Renaître, c’est aussi laisser mourir
La chronique « L’étincelle et le burnout » par Tamara Roy-StangAvec l’arrivée du printemps, on dit que la nature reprend vie. Cela peut se traduire pour les humains aussi bien sûr, mais nous négligeons que la renaissance demande de lâcher prise, de laisser mourir ce qui n’est plus aligné pour nous.
C’est paniquant, parce qu’on peut devoir laisser mourir ce qui n’est plus aligné, sans savoir exactement ce qui l’est. Je sais que c’est souvent mon cas et que ça l’a tout particulièrement été lors de mon arrêt de travail en 2022.
Est-ce que ce stress doit nous empêcher de lâcher prise?
- Réponse courte: Non.
- Réponse nuancée: Non, mais vas-y à un rythme qui préserve ton système nerveux. Si tu as trois enfants, c’est possible que tu éprouves plus de mal à quitter un emploi toxique qu’auparavant. C’est tout à fait naturel et c’est tout à ton honneur d’accueillir ton vécu qui évolue. Rappelle-toi que le petit train va loin.
Pour passer à la prochaine étape dans la vie, il y a quelque chose qui devra rester dans le passé.
Laisse les mots s’appliquer à ta situation, que tu sentes ce besoin de transformer dans une relation, une dynamique, un emploi, un schéma de pensées limitantes ou un projet qui s’essouffle.
Quelques indices que l’heure est venue de laisser une avenue mourir :
- Tu te sens de plus en plus confus.e à savoir pourquoi tu as mis autant de temps et d’énergie dans cette avenue.
- Tu vois que ça a pu t’être utile par le passé, mais tu vis un inconfort à t’imaginer poursuivre cela dans ton futur.
- Quand tu songes à laisser aller cette facette de ta vie, tu as un bref sentiment de soulagement qui est vite remplacé par la culpabilité, la honte, ou l’égo qui te retient.
Avant de laisser le printemps s’installer et faire naître tes nouveaux projets, as-tu bien complété les cycles de l’automne et de l’hiver?
Que ce soit à l’arrivée du printemps, en plein cœur d’un arrêt de travail ou lors d’une grande transition de vie, il y a un désir de renaître qui fait surface.
Vient un moment où on accepte qu’on ne pourra pas retourner à l’ancienne façon de faire et que c’est probablement pour le mieux. À partir de là, on peut entamer le deuil de ce qui était, pour faire place à ce qui devient.
Bombe à retardement
Lâcher prise n’a pas à être comme une bombe à retardement remplie de drames et de peur. Ça peut être aussi doux qu’une feuille d’érable qui décolle de sa branche pour s’envoler au vent et passer l’hiver immobile sous la neige.
Il y a tout un spectre entre les deux et, bien qu’on ne contrôle pas tout, tu peux choisir où te positionner intérieurement.
La formule que je te propose ici est : Lâcher prise, te faire passer en premier, avoir confiance.
Ça sonne égoïste? Pourtant, c’est tout le contraire.
On jasera des autres éléments de cette formule dans les prochaines chroniques. La partie vidéo typique de « L’étincelle et le burnout » est justement en phase de transformation, mais elle reviendra sous peu. En attendant, prends bien soin de toi.
Pour suivre mes autres chroniques, consulte ma section dans le Journal Le Soir.ca!