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RTLB : les chasseurs de cerfs des zones 1 et 2 sont favorables

La Restriction de la taille légale des bois (RTLB) interdit la chasse des jeunes cerfs mâles d’un an et demi, afin de leur permettre de développer leur poids et leurs bois, assurer la pérennité de l’espèce et accroître la qualité et l’expérience de chasse. La RTLB permet la récolte d’un cerf mâle porteur d’un panache comptant trois pointes et plus d’un côté du panache. (Photo MELCCFP)

Les chasseurs de cerfs du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, des régions considérées comme ayant une densité de chevreuils de faible à intermédiaire, sont favorables à la Restriction de la taille légale des bois (RTLB), selon une consultation menée par la Table nationale de la faune.

L’exercice a été mené auprès des 4 046 chasseurs, qui ont répondu à l’invitation postale du ministère, parmi les 21 000 noms tirés au hasard sur les 133 000 détenteurs de permis en 2022. Le taux de réponse a été de 19% (4 046). Les résultats datent de juin 2023.

En Gaspésie, zone 1 nord, 49% des 49 chasseurs qui ont répondu au sondage souhaitent une RTLB réglementée et 45% volontaire. Or, dans la 1 sud, sur 130 répondants, 75% désirent une mesure réglementaire et 27% volontaire.

Au Bas-Saint-Laurent, zone 2 est, 62% des 78 chasseurs veulent une RTLB imposée, alors que 37% optent pour une chasse volontaire.

Du côté des 196 répondants de la zone 2 ouest, 51% veulent une RTLB règlementée, et 45% volontaire.

52% contre 46%

À l’échelle provinciale, selon les chiffres du sondage, plus de la moitié des chasseurs, 52%, ont déjà appliqué volontairement la RTLB et ce taux atteint plus de 60% dans certaines zones, autres que la 6 nord et 6 sud, où la mesure prouve son efficacité depuis l’automne 2017. Et qui se poursuit.

De façon globale, la RTLB est souhaitée par 46% des répondants sur une base volontaire, 52% par réglementation, et seulement 2% par abstention.

Mais d’une façon ou d’une autre, si les chasseurs sont partagés sur la manière d’appliquer la mesure, ils sont favorables à la RTLB. Même que 73% des chasseurs qui appliquent volontairement la RTLB, souhaitent une règlementation obligatoire.

Marlène Couture, de Saint-Marc-sur-Richelieu, pose fièrement avec son cerf trophée de 17 pointes, une preuve concrète que la protection des jeunes mâles donne des résultats surprenants. (Photo Lac Portage)

Selon la consultation, dans la grande majorité des zones de chasse, le taux d’appui à la RTLB obligatoire ou règlementaire, dépasse 60% dans 6 zones sur 30. Dans les zones 6 nord et 6 sud, deux chasseurs sur trois veulent conserver la RTLB règlementaire.

Les chasseurs les moins expérimentés et les plus âgés, sont les plus réfractaires à une restriction encadrée par une règlementation.

« Patate chaude dans les mains »

« Quand il a été question de ce sondage, le ministre de la Faune avait parlé de l’acceptabilité sociale qui serait un facteur dominant pour déterminer si la RTLB serait appliquée ou non dans les zones autres que les 6 nord et sud », selon l’ex-chroniqueur au quotidien Le Droit, et conseiller expert en chasse, Jean Larivière qui croit que le ministre est dans une impasse.  

Malgré les résultats de cette consultation, le mystère plane toujours sur les intentions du ministère.

« Le ministre a une patate chaude dans les mains. « Unis Pour la Faune », qui n’est pas partenaire de la Table nationale de la faune, réclame la mesure. Or si Québec impose la RTLB dans toutes les zones de chasse, il donnerait raison à un organisme qui n’est pas son partenaire, comme l’est la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs, qui elle, doit réclamer la RTLB ».

Et de poursuivre Jean Larivière : « Le ministre doit s’assumer et prendre position. Les études sont faites, les chasseurs veulent la RTLB règlementaire. On verra s’il est à l’écoute ou non des chasseurs ».

Selon le chroniqueur plein air et collaborateur à « Rendez-Vous Nature », Jean Larivière, si Québec impose la RTLB dans toutes les zones de chasse, il donnerait raison à « Unis Pour la Faune », qui n’est pas son partenaire, comme l’est la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs.

Dans les conclusions de la consultation, on lit que les résultats de l’expérimentation de la RTLB ont démontré que celle-ci n’a pas d’impacts biologiques sur le cerf, et que cette modalité peut être appliquée volontairement et qu’elle l’est déjà par une bonne proportion des chasseurs.

Les États américains, qui ont une longue expérience avec la RTLB, n’ont jamais recommandés cette modalité dans les zones à faible densité. Ils privilégient une application volontaire, plutôt que règlementaire.

Selon le document, une application règlementaire à grande échelle de la RTLB, est susceptible d’avoir des impacts négatifs non négligeables sur la clientèle et la gestion du cerf.

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