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Cryosphère : pourquoi est-il important de s’y intéresser ?

Essentielle à l’équilibre de notre planète
Gwenaëlle Gremion est diplômée au doctorat en océanographie de l’Université du Québec à Rimouski. (Photo courtoisie UQAR)

La cryosphère désigne les portions de la surface des mers et des terres émergées où l’eau est présente à l’état solide. Essentielle à l’équilibre de notre planète, elle a été au cœur d’un sommet international à Paris auquel la jeune chercheuse Gwenaëlle Gremion a récemment pris part.

C’est à titre de représentante de l’APECS (Association of polar early career scientists) que Gwenaëlle Gremion, diplômée au doctorat en océanographie, a été invitée à la consultation internationale One Planet-Polar summit tenu dans le cadre du Forum de Paris sur la paix du 8 au 10 novembre.

Métal du Golfe_VF

Des spécialistes de la cryosphère, des membres de la société civile et des organisations œuvrant dans une quarantaine de nations glaciaires et polaires y ont participé afin de discuter des conclusions des derniers rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).

« Les dernières observations montrent un rétrécissement de la cryosphère. Cela aura de multiples conséquences locales, régionales et planétaires, car les sociétés humaines dépendent directement ou indirectement de la cryosphère et de l’océan », note madame Gremion.

« Ceux-ci participent à l’équilibre de notre planète du fait de leur étroit lien avec le système climatique. Outre cette fonction, l’océan et la cryosphère procurent aux sociétés des services vitaux, économiques et culturels, que l’on pense à l’alimentation, à l’accès à l’eau ou aux transports », précise la coordonnatrice du groupe de recherche BORÉAS.

Hausse du niveau marin

Les changements observés sur la cryosphère se traduisent notamment par une hausse du niveau marin et la diminution du couvert de glace.

« Le recul de la cryosphère se répercute sur les communautés côtières, mais également à celles plus continentales avec notamment l’augmentation de phénomènes extrêmes. Perturber la cryosphère, c’est abîmer notre propre maison », illustre Mme Gremion qui est également agente de recherche à la Chaire en éducation à l’environnement et au développement durable UQAR-Desjardins.

Cette consultation de deux jours a permis de finaliser un rapport scientifique remis au président de la France, Emmanuel Macron, et ses invités.

Gwenaëlle Gremion dans le cadre du Forum de Paris sur la paix. (Photo courtoisie UQAR

« Ce rapport établit un état des lieux de la cryosphère en plus de mettre de l’avant les mécanismes cryosphériques mal compris et d’établir des priorités d’action pour les décideurs et décideuses. Le rapport reconnaît également l’importance de former les prochaines générations de scientifiques spécialisées dans la cryosphère et d’impliquer davantage les populations autochtones dans les recherches et les discussions sur les mesures d’adaptation et de gestion des changements climatiques », indique la jeune chercheuse de l’UQAR.

Notons que le rapport a été annexé à l’Appel de Paris pour les glaciers et les pôles.

Entendre sa voix

Selon Gwenaëlle Gremion, qui préside d’ailleurs le comité national français APECS-France depuis 2019 en plus de s’impliquer dans le comité exécutif international de l’association, il est important que la relève scientifique participe à de tels sommets internationaux pour faire entendre sa voix auprès des décideuses et des décideurs politiques.

« Les jeunes chercheuses et les jeunes chercheurs doivent faire partie des discussions dès maintenant, car ce sont elles et eux qui subiront les conséquences du manque de moyens alloués pour la recherche sur la cryosphère. »

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