Opérations Dignité : des familles expropriées recherchées

Le Centre de mise en valeur des Opérations Dignité d’Esprit-Saint est à la recherche de familles expropriées de l’Est-du-Québec dans les années 70 et d’artisans des Opérations Dignité afin de leur rendre hommage.

En 1970, les gouvernements fédéral et provincial lançaient un projet pilote d’aménagement du territoire de l’Est-du-Québec, dont la mesure la plus significative a été l’expropriation de plus de 21 000 personnes des villages ruraux et la fermeture de 30 villages du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.

Ces familles ont perdu leurs maisons, leurs terres, leurs moyens de subsistance, leurs communautés et leurs coins de pays.

Plusieurs communautés voisines, témoins des premières fermetures, se sont mobilisées pour mettre fin à ce saccage territorial, afin de redonner « la dignité » aux populations ciblées pour créer les « Opérations Dignité » et contrer ce plan d’exode régional! Ils initieront le plus grand mouvement populaire rural québécois, que l’on peut qualifier de « Grand dérangement de l’Est-du-Québec ».

Ces familles expropriées et leurs descendants sont dispersés partout au Québec et ailleurs. À cette époque.

Il n’y avait pas assez d’emplois et d’opportunités pour repartir à zéro dans l’Est-du-Québec.

Le taux de chômage dans la région dépassait les 16% et jusqu’à 25% pour les personnes sans diplôme d’études secondaires.

Des gens connus des villages fermés

Nommons quelques personnes connues de ces villages fermés dont la mère de Céline Dion, Thérèse Tanguay, originaire de Saint-Bernard-des-lacs, Stéphane Gendron ex-maire d’Huntingdon originaire de Saint-Octave-de-l’Avenir, Jocelyn Bérubé, acteur, conteur originaire de Saint-Nil.

« Ces familles se sont exilées un peu partout et nous les recherchons pour leur rendre hommage de façon officielle en leur offrant une oeuvre artistique qui leur redonne une place dans notre histoire nationale », indique le coordonnateur du Centre de mise en valeur des opérations Dignité, Martin Gagnon

L’organisme recherche les familles originaires des villages fermés de :

• Saint-Nil,
• Saint-Thomas-de-Cherbourg
• Saint-Paulin-Dalibaire
• Romieu/Cap-Méchins
• Saint-Octave-de-l’Avenir
• Saint-Joseph-des-Monts
• Saint-Bernard-des-Lacs
• Sacré-Coeur-Deslandes
• Saint-Thomas-de-Cloridorme
• Grande-Vallée-des-Monts
• Grande-Grave/Forillon
• Saint-Ange-de-l’Île-Bonanventure
• Saint-Gabriel-de-Rameau (de Gaspé)
• Saint-Charles-Garnier-de-Pabos
• Saint-Edmond-de-Pabos
• Sainte-Bernadette-de-Pellegrin
• Robidoux
• Saint-Louis-de-Gonzague
• Saint-Jean-Brébeuf
• Saint-Conrad-de-Parzham
• Saint-Fidèle-de-Restigouche
• Saint-Étienne-de-Restigouche
• L’Alverne
• Milnikek
• Fonds D’Ormes
• Notre-Dame-des-Bois
• Lac Sauvage
• La Résurrection
• Rivière-Manie
• Pelletier
• Les familles expropriées de dizaines d’autres municipalités dont La Trinité-des-Monts, Esprit-Saint et Lac-Humqui

Des gens mobilisés

Le centre recherche également les milliers de personnes qui se sont mobilisées dans les Opérations Dignité 1, 2 et 3.

« Nous souhaitons souligner les luttes que vous avez menées pour le grand déclubage, qui ont menées à la création des zecs et pourvoiries du Québec maintenant accessibles à tous, l’autogestion intégrée et durable du territoire, la création des organismes de gestion en commun de la forêt et des groupements forestiers pour créer de l’emploi durable en milieu rural partout au Québec, et surtout le sauvetage de 110 villages de l’Est-du-Québec de la fermeture et de plus 100 000 personnes de l’expropriation et de l’exil forcé », précise monsieur Gagnon.

Le Centre de mise en valeur des Opérations Dignité cherche ses familles et leurs descendants, car elles sont des victimes malheureuses d’une bavure gouvernementale que Jacques Parizeau, haut fonctionnaire de l’époque, à lui-même qualifiée.

Hommage traduit dans une oeuvre culturelle

Le Centre et le Théâtre professionnel des gens d’en bas de Bic se sont associés pour créer la pièce « L’incroyable et ineffaçable histoire de Sainte-Dignité-de-l’Avenir ».

Elle veut rendre hommage aux familles expropriées, aux villages disparus et à ceux et celles qui se sont mobilisés pour sauver une centaine de villages de la fermeture et plus de 100 000 autres personnes de l’exil!

« C’est un hommage à la prise en main de la destinée d’une population rurale trop souvent marginalisée! Cette tournée dans l’Est-du-Québec permettra d’aller là où ces villages étaient ou il n’y reste que le cimetière et quelques affiches qui indiquent où étaient les maisons les familles, l’école et l’église. Les familles pourront y retourner lors des rassemblements pendant l’été et nous en profiterons pour leur rendre cet hommage », explique Martin Gagnon.