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Une 30e saison des sucres pour Jean-Yves Richard

De 7000 à 24 500 entailles depuis 1995
Jean-Yves Richard, à droite, en compagnie d’une partie de son équipe. (Photo courtoisie)

Le propriétaire de l’Érablière Richard de Saint-Cyprien, Jean-Yves Richard, poursuit une 30e saison des sucres, lui dont l’entreprise jouit d’une réputation enviable dans la production de produits de l’érable.

Jean-Yves Richard a acheté son érablière en 1995, à l’âge de 44 ans.

« À ce moment-là, j’avais une ferme laitière. J’aimais beaucoup le milieu forestier et le temps des sucres au printemps. Ma famille avait une érablière à Saint-Pierre-de-Lamy. Dans une réunion de famille aux Fêtes de 1994, j’ai fait une farce en disant qu’un jour j’aurais une érablière. Je n’arrivais plus à me débarrasser de cette phrase. Donc, quelques mois plus tard, je recherchais une érablière, et j’ai trouvé celle que j’ai actuellement le long de la route 293, à la hauteur de Saint-Pierre-de-Lamy. Je trouvais l’endroit magnifique. On m’a dit que j’étais trop vieux, mais ce n’était pas vrai », raconte celui qui a maintenant 72 ans, et qui a encore du plaisir à exercer son métier.

Biologique depuis 1998

En 30 ans, l’Érablière Richard est passée de 7000 à 24 500 entailles. L’entreprise est certifiée biologique depuis 1998.

« Il n’y avait pas beaucoup de gens dans le bio à cette époque. On m’avait dit que je ne pourrais pas faire de sirop si je ne mettais pas de pilule, dont l’usage était très courant à l’époque. Aujourd’hui, personne ne met de la pilule, et nous faisons du sirop quand même », relate le pionnier de la production biologique.

Les manières de travailler en acériculture ont évolué au fil des années.

En 30 ans, l’Érablière Richard est passée de 7000 à 24 500 entailles. L’entreprise est certifiée biologique depuis 1998. (Photo courtoisie)

« On suit des formations régulièrement. On se tient au courant des nouveautés. Il y a toujours des choses à apprendre. La technologie change rapidement dans notre domaine. L’intelligence artificielle est pratiquement arrivée. Nous avons un évaporateur au bois de nouvelle génération, très performant, qui émet très peu de GES et qui est très efficace. On fait beaucoup de sirop avec très peu de bois. Nous avons même un robot qui gère les ventilateurs. Ça nous aide beaucoup. Cela a été conçu par Simon Therriault, de Saint-Mathieu », indique monsieur Richard.

Évaporateur performant

Grâce à son nouveau système performant, l’Érablière Richard produit cinq barils de sirop avec une corde de bois. « On met du bois aux 30 ou 45 minutes. C’est très intéressant et ça facilite le travail. Avant, il fallait mettre du bois aux 10 minutes ».

La plus grande partie du sirop produit par l’Érablière Richard est vendue chez Nokomis à Trois-Pistoles, entreprise qui a été cofondée par Jean-Yves Richard, et de laquelle il s’est retiré l’an dernier.

Pendant ses 18 ans comme propriétaire de Nokomis, monsieur Richard a reçu des gens de plusieurs pays sur son érablière.

« Un dirigeant d’entreprise du Japon a tellement aimé sa visite qu’il m’a demandé la permission de mettre mon visage sur ses contenants de sirop. Je ne pensais jamais avoir mon visage sur des contenants de sirop vendus au Japon! », raconte-t-il.

Des parties de sucre

La production moyenne est de 3,5 à 4 livres à l’entaille, pour environ 190 à 200 barils de sirop par année. De cette production, 10 à 15 barils sont transformés en divers produits de l’érable.

L’Érablière Richard offre des parties de sucre toutes les fins de semaine pendant la saison des sucres, et sur demande la semaine.

« On ne donne pas de repas, seulement la partie de sucre avec dégustations de tire sur la neige et de sucre chaud. Les gens peuvent apporter leur repas, et nous leur faisons de la tire comme dessert », mentionne Jean-Yves Richard.

Les produits sont en vente à la ferme et à l’épicerie Richelieu de Saint-Cyprien. (Photo courtoisie)

Les produits sont en vente à la ferme et à l’épicerie Richelieu de Saint-Cyprien. Monsieur Richard garde son meilleur sirop pour faire ses produits.

Hiver extraordinaire pour entailler

Jean-Yves Richard signale que nous avons eu un hiver exceptionnel pour l’entaillage des érables.

« Il n’y a pas beaucoup de neige. On ne s’enfonce pas. C’est rapide à entailler. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’on peut entailler plus bas que d’habitude, dans un endroit où nous sommes sûrs qu’il n’y a jamais eu d’entaille ».

La saison a débuté plus tôt qu’à l’habitude. Généralement, la saison débute autour du 20 mars. Monsieur Richard est optimiste d’avoir une bonne saison.

« Souvent, la trop grande épaisseur de neige nous nuit, ce qui n’est pas le cas cette année. Quand il y en a beaucoup, la neige isole le tronc de l’arbre, si bien que les coulées ne sont pas abondantes même lors de gel et dégel. Pour avoir une bonne coulée, il faut que la sève monte des racines ».

En 2009, L’Érablière Richard a participé au concours de l’Ordre du mérite agricole. L’entreprise a pris le troisième rang à l’échelon national. M. Richard a reçu sa médaille du défunt ministre Claude Béchard.

Jean-Yves Richard se réjouit d’avoir une relève qui se pointe à l’horizon parmi ses employés.

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