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Chasse et pêche

« La grosseur d’un panache ne justifie pas un exploit »

Entretien avec Charles-Henri Dorris, chroniqueur à « Rendez-Vous Nature »
Outre ses expéditions personnelles et comme guide de chasse des grands gibers, et ses formations, on retrouve aussi la participation de Charles-Henri Dorris dans la programmation de la Tournée des Films Chasse Pêche 2024, lors d’une chasse du chevreuil en Alberta. (Photo courtoisie Charles-Henri Dorris)

« La grosseur d’un panache ne justifie pas un exploit », estime le chroniqueur et spécialiste des grands gibiers, guide, formateur et auteur de plusieurs ouvrages sur le cerf et l’orignal, Charles-Henri Dorris, en entrevue à « Rendez-Vous Nature ».

Contrairement à la croyance populaire, si un bon guide de chasse ne fait pas récolter de gros spécimens, ce n’est pas un bon guide. « Je trouve souvent que l’exploit derrière une réussite, est très mal représenté par la grosseur d‘une bête », affirme Charles-Henri.

Et il poursuit : « Il y a environ 15 ans, j’ai entendu un cinéaste de chasse bien connu, que j’apprécie hautement, dire que pour récolter de gros spécimens, il faut chasser là où sont. Il a même dit qu’un chasseur qui ne récoltait pas de gibier, devait prendre les moyens pour en récolter et que la seule façon d’y arriver, était de changer de secteur ».

Réflexions

Des propos qui devaient amener le spécialiste à poursuivre sa réflexion d’une autre façon.

« J’ai eu à guider et/ou à ‘’coacher’’ des chasseurs d’orignaux qui évoluent au Nord du fleuve Saint-Laurent, où l’espèce est en situation de moyenne et même en faible densité. Les réalités ou les possibilités de récolte sont bien différentes d’une région à l’autre et elles peuvent l’être encore bien davantage pour la récolte de gros spécimens ».

Pour Charles-Henri Dorris, pour réussir la récolte d’un grand mâle, en comparaison de l’effort de d’autres chasseurs qui devront en déployer davantage pour récolter un mâle moyen ou même petit.

Charles-Henri Dorris a connu un automne fort occupé. Le spécialiste des grands gibiers a notamment chassé le cerf en Alberta. Les participants à la Tournée des Films Chasse Pêche de Daniel Gilbert; présentée à Rimouski le 29 février à 19 h au Centre des Congrès, assisteront d’ailleurs à l’accomplissement de cette expédition au succès impressionnant, ci-dessus. (Photo courtoisie TFCP)

« Tout est une question de contexte environnemental. Des chasseurs évoluent dans des secteurs où l’orignal y est en faible densité. Mais des secteurs extrêmement grands ayant une très faible pression de chasse. Ces derniers ont donc accès à de gros spécimens, mais ils ne verront que peu de bêtes dans une saison de chasse ».

Question de fierté

Si la récolte d’un grand gibier est la finalité d’une chasse, ça ne doit pas être le seul objectif d’une excursion de chasse, selon Charles-Henri Dorris, qui invite les chasseurs à porter attention aux détails entourant une récolte.

« Je les invite à écouter, à apprendre et à être fiers de leur récolte, peu importe la grosseur du gibier. Les chasseurs ne doivent jamais se comparer aux autres, et ne jamais comparer les chasseurs entre eux.  Ils ne savent jamais à quel point certaines chasses peuvent être faciles, comme difficiles ».   

Les réflexions de Charles-Henri Dorris, portent les chasseurs à réfléchir eux-mêmes sur ces aspects de la chasse et ils ne s’en porteront que mieux lors de leur prochaine excursion de chasse du grand gibier.

Pour entendre Charles-Henri Dorris dans le cadre de l’émission Rendez-Vous Nature, cliquez sur le lien ci-haut.

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