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Chasse et pêche

Les impacts des grands feux sur la faune sont inconnus

Regard de l'expert-conseil Jean Larivière
Cette photo « DeerFire », de John McColgan, analyste du comportement des incendies au « Forest Service », une agence du département américain de l’Agriculture, est très significative et vaut mille mots, de voir ces cerfs qui face à un incendie forestier, se sont réfugiés dans un lac. (Photo Wikipedia)

Les extravagances de Dame Nature en 2023, grands feux de forêt et pluie incessante, ont immanquablement des conséquences sur la petite et grande faune lesquelles risquent d’impacter les statistiques de chasse pour les prochaines années.

C’est ce que soutient le collaborateur à l’émission « Rendez-Vous Nature », chroniqueur plein air, et expert conseil en chasse et pêche (Buck Expert), Jean Larivière, qui aurait souhaité en entrevue que le ministère responsable de la Faune, fasse un bilan des dommages naturels sur la faune.

La SOPFEU a estimé à 5 millions d’hectares la superficie de forêt brûlés au Québec en 2023 et à 12 millions au Canada. C’est clair que ces grands feux ont eu un impact direct sur la petite et la grande faune. Mais dans quelle mesure ?

« On n’a jamais entendu parler le ministère sur les conséquences de ces grands feux sur la faune. Des camps de chasse ont aussi été détruits. C’est certain qu’il y a eu des impacts. Tous les gibiers terrestres ont été affectés par ces feux d’une grande violence. Mais on ne sait toujours pas à quel niveau », déplore Jean Larivière.

Récolte du cerf

Mais comme Dame Nature fait toujours bien les choses, le chroniqueur plein air estime toutefois que les chasseurs de cerfs ont connu une bonne saison de récolte en 2023.

« Tous les gibiers terrestres ont été affectés par ces feux d’une grande violence. Mais on ne sait toujours pas à quel niveau », déplore Jean Larivière. (Photo Jean Larivière)

L’absence de neige au sol a aidé les amateurs à accéder et à pénétrer dans la sauvagerie, et la période de chasse, qui survient une semaine plus tard depuis deux ans, coïncide avec la période du rut, favorisant la récolte des mâles en quête de biches accueillantes.

« Les chasseurs ont profité d’une saison qui suivait un cycle d’un cinquième hiver très clément pour les cerfs. Les populations de chevreuils étaient là. Dans l’Outaouais notamment, dans les zones 10 Est et 10 Ouest, la récolte a été très bonne. Le pourvoyeur Michel Saint-Louis me confiait qu’il s’était prélevé 40 cerfs mâles sur son territoire, sans parler des autres segments du troupeau. Mais, pour ceux qui font la chasse fine, la neige est un avantage qui était absente, malheureusement », dit-il.

Chasseurs sondés

Lors de cette entrevue, l’expert conseil en chasse et pêche se prononce aussi sur le sondage que mène le ministère de la Faune auprès des chasseurs de chevreuils qui ont enregistré leur gibier en ligne 2023.

(Photo Pixabay)

« J’ai parlé avec des chasseurs qui ont reçu un lien électronique pour se prononcer sur la gestion de la faune. La moitié de ces informateurs n’ont pas donné suite à ce sondage. Selon ces derniers, peu importe ce qu’ils ont à dire à Québec sur la faune, le ministère n’écoute pas les chasseurs et ces derniers ont perdu confiance dans leurs sondages. Ils savent que le ministère aura toujours le dernier mot et qu’il va appliquer la réglementation qu’il veut, où il veut », tranche Jean Larivière.

Tourner autour du pot !

Selon ce dernier, la Restriction de la taille légale des bois (RTLB), en vigueur depuis sept ans en Estrie, et réclamée dans la majorité des zones, en est un exemple.

« Tous les amateurs veulent aller chasser en Estrie, où ils récoltent des cerfs matures impressionnants. Mais, pour une raison ou une autre, le ministère de la Faune tourne autour du pot, lire la RTLB, sans savoir, depuis sept ans d’études biologiques, où il pourrait appliquer la norme dans les zones à faible ou à forte densité. C’est rendus que les MRC s’impliquent et réclament la RTLB. Alors, sa décision sera-t-elle politique?  Plaire aux chasseurs ou plaire aux municipalités ? », s’interroge le collaborateur plein air.

On peut entendre ou réentendre cette entrevue en cliquant sur le lien ci-dessus.

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