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Économie

« Le fédéral abandonne l’industrie des pêches »

Fermeture de l'usine de transformation Les Fruits de mer de l'Est

Le Bloc Québécois déplore la fermeture de l’usine de transformation Les Fruits de mer de l’Est, située à Matane. Il dénonce le manque de sensibilité du fédéral face à la venue de main-d’oeuvre étrangère qui aurait pu sauver l’entreprise.

En tout, 55 employés locaux perdent leur emploi, en plus des 150 travailleurs étrangers temporaires attendus pour le début de la saison du crabe.

L’entreprise explique sa décision, entre autres, en raison de la baisse continue des quotas de crevettes, l’augmentation des prix côtiers et les bas prix du marché pour la crevette, le crabe et le homard, mais également en raison des défis liés à l’obtention de main-d’oeuvre.

« Cette annonce est non seulement dévastatrice pour la trentaine de familles touchées, mais également pour l’emblématique crevette de Matane qui ne sera malheureusement plus transformée chez nous. L’industrie des pêches de l’Est-du-Québec était déjà sérieusement mise à mal et la ministre Diane Lebouthillier et son gouvernement ont échoué à assurer l’arrivée des travailleurs étrangers temporaires dont l’industrie avait besoin. Ils doivent maintenant mettre une cellule de crise en place pour éviter toute autre fermeture », affirme la députée d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia, Kristina Michaud.

Rencontre d’urgence

Dès l’annonce du rétablissement des visas pour le Mexique, les usines de transformation de fruits de mer de l’Est-du-Québec ont interpellées les élus locaux.

« Nous avons provoqué une rencontre d’urgence avec le cabinet du ministre de l’Immigration afin qu’il fasse preuve de souplesse envers les travailleurs mexicains, qui devaient arriver chez nous pour l’ouverture de la pêche au crabe qui commence dans moins d’une semaine. Le gouvernement s’est montré fermé, sans aucune sensibilité pour l’industrie. C’est incompréhensible », s’indigne la députée de Manicouagan, Marilène Gill.

Des pêcheurs de crabes (Photo courtoisie Royal Greenland)

Pour sa part, le représentant de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, indique que le gouvernement avait promis qu’il n’y aurait pas d’impact sur les travailleurs étrangers avec le rétablissement des visas pour les travailleurs du Mexique.

« Force est de constater qu’il a encore lamentablement échoué. L’usine des Pêcheries de l’Estuaire à Rimouski se voit privée de 18 membres de son personnel en raison de cette décision d’Ottawa, qui touche une dizaines d’autres usines dans l’Est-du-Québec. Le fédéral doit faire preuve de souplesse pour éviter d’autres fermetures », estime-t-il.

Conséquences concrètes

Pour le Bloc Québécois, il y a un coût et des conséquences bien concrètes aux décisions du gouvernement Trudeau : fermeture d’usine, mise en vente de bateaux côtiers, et détresse financière et psychologique dans l’industrie.

Le bateau « Le P’tit Doucet » à son arrivée au port de Rimouski. (Photo journallesoir.ca- Louise Ringuet)

« Les pêcheries québécoises sont en crise et le fédéral balaie du revers de la main toutes les demandes d’aide pour maintenir les activités. Il doit sérieusement prendre la situation en main, sans quoi son manque de prévisibilité conduira l’industrie des pêches québécoises à sa perte », croit sa porte-parole en matière de Pêches, Caroline Desbiens.

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