre, serait en vigueur en 2025.

Pour 2023, Québec avait accepté de surseoir à l’alternance prévue cette même année, afin de donner une protection de trois années d’affilées aux femelles reproductrices, et conséquemment, pour une hausse du cheptel orignal.

Les zecs, les réserves Duchénier et Dunière, et les Pourvoiries Mitis, LeChasseur et Nicolas-Riou, s’étaient opposés, au printemps de 2023, au retour de la chasse de la femelle.

(Photo courtoisie ZEC-BSL)

Afin d’assurer la pérennité de l’espèce confrontée à de fortes pressions des chasseurs depuis 2020.

Vers un permis pour la femelle ?

La protection de la femelle pendant trois années de suite, pourrait se traduire, pour 2025, au retour de la chasse permissive, mais avec une protection ajoutée de la femelle.

Un permis spécial autoriserait la récolte obligatoire à son détenteur, afin de maintenir le ratio mâles-femelles.

Le #1 des zecs du Québec, président de la ZEC-BSL et président de la régionale des sept zecs de l’Est, Guillaume Ouellet est favorable à un tirage au sort pour un prélèvement de la femelle orignal.

« Ça prend un plan de gestion plus fin pour l’ensemble de la Zone 2. Une chasse contingentée de la femelle, avec un permis spécial pour récolter la femelle seulement, avec une notion réglementée d’un chef de groupe, c’est à y songer pour arriver à bien équilibrer le ratio mâle-femelle et à favoriser la croissance des populations du plus grand des cervidés », nous a-t-il confié.

Le président Guillaume Ouellet, lors d’une chasse de l’orignal antérieure. (Photo courtoisie Guillaume Ouellet)

Un inventaire aérien de février 2022 devait d’ailleurs confirmer que le troupeau de la Zone 2 Bas-Saint-Laurent avait chuté de 34%, où en 2014, avant chasse, on comptait 13 130 orignaux.

En février 2022, le dénombrement a révélé une chute de 4 344 bêtes, pour une population nettement en baisse à 8 786 orignaux. La composition du cheptel était de 17% mâles, 55% femelles et 28% faons, pour une productivité de 52 faons par 100 femelles.

Depuis, Québec n’a pas effectué un nouvel inventaire de l’orignal dans la Zone 2.

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